Rédaction de CV : 3 tendances de 2023 décortiquées
24 octobre 2023
De nouvelles tendances sociales et technologiques s’invitent dans le CV. Certaines sont assurément positives (la transparence des candidats au sujet des périodes sans emploi), alors que d’autres laissent songeur (l’utilisation de ChatGPT) ou inquiètent (le rejet des candidatures non-binaires). Analyse.
1. Un « trou » dans le CV, pas si problématique
Depuis la pandémie, la perception entourant les périodes d’inactivité professionnelle a changé.
Traditionnellement identifié comme un tabou, avoir une période d’inactivité professionnelle dans un CV est en voie d’être normalisée, explique-t-on dans une tribune Worklife de la BBC. Dans certains cas, ces trous sont rebaptisés « pause de carrière »; il s’agit d’un moment où un travailleur se repose, se recharge et revient au travail avec aplomb. Donc, même si un trou dans le CV continue de soulever des questions, les discussions qui en découlent sont faites avec ouverture, et les périodes sans emploi ne sont pas toutes jugées de la même façon. »
D’une certaine manière, les employeurs ne font que reconnaître la réalité d’une majorité de travailleurs. Parmi la génération montante des 18-24 ans, 47% avouent avoir déjà pris une pause de six mois ou plus (selon un sondage mené au Royaume-Uni par Applied en 2023) et, plus largement, 62% des travailleurs disent avoir pris une pause professionnelle à un moment ou l’autre de leur carrière (LinkedIn, 2023).
Aussi, l’ouverture des recruteurs commence à transparaître dans les sondages. Selon une étude menée en 2022 par LinkedIn, plus de la moitié des gestionnaires responsables du recrutement (52%) ont dit que les candidats devraient «activement» aborder leur pause professionnelle pour expliquer ce qu’ils en ont retiré. Les mentalités changent, tranquillement!
2. L’utilisation de ChatGPT: stop ! (ou… encore)
De toute évidence, les candidats n’attendent la permission de personne pour utiliser un nouvel outil de recherche d’emploi. Trois mois après le lancement de ChatGPT, 46% des participants à un sondage de ResumeBuilder concédaient avoir utilisé l’application d’IA générative d’Open IA pour écrire leur CV ou leur lettre de présentation. Avec beaucoup de succès : 3 sur 4 ont obtenu une entrevue, soit un pourcentage plus élevé que le groupe contrôle.
La tendance pourrait toutefois être de courte durée. Car une proportion significative de professionnels RH (39%, selon un sondage de la firme iCIMS Research) désapprouvent l’utilisation de l’IA générative pour écrire un CV ou une lettre de présentation. Et sachant que les outils de détection (par exemple, GPTZero) apparaissent sur le marché, le monde du recrutement devra avoir une discussion pour savoir ce qui est permis ou non.
3. L’identité «non binaire», pas si cool que ça…
Les nouveaux usages sur l’identité de genre commencent eux aussi à trouver leur chemin dans le CV. De plus en plus de personnes indiquent leurs pronoms à la suite de leur nom (ex : il, elle, iel), mais ça ne semble pas plaire à tous.
Une étude de Business.com montre que l’identité non binaire (iel) n’est pas complètement acceptée par les entreprises et les recruteurs. D’une part, un sondage mené auprès de candidats non binaires a révélé que 80% de cette cohorte était persuadée qu’afficher ouvertement leur identité pouvait nuire à leurs chances d’obtenir un emploi. Et «iels» n’ont pas complètement torts, car le site Business.com a aussi fait le test de postuler à 180 postes junior en soumettant deux candidatures similaires (une genrée, et une non-binaire) pour découvrir que les candidatures « genrées » avaient reçu 8% d’appels en entrevue en plus. Un signe que les mentalités doivent encore évoluer pour atteindre une pleine équité de genre.
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