Plus de 2 Canadiens sur 5 se sentent épuisés mentalement ou physiquement lorsqu’ils quittent le travail
Par Kévin Deniau
21 avril 2022
Cela fait désormais deux ans que Lifeworks, fournisseur de solutions en mieux-être global, publie tous les mois son rapport mensuel de l’Indice de santé mentale au pays. L’occasion de faire le bilan sur le sujet auprès des travailleurs canadiens et de découvrir les nouveaux enseignements de ce dernier coup de sonde.
Déjà, le score de l’Indice de santé mentale pour mars 2022 est de -10,5, ce qui représente une très légère amélioration par rapport au score de février, qui était de -10,6. Autrement dit, pour un 24e mois de suite, ce score est inférieur à celui de référence, antérieur à la pandémie, établi à 0,0.
Malgré une baisse de 1,6 point par rapport à février, c’est au Québec que le score de santé mentale (-7,9) est le plus élevé pour le troisième mois consécutif. Avec une augmentation de 1,5 point, c’est l’Alberta qui a enregistré l’amélioration la plus importante en mars (-10,5) tandis que les Maritimes affichent le score de santé mentale le plus bas ce mois-ci (-12,9).
Etude sur l’épuisement professionnel au pays
Pour cette édition, Lifeworks s’est arrêté plus particulièrement sur la notion d’épuisement professionnel. Résultat ? Plus de deux Canadiens sur cinq (42 %) se sentent épuisés mentalement ou physiquement lorsqu’ils quittent le travail. Ce groupe affiche d’ailleurs le score de santé mentale le plus bas (-23,6), ce qui est inférieur de 13 points à la moyenne nationale. A noter que ce groupe est composé en grande partie de personnes de moins de 40 ans. Effet générationnel ou métiers plus épuisants pour cette catégorie d’âge ?
Les moins de 40 ans sont aussi ceux qui ont le plus de problème de motivation. Au global, plus du tiers (35 %) des répondants ont de plus en plus de difficulté à se motiver au travail.
Si trois participants sur cing (58%) n’ont pas de difficulté à se concentrer au travail, ce problème touche plus du quart (27 %) des travailleurs, selon l’étude. Les gestionnaires et les parents étant les plus nombreux dans cette catégorie.
De la difficulté à décrocher
Autre question posée ce mois-ci : la faculté à décrocher après les heures normales de travail. C’est heureusement le cas pour les trois quarts des répondants (72 %). Parmi le petit tiers restant (28%), les participants de moins de 40 ans sont 70 % plus nombreux que ceux de plus de 50 ans à être incapables de décrocher du travail après les heures normales de travail. Ceci expliquerait-il les résultats sur l’épuisement professionnel évoqué plus haut ?
L’incapacité à décrocher du travail n’est pas une préoccupation nouvelle, mais avec le télétravail et le travail hybride, le phénomène atteint de nouveaux sommets inquiétants. Les employeurs commencent à se rendre compte que les répercussions des perturbations pandémiques sur la santé mentale ne sont pas près de disparaître. Par exemple, les bienfaits de la flexibilité peuvent facilement être neutralisés par le manque de séparation entre le lieu de travail et la maison, » indique Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Lifeworks.
Plus de la moitié (51 %) indiquent que la trop grande quantité de travail à faire durant les heures normales de travail est la raison pour laquelle ils sont incapables de décrocher du travail, loin devant les méthodes de communication.
Les signes d’épuisement professionnel ne pourraient pas être plus clairs. C’est un enjeu de santé, de productivité, d’engagement et de rétention. La motivation diminue avec l’épuisement professionnel, non pas parce que les gens se fichent de leur travail, mais parce qu’ils manquent d’énergie pour s’y engager pleinement. Dans de nombreux cas, nous voyons d’autres indicateurs d’épuisement, à savoir le cynisme et les conflits. Ceux-ci posent un risque important pour la culture organisationnelle et la productivité. Les solutions, qui doivent s’attaquer à l’épuisement professionnel lui-même en proposant des services appropriés, supposent que les employeurs s’attardent à comprendre les conditions menant à l’épuisement de leurs employés, » explique Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, Recherche et mieux-être global de Lifeworks.
Bonne nouvelle pour conclure : plus de la moitié (56 %) des répondants sont à l’aise avec la levée de toutes les restrictions liées à la pandémie dans leur lieu de travail. Un signal optimiste pour l’avenir ?
Méthodologie :
Cette enquête mensuelle de Solutions Mieux-être LifeWorks a été menée au moyen d’un sondage en ligne en anglais et en français du 3 au 20 mars 2022, auprès de 3 000 répondants au Canada. Tous les répondants résident au Canada et étaient employés au cours des six mois précédents. Les données ont été pondérées statistiquement pour assurer que la composition régionale et hommes-femmes de l’échantillon est représentative de cette population.
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