Recrutement par référencement : miracle ou mirage? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Le recrutement par référence compte de nombreux avantages... le problème, c'est que de moins en moins de travailleurs acceptent de référer! (Source: Andrea Piac Le recrutement par référence compte de nombreux avantages... le problème, c'est que de moins en moins de travailleurs acceptent de référer! (Source: Andrea Piac Rating: 0

Recrutement par référencement : miracle ou mirage?

Par

Le recrutement par référence compte de nombreux avantages… le problème, c’est que de moins en moins de travailleurs acceptent de référer! (Source: Andrea Piacquadio sur Pexel)

17 avril 2023

Le recrutement par référencement est-il une solution « miracle » qui est vendue par les professionnels RH? Des experts laissent entendre que cette stratégie a ses limites.

Il y a quelques années, une vaste étude effectuée par ICIMS en 2018 a montré tout l’intérêt d’embaucher des candidats référés par un employé ou un autre candidat. L’étude en question, menée auprès de 50 entreprises et 91 000 employés, révélait les statistiques suivantes :  

  • Les employés référés restent 70% plus longtemps que les non-référés, soit 38 mois versus 22 moins;
  • Les employés qui référent un candidat restent 20% plus longtemps;
  • Réduction de 41% en coûts de recrutement.

À la lumière de ces chiffres, on conclut que c’est une formule gagnant-gagnant-gagnant, pour le trio candidat-employé-employeur. Aussi, selon le Rapport du Talent Board 2021, ce type de recrutement représenterait de 20% à 40% des nouvelles embauches des organisations.

Pas si volontaires que cela…

Or, lors de l’événement TruMontréal 2022, une spécialiste en marque employeur a lancé un pavé dans la marre :

Cette tendance de l’ambassadeur, j’y ai cru. Ça fait 20 ans que j’y crois. Mais je trouve que, à travers les entrevues que je fais, les employés ont vraiment une réserve pour référencer des gens de leur réseau, a rapporté Sylvie Leclerc, qui était, ce jour-là, en quête d’une réponse à cette réticence. Je les trouve pas mal sur le frein, ces Ambassadeurs si actifs en matière de référencement‘.»

La professionnelle RH se demandait d’ailleurs si la tendance se vérifiait, d’un point de vue statistique; à savoir que les ambassadeurs se faisaient moins nombreux, ces dernières années, pour amener du sang neuf dans les entreprises.

Vérification faite, il s’avère que cette tendance de recrutement a subi, depuis 2017, un déclin global, même si, de 2020 à 2021, il y a eu un léger rebond :

Si on exclut 2021, le référencement comme «vecteur de recrutement» connait un déclin depuis 2017 (Source : 2021 North American Candidate Experience Research Report)

Selon l’expérience de Sylvie Leclerc, les ambassadeurs attribuent leur réticence à référer des candidats sur le compte de la pandémie, à savoir qu’il manque de candidats partout. Mais aussi, elle se demande si certains ne craignent pas de devoir assumer la responsabilité du nouvel employé.  

Certains disent : je viens d’être embauché, je vais d’abord faire mes marques et après je verrai si je recommande quelqu’un, car je mets ma crédibilité en jeu. »

Compte tenu de l’extrême mobilité des travailleurs, il y a lieu de se demander si certains préfèrent éviter d’attirer un contact professionnel dans une entreprise qu’ils vont peut-être quitter… dans les prochains mois!

C’est une hypothèse valide, confirme Sylvie Leclerc. Est-ce parce qu’ils ne savent pas s’ils veulent rester ou s’ils ont besoin de temps pour bâtir leur lien de confiance avec l’employeur? C’est la question que je me pose. »

Conclusion : le recrutement par référencement est merveilleux à tous égards… sur papier. Dans le marché actuel, les travailleurs se posent probablement trop de questions sur leur propre parcours professionnel pour avoir la tête à convaincre un contact de devenir un collègue.

L’effet boomerang, dont on parle beaucoup, je le vois sur le terrain, ajoute Sylvie Leclerc. Il y a plein d’employés qui reviennent chez leur employeur. »

La stratégie demeure valide, malgré tout. Toutefois, les employeurs doivent voir ses limites et comprendre qu’elle ne peut régler à elle seule la crise de talent actuelle.


Pour vos recrutements, pensez à Isarta Emplois !


Découvrez également nos nouvelles formations sur la marque employeur :



Retour en haut de la page