Pour attirer les talents, soignez l’offre d’emploi
Par La Rédaction
Passage obligé du processus de recrutement, l’offre d’emploi se résume trop souvent à une liste d’épicerie sans intérêt. Comment la jazzer de façon à attirer les bons candidats? L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés livre ses conseils.
12 décembre 2017
Une offre d’emploi qui fait miroiter la possibilité d’enrichir son bagage de connaissances peut-elle contribuer à attirer les candidats talentueux? C’est en tout cas ce que suggèrent les résultats d’une étude menée en 2015 par l’agence de recrutement Robert Half auprès de professionnels de la comptabilité et de la finance. Pour 62 % des répondants, l’occasion d’acquérir de nouvelles connaissances s’avère un facteur «très important» dans le choix d’un nouvel employeur.
Mais rares sont les offres d’emploi qui mentionnent les occasions d’apprentissage et de développement.
C’est pourtant l’un des critères permettant d’attirer les meilleurs candidats, même si ce n’est sans doute pas le premier», dit Didier Dubois, CRHA et associé principal chez HRM Groupe.
Au royaume du copié-collé
Trop occupés «à éteindre des feux», les recruteurs québécois ont tendance à négliger la rédaction des offres d’emploi.
Lorsqu’ils ont un poste à afficher, remarque Didier Dubois, plusieurs recruteurs reprennent la description de tâches d’un poste similaire ou diffusent une vieille version de l’offre.»
En outre, bien que les postes «évoluent à une vitesse fulgurante», les offres d’emploi sont rarement actualisées, note le spécialiste. Par exemple, certaines résument les évolutions du poste au moyen d’expressions fourre-tout telles «toute autre tâche connexe». Une erreur, selon lui, car l’exercice de réflexion précédant la rédaction de l’offre sera rentable pour l’organisation.
Conséquemment, les offres «ne reflètent pas la réalité du poste et en plus, ça n’accroche pas l’intérêt du candidat qu’on veut attirer», analyse la CRHA Émilie Pelletier, également associée principale chez HRM Groupe. Selon elle, les offres d’emploi sont souvent rédigées de telle sorte qu’elles découragent les meilleurs candidats!
Sexy, SVP!
Faire valoir les occasions d’apprentissage dans l’offre d’emploi peut s’avérer judicieux… seulement si le secteur d’emploi et les caractéristiques du poste s’y prêtent, nuancent les associés. Chose certaine, pour dénicher la perle rare, l’annonce doit accrocher, informer, motiver et inciter à postuler.
Concrètement, «l’offre doit mettre de l’avant ce qui va interpeller les bons candidats», souligne Émilie Pelletier.
Il faut trouver les éléments déclencheurs. Parlez à ceux qui occupent actuellement le poste et posez des questions sur ce qui les stimule. Mettez trois ou quatre éléments percutants dans l’offre, comme une image parlante et le logo de l’organisation, puis ramenez les candidats au bon endroit sur votre site Web, avec un bouton “POSTULER” en évidence.»
Sur mesure
En somme, sachez susciter l’émotion, ajoute le psychologue Antoine Devinat, également CRHA, coach PCC et fondateur d’ADN Leadership.
Pour attirer les bonnes personnes, l’affichage devrait présenter la marque employeur, dont la mission et les valeurs…»
Pour le reste, adaptez le message à la clientèle visée. Par exemple, plusieurs études suggèrent que les Milléniaux sont davantage attirés par la possibilité d’intégrer une équipe multidisciplinaire que par l’organisation, dit-il.
Dans le contexte où c’est ce que le poste propose vraiment, mettez cet aspect de l’avant.»
Mentionner les possibilités d’acquisition de compétences dans l’offre d’emploi? Oui, en autant que cet argument ait un écho auprès de la clientèle visée, dit-il.
Ce qui en attire certains peut en rebuter d’autres. Il faut bien connaître son secteur et les caractéristiques du poste pour peaufiner l’offre en fonction de ce que l’on cherche.»
Au besoin, mettez le département de communications dans le coup – question de stratégie mais aussi de cohérence de la marque employeur – ou faites appel à des experts à l’externe, suggère-t-il.
L’offre d’emploi, une arme de séduction massive? Oui, mais à condition de pousser d’abord la réflexion…
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