Twitter détourné par des troll bots au Mexique Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Des activistes et des journalistes mexicains reçoivent des menaces de mort par gazouillis automatisés, et Twitter ne fait rien pour corriger la situation. C’est Des activistes et des journalistes mexicains reçoivent des menaces de mort par gazouillis automatisés, et Twitter ne fait rien pour corriger la situation. C’est Rating: 0

Twitter détourné par des troll bots au Mexique

Par

Des activistes et des journalistes mexicains reçoivent des menaces de mort par gazouillis automatisés, et Twitter ne fait rien pour corriger la situation. C’est l’histoire que rapporte ce mois-ci le magazine techno Motherboard.

intelligence-artificielle-Fotolia_98093789_S

21 mars 2017

La journaliste indépendante Andalusia Knoll Soloff s’est entretenue avec l’activiste mexicain Alberto Escorcia, victime de l’acharnement de gazouilleurs automatisés (ce qu’on appelle des troll bots) qui publient à répétition des propos diffamatoires et des menaces de mort contre lui.

À l’origine, l’activiste a décelé la présence de ces bots en 2010, à l’occasion de la grève du syndicat national des électriciens. Des comptes fictifs, affichant des photos repiquées sur le Net, republiaient sans cesse les mêmes commentaires désobligeants contre les grévistes.

Alberto Escorcia s’est alors mis en tête de documenter le phénomène sur un site nommé LoQueSigue.tv. Depuis, l’homme fait lui-même l’objet d’attaques régulières. D’une part sur Twitter, qui refuse de suspendre les comptes fictifs qui lui envoient des menaces de mort, mais également dans la rue et chez lui, où l’on sonne pendant la nuit.

La journaliste mexicaine Andrea Noel a subi le même sort pour avoir dénoncé un homme qui l’avait agressée sur la rue. Twitter s’est littéralement déchaîné contre elle, alors que son compte recevait 20 000 mentions (que l’on suppose automatisées) en une seule journée.

Cette épidémie de bots harceleurs, qui vise principalement des journalistes et des activistes politiquement gênants, a fait l’objet d’une enquête de la conseillère d’Amnistie internationale Tanya O’Carroll. Ses conclusions:

Les trolls qui prennent le contrôle de Twitter sont une profonde source d’inquiétude dans le contexte plus large de la crise des droits humanitaires au Mexique. La tendance émergente de cyberattaques réelles et très sophistiquées et de campagnes de désinformation en ligne alimente un climat de peur qui réduit au silence ceux qui veulent parler.»

Si différent, le Québec?

En tant qu’organisation, Twitter investit peu de ressources dans les pays non anglophones. C’est pourquoi les trolls mexicains ont le champ libre pour proliférer en langue espagnole. Mais qu’en est-il du Québec, majoritairement francophone?

Force est de constater que les usagers québécois reçoivent peu ou pas de soutien de Twitter lorsque les trolls sévissent. Ils doivent se tourner vers la police, comme dans le cas des menaces de mort à l’endroit de Pierre Karl Péladeau, lors de son passage en politique.

Ou vers les tribunaux, comme l’auteure et conférencière Michelle Blanc, qui a obtenu gain de cause contre un homme de Saint-Prosper qui l’avait menacée d’agression par gazouillis.

Twitter n’a rien fait pour m’aider, nous a confirmé Michelle Blanc, sinon de me donner la possibilité de bloquer les tweets incriminants sur mon propre fil…»

Les trolls, un problème mondial

En prenant du recul, on se rend compte que Twitter en a tout simplement plein les bras avec tous les trolls qui sévissent à l’échelle mondiale. Et puis, certaines menaces paraissent plus inquiétantes que d’autres.

Prenons l’exemple du terrorisme. Twitter a finalement décidé d’agir sur ce front en 2016, annonçant avoir suspendu plus 360 000 comptes faisant la promotion du djihadisme et d’actes terroristes. Le média social n’est donc pas inactif dans ce dossier. Sauf que ses efforts demeurent encore insuffisants.

La formation reliée au sujet:

Gestion de communauté: Les réseaux sociaux secondaires

 

Retour en haut de la page