Que retenir du rapport 2022 de Startup Genome ?
Par Kévin Deniau
15 juin 2022
Depuis 2012, Startup Genome, l’organisme de conseil et de recherche en matière de politique pour les organisations publiques et privées qui s’engagent à accélérer le succès de leur écosystème de startups, publie son rapport annuel. Un document dense et détaillé sur l’état des forces en présence et leur évolution. Dont voici les 3 faits saillants.
Le Global Startup Ecosystem Report 2022 (GSER) de Startup Genome a été officiellement lancé ce 14 juin lors de la London Tech Week. Le GSER est l’étude sur les startups basée sur des données la plus complète au monde, présentant l’analyse de plus de 280 écosystèmes d’innovation entrepreneuriale et de 3 millions de startups. Le rapport comprend: un classement des 140 principaux écosystèmes, des perspectives par continent, ainsi que des articles centrés sur des fondateurs rédigés par des experts de premier plan.
Alors que retenir cette année ?
1. Un écosystème en pleine efferverscence
1,65 trillions de dollars de financement, 1 227 licornes (société valorisée plus de un milliard de dollars), 70 % de la nouvelle valeur créée ces dix dernières années basée sur des modèles économiques numériques… Autant dire que l’on parle ici d’une industrie florissante. Selon Statista, pour la première fois en 2023, plus de la moitié du PIB mondial sera issu d’entreprises « transformées numériquement ».
D’autant que la pandémie, avec l’accélération des usages en ligne, n’a fait qu’amplifier ce décalage, comme l’illustre le schéma ci-dessous :
Les startups ont également levé beaucoup plus d’argent ces dernières années. Depuis 2012, la moyenne mondiale des tours de série A a triplé pour atteindre plus de 18 millions de dollars. Les valorisations sont en hausse, en moyenne, de 239% sur 10 ans, avec la plus forte croissance dans les derniers tours.
2. L’Inde se lève, la Chine ralentit et les écosystèmes deviennent de plus en plus variés
Au niveau géographique, Startup Genome pointe la croissance très rapide de l’Inde, pays qui comptait 44 licornes en 2021.
L’Inde dispose d’un vaste marché intérieur qui est devenu encore plus dépendant de la technologie. Mais l’essor du pays n’est pas seulement un phénomène local. Dans une publication Medium, Dev Khare, associé de Lightspeed India, estime que 30 % des licornes du pays sont déjà ou sont sur le point d’être mondialisées », est-il indiqué.
Le constat est moins enthousiaste pour son immense voisin asiatique.
En 2021, Pékin a sévi contre des entreprises comme Didi, Tencent et Meituan sur des questions telles que les pratiques anticoncurrencielles et la confidentialité des données. Jack Ma (fondateur de Alibaba) s’est retiré dans une quasi-invisibilité après les actions des régulateurs contre Alibaba », ajoute le rapport.
Enfin, à noter qu’il n’y a plus que la Silicon Valley et le reste du monde. Un nombre record de 540 entreprises ont atteint le statut de licorne en 2021 et 113 écosystèmes ont produit au moins un mastodonte de plus d’un milliard de dollars de valorisation. Vingt-deux écosystèmes – dont Brisbane, Luxembourg, Santiago-Valparaiso ou Hô-Chi-Minh-Ville – viennent d’ailleurs de créer leurs premières licornes.
3. Les meilleurs écosystèmes mondiaux en 2022 sont…
… globalement les mêmes qu’en 2021 et 2020 ! A savoir la Silicon Valley, New-York, à égalité avec Londres, Boston puis Pékin.
Parmi les hausses notables, signalons Séoul, pour la première fois dans les 10 premiers ainsi que Helsinki (Finlande) et des villes indiennes comme Delhi ou Bangalore.
L’Amérique du nord représente près de la moitié des écosystèmes d’innovation de pointe tandis que l’Asie et l’Europe sont au coude à coude.
Montréal se positionne cette année au 36e rang, loin derrière Toronto-Waterloo (17e) voire Vancouver (30e). Le rapport pointe parmi les qualités de son écosystème la qualité de vie, le talent qualifié et abordable ainsi que le soutien gouvernemental.
L’écosystème startup de Montréal – comme les autres régions du Québec – démontre aujourd’hui une forte dynamique d’innovation, un haut niveau de performance et d’attractivité tant pour les entrepreneurs que pour les investisseurs. L’accès au capital, au talent et à un soutien de qualité de la part d’acteurs privés et publics clés travaillant ensemble permet à notre écosystème de se démarquer au niveau mondial dans plusieurs secteurs de pointe », commente Guillaume Caudron, PDG de Réseau Capital, association québécoise de VC & PE.
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