Quel est l’impact de la pénurie de main-d’œuvre dans les magasins du Québec ?
Par Kévin Deniau
15 juin 2023
Le dernier Baromètre du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) et d’ORAMA Marketing vient de sortir. En voici les trois principaux enseignements.
1) Une confiance encore fragile
Tombé en octobre 2022 à l’un de ses plus bas niveau depuis près d’une quinzaine d’années, l’indice de confiance des consommateurs québécois poursuit une légère remontée par rapport au dernier coup de sonde de février dernier (83,7, +1,4 point).
Il reste toutefois bien en deçà de sa moyenne de long terme. En cause ? Une situation financière moins reluisante (28 % des répondants indiquent qu’elle s’est détériorée sur ces six derniers mois), une crainte de l’inflation (55% pensent que les prix à la consommation vont augmenter au cours des douze prochains mois) et des perspectives économiques (53% envisagent un Québec en récession d’ici la fin de l’année).
2) Mais des projections d’achat en hausse
Au rayon des bonnes nouvelles : les intentions d’achats importants au cours du prochain trimestre continuent leur progression (31 % contre 27 % en octobre 2022).
Parmi ces transactions envisagées, l’électroménager (38%), le transport (voiture/moto, 34%), le mobilier (34%) ou la rénovation de maison (33%) arrivent en tête des types d’achats.
3) La pénurie de main-d’œuvre qui sévit au Québec affecte les services reçus dans les magasins
Pour cette édition, le baromètre a creusé le sujet spécifique de la pénurie de main d’Å“uvre. Si la majorité des consommateurs considèrent que les services reçus se sont maintenus ou même améliorés depuis la fin de la pandémie, il s’avère néanmoins qu’une minorité non négligeable note une détérioration des services reçus. Celles-ci se situeraient principalement dans les magasins de biens courants (28 %), de biens de mode (29 %) et de quincaillerie (28 %).
Les lacunes observées ?
- La difficulté à obtenir l’aide d’un conseiller (61 %),
- Le manque de connaissances des produits par les conseillers (57 %)
- Le manque d’encadrement des employés, laissés à eux-mêmes (54 %)
- Ou encore le temps d’attente à la caisse beaucoup plus long (47 %)
Conséquence : un tiers des consommateurs interrogés disent effectuer plus de « repérage » en ligne avant de se rendre en magasin (33%) voire, tout simplement, faire plus d’achats en ligne et moins en magasin (26 %).
D’après les dernières statistiques, la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du commerce de détail représente près de 29 000 postes à combler. Ce grand manque d’employés chez nos détaillants résulte assurément en une baisse de la qualité des services. Toutefois, les commerçants font de leur mieux pour s’adapter à cette nouvelle réalité, notamment grâce à l’apport des technologies », déclare Damien Silès, directeur général du CQCD.
Si les Québécois ne sont pas prêts à devoir attendre plus longtemps pour se faire servir, passer à la caisse ou pour le service après-vente, d’autres solutions leur paraissent toutefois envisageables. Par exemple, plusieurs seraient prêts à accepter davantage de caisses en libre-service (51 %) ou une réduction des heures d’ouverture des commerces (45 %).
Très peu de répondants ont indiqué être intéressé par des commerces uniquement en ligne (16 %), des commerces sans employés qui servent de salles d’exposition pour l’achat en ligne (13 %) ou une prise de rendez-vous personnalisée préalable aux achats (11 %). Preuve que le commerce physique a encore un avenir certain !
Méthodologie :
Ce baromètre se base sur les données d’un sondage Internet mené auprès de 1 019 Québecois de 18 ans et plus, en français et en anglais, du 4 au 10 avril 2023, pondéré selon la population du Québec (région administrative, sexe, âge et nombre de personnes dans le ménage).
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