Recherche d’emploi : les travailleurs « désorientés » par la crise Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 27 avril 2021 La pandémie a chamboulé le monde du travail par des mises à pied massives et un changement radical des conditions d'engagement.    Des industries 27 avril 2021 La pandémie a chamboulé le monde du travail par des mises à pied massives et un changement radical des conditions d'engagement.    Des industries Rating: 0

Recherche d’emploi : les travailleurs « désorientés » par la crise

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27 avril 2021

La pandémie a chamboulé le monde du travail par des mises à pied massives et un changement radical des conditions d’engagement.   

Des industries sont tombées à plat (l’événementiel, la restauration, les gyms, etc.), d’autres ont explosé. Des emplois auparavant banals sont devenus des postes de « premières lignes », où les travailleurs doivent porter le masque et prendre beaucoup de précautions afin de ne pas attraper le virus. Des travailleurs qui aiment socialiser ont été poussés en télétravail. La numérisation de la société est maintenant une réalité pour tous.

À travers tous ces bouleversements, les travailleurs sont plus déboussolés que jamais.

Changements de choix de carrière

Dans un sondage de mars dernier mené par le Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec, on apprenait que 46% des jeunes de 15 à 35 ans songeaient à revoir leur « choix de carrière » à cause de la pandémie. Aussi, 38 % considéraient maintenant reprendre leurs études et 29 % se réorienter vers un autre métier un ou autre programme d’étude.

Plus récemment, le Lighthouse Lab diffusait un sondage faisait écho à cette réalité. Un sondage mené auprès de 1 000 professionnels canadiens a révélé que 57% changeraient de carrière s’ils avaient l’occasion de se « requalifier ».

Chez les travailleurs issus de la diversité, on peut presque dire que ce questionnement est « généralisée » : 89% des personnes s’identifiant comme LGBTQ+, 80% des personnes noires et 74% des personnes autochtones ont affirmé qu’ils changeraient de carrière/métier s’ils avaient l’occasion de se requalifier. Pensons-y : c’est environ 8 travailleurs issus de la diversité sur 10 qui aimeraient repartir à zéro, dans un autre métier. C’est énorme!

On trouve également plus de femmes (60%) que d’hommes (54%) à rêver d’appuyer sur le bouton «reset» de leur vie professionnelle.

Quand consulter ?

Parmi les travailleurs qui se remettent en question, il y a ceux qui ont perdu leurs emplois en raison de la pandémie – lors de la diffusion de son sondage, Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec rappelait que les jeunes Québécois de 15 à 24 ans avaient subi une perte globale de 69 000 emplois en 2020.

De ceux qui restent en poste, les conditions de travail ont radicalement changé; le télétravail non sollicité pour les uns, le masque et désinfection à répétitions pour les autres. Avant de quitter un emploi, il vaut toutefois la peine de se poser quelques questions, rappelle Sabrina Gendron-Fontaine, conseillère en développement de carrière.

C’est important de se questionner sur la cause de l’insatisfaction dans son emploi, ses études ou même son domaine professionnel. À quel point mon emploi rejoint mes intérêts, mes valeurs et mes besoins ? Est-ce que j’aime ce que je fais? Est-ce que le milieu de travail partage ce qui est important pour moi et me donne-t-il ce dont j’ai besoin (stabilité, autonomie, conciliation travail-études-famille, etc.)? Est-ce que je sens que mon travail est trop facile ou trop difficile, et pourquoi? Mes relations de travail ont-elles un rôle dans mon insatisfaction et dans mon désir de changer d’emploi? Si oui, lequel ? »

Si on aime son milieu de travail, il vaut la peine de s’informer des possibilités de développement professionnel à l’intérieur de l’entreprise. S’il s’agit d’un milieu de travail « toxique », c’est autre chose.

Qui consulter ?

Pour y voir plus clair, on peut demander l’aide d’un coach en développement professionnel ou d’un conseiller en orientation.

C’est une réflexion que l’on peut faire seul ou avec son entourage. Toutefois, plusieurs personnes n’arrivent pas à prendre une décision et à se mettre en action pour exercer un changement dans leur vie malgré l’insatisfaction. C’est à ce moment qu’il est bénéfique de consulter un conseiller ou une conseillère en développement de carrière ou d’orientation. »

L’orientation n’est pas un acte réservé en soi, les conseillers en développement de carrière non-membres de l’Ordre des conseillers et des conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ) peuvent la pratiquer.

On peut toutefois compter sur le fait que les conseillers d’orientation (c.o.) ont un champ d’exercices clairement établi par le Code des professions, explique Sabrina Gendron-Fontaine, les amenant poser les actions suivantes :

  • Évaluer le fonctionnement psychologique, les ressources personnelles et les conditions du milieu
  • Intervenir sur l’identité ainsi que développer et maintenir de stratégies actives d’adaptation dans le but de permettre des choix personnels et professionnels tout au long de sa vie,
  • Rétablir l’autonomie socioprofessionnelle et de réaliser des projets de carrière chez l’être humain en interaction avec son environnement ».

Sabrina Gendron-Fontaine fait le portrait typique d’un accompagnement :

Lorsqu’on consulte en orientation, le conseiller ou la conseillère va explorer le motif pour lequel vous consultez et évaluera votre besoin et votre situation tout au long du processus, en lien avec votre objectif. Celui-là peut être le changement de carrière, l’insertion dans un nouvel emploi ou un nouveau milieu de travail, ou encore l’adaptation dans votre milieu actuel ».

Le conseiller en orientation accompagnera le travailleur dans sa démarche de réflexion par des exercices et des discussions qui l’amènera à mieux se connaître, poursuit Sabrina Gendron-Fontaine. Ultimement, il aidera celui-ci à «comprendre davantage sa relation avec sa carrière» ainsi qu’à se «mettre en action vers un changement positif».



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