Rédaction inclusive : quelles techniques pour faire preuve de plus d’ouverture dans ses communications ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Stéphanie Gélinas, formatrice, coach et rédactrice persuasive 6 février 2024 Utiliser la rédaction inclusive dans ses communications d’entreprise donne un signa Stéphanie Gélinas, formatrice, coach et rédactrice persuasive 6 février 2024 Utiliser la rédaction inclusive dans ses communications d’entreprise donne un signa Rating: 0

Rédaction inclusive : quelles techniques pour faire preuve de plus d’ouverture dans ses communications ?

Par

Stéphanie Gélinas, formatrice, coach et rédactrice persuasive

6 février 2024

Utiliser la rédaction inclusive dans ses communications d’entreprise donne un signal fort d’ouverture et d’engagement envers la diversité. Pourtant, certaines personnes demeurent réfractaires à l’utiliser, pour différentes raisons… Comment tendre vers une écriture plus inclusive sans s’aliéner son équipe ou son public? Nous avons abordé la question avec Stéphanie Gélinas, formatrice, coach et rédactrice persuasive, qui donne la nouvelle formation Isarta « Rédaction inclusive, épicène et non binaire », le 29 février prochain. 

Mais d’abord, jetons un œil à l’adoption actuel des nouvelles approches d’écriture inclusive. D’après un petit sondage maison mené sur LinkedIn, on constate que l’écriture inclusive fait rapidement son chemin au sein des organisations et dans le monde des communications.

(Source : LinkedIn)

Pour Stéphanie Gélinas, un des premiers obstacles à l’adoption de la rédaction inclusive est la méconnaissance de ce que c’est réellement.  

Certaines personnes croient que la rédaction inclusive, ce n’est que le point médian, alors que ça va beaucoup plus loin que ça. Il y a plusieurs autres techniques, incluant l’écriture épicène, l’écriture neutre et l’écriture non binaire», illustre-t-elle.   

Au-delà des différentes techniques, il y a aussi une « gradation » possible de l’emploi d’une langue inclusive, selon le confort des utilisateurs. 

L’entreprise doit voir qu’elle est son niveau de confiance, car il y a différents degrés d’évolution possible, entre une écriture qui n’est pas du tout inclusive versus une écriture qui serait par exemple non binaire, dans laquelle s’intègrent des néologismes comme « iel » ou « auditeurice ». Si une entreprise n’est pas à l’aise avec certains aspects, elle n’est pas obligée de les adopter. »  

Avant d’adopter la rédaction inclusive, Stéphanie Gélinas conseille aux entreprises d’avoir une réflexion de fonds sur les valeurs qu’elles veulent incarner, comme organisation.

Adopter la rédaction inclusive, ce n’est pas juste une question de forme. Ce n’est pas une liste de tâche à cocher – du genre: est-ce qu’on a mis tous nos points médians. La langue a une dimension politique, rappelle-t-elle. Utiliser certains mots plutôt que d’autres, c’est une manière de se positionner dans des débats. C’est d’abord et avant tout une question de valeurs. Si une entreprise qui n’a pas la réputation d’être inclusive se met soudainement à utiliser la rédaction inclusive, ça va sonner faux. Ça devient une forme de « washing » sur la diversité. » 

La peur de faire une erreur 

Parmi ceux qui adhèrent au projet, la rédactrice persuasive constate malgré tout une crainte de faire des erreurs :  

Les gens ont peur de ne pas dire la bonne chose et de se faire juger. Moi, je dis toujours : le progrès avant la perfection. » 

Stéphanie Gélinas rappelle que tous ces concepts sont nouveaux et en cours de construction. En même temps, de plus en plus d’outils existent pour s’aider dans le processus. 

Il ne faut pas manquer le bateau! Aujourd’hui, c’est la moitié des professionnel·les en communication et marketing du Québec qui utilisent la rédaction inclusive [selon un sondage Léger]. Ce sont des instituts, institutions, médias, universités (et de plus en plus d’entreprises!) qui l’adoptent et créent leurs guides. Même les gouvernements ont publié leurs lignes directrices sur le sujet! Dans les prochaines années, il devrait y avoir une plus grande uniformisation des termes. En même temps, c’est un mythe de penser qu’une langue est toujours uniforme. La langue est vivante, elle évolue. De nouveaux mots s’ajoutent chaque année. »

Ultimement, l’écriture inclusive nous force à réfléchir au sens des mots – que ce soit en révoquant les biais de genre inhérents à la langue ou en nommant des concepts contemporains comme l’identité de genre. Par le fait même, ça nous amène aussi à repenser notre manière d’entrer en relation avec les autres. L’exercice est sans doute salutaire, pour mieux comprendre les gens et la réalité qui nous entourent. 

La rédaction inclusive est une manière concrète, relativement simple et très puissante de démontrer, comme entreprise, vos valeurs de diversité, d’équité et d’inclusion, fait valoir Stéphanie Gélinas. Devenez un leader positif et outillé, une entreprise avec laquelle votre audience veut s’associer. Une entreprise qui fait sentir sa clientèle fière – et incluse!»


Découvrez la nouvelle formation de Stéphanie Gélinas :



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