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« Ubisoft prévoit de créer 1 000 emplois au Québec d’ici 2027 »

Par

Cédric Orvoine, vice-président Ressources Humaines et Communications chez Ubisoft Montréal

13 février 2019

A l’occasion du Six Invitational, un des plus importants tournois de sport électronique au monde organisé par Ubisoft, du 11 au 17 février à la place Bell, à Laval, nous sommes allés à la rencontre du VP Ressources humaines et Communications du studio montréalais. Pour parler recrutement mais aussi culture d’entreprise. 

Pour les non-initiés, il faut savoir que c’est un des événements majeurs de l’année dans le domaine du sport électronique, ou esport. Compétition officielle du circuit Electronic Sports Leagues ESLle Six Invitational est en fait la finale annuelle de Rainbow Siege, un jeu créé par Ubisoft Montréal et qui a séduit plus de 40 M d’adeptes dans le monde.

Il s’agit tout simplement du plus important tournoi du genre au Canada (plus de 20,3 M de visionnements en ligne en 2018). Pendant une semaine, du 11 au 17 février, jour de la grande finale, les projecteurs vont ainsi être braqués sur le Québec : plus de 3 000 personnes sont attendues… dont une centaine de médias internationaux ! Il faut dire que la bourse de récompense peut atteindre 2 millions de dollars US.

Une bonne occasion pour se rendre au siège d’Ubisoft Montréal, Boulevard Saint-Laurent, dans le Mile-End, afin de rencontrer son vice-président Ressources Humaines et Communications, Cédric Orvoine, et de faire le point sur le développement au Québec d’un des plus grands studios au monde. Isarta oblige, on a plutôt parlé recrutement… mais un peu jeux vidéos quand même. Entrevue.

Pouvez-vous déjà nous rappeler l’historique du développement d’Ubisoft au Québec ?

Cédric Orvoine : Ubisoft s’est implanté à Montréal en 1997. L’ambition était de créer jusqu’à 500 emplois en une dizaine d’années. Il faut rappeler qu’à l’époque, déjà Ubisoft ne comptait même pas 500 salariés dans le monde et que le secteur des jeux vidéos était loin d’être pris au sérieux. On peut même parler de scepticisme quand nous évoquions ces objectifs.

Malgré tout, on a atteint les 500 salariés en 2002… soit deux fois plus vite que prévu ! Les plans de croissance se sont ensuite succédés et aujourd’hui, nous comptons 3 500 employés à Montréal, répartis sur différentes unités d’affaires. A qui il faut ajouter les 500 personnes de notre studio à Québec, qui a ouvert ses portes en 2005. Et la cinquantaine de personnes à Saguenay, un studio ouvert officiellement en février 2018.

Et quels sont les besoins de recrutement d’Ubisoft au Québec dans les années à venir ?

C. O. : En 2017, nous avons établi un nouveau plan de croissance qui prévoit la création de 1 000 nouveaux emplois au Québec d’ici 2027. En parallèle, nous prévoyons de poursuivre la régionalisation de nos opérations pour attirer et retenir toujours plus de talents.

Ces derniers viennent en effet d’un peu partout au Québec et dans le monde. Beaucoup d’écoles se sont développées, notamment à Chicoutimi.

On est dans un contexte où la main d’oeuvre est notre enjeu organisationnel premier. Il faut donc réfléchir à la question de l’attraction et de la rétention de talents. On s’est rendu compte qu’il y avait un intérêt pour certains de retourner vivre en région, d’où ils viennent, ou de vouloir travailler dans de plus petites villes ou structures. Ça fait donc partie de ce qu’on peut leur proposer.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on compte ouvrir un studio dans une nouvelle ville au Québec en 2025. Le lieu n’est toutefois pas encore défini à l’heure actuelle.

Quels sont les métiers recherchés en priorité ?

C. O. : Il y a quelques postes dans le marketing et la communication. Mais le coeur de notre métier et de nos recherches va plutôt se porter sur les métiers informatiques, tout ce qui est génie informatique et logiciel, programmeur réseau etc. Avant d‘être un développeur de jeux vidéos, tu dois en effet être un développeur de logiciels.

L’autre grand axe de nos besoins, ce sont tous les métiers liés à la monétisation. Ceux qui vont concevoir les modèles économiques à l’intérieur des jeux.

Historiquement, on produisait un jeu, on le mettait sur un DVD puis en magasin et les joueurs l’achetaient puis jouaient puis passaient au prochain. Aujourd’hui, on est sur des expériences plus longues, connectées, avec des transactions en ligne… tout le sujet des modèles d’affaires a pris une très grande place.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui souhaitent intégrer Ubisoft ?

C. O. : Déjà, le CV ou le profil Linkedin sont des outils clés qui doivent être bien écrits. Ça semble une évidence mais je t’assure que cela ne l’est pas tant que ça !

On regarde également énormément les réalisations. Quand on est face à des mots dans le CV comme influencer, coordonner, orchestrer… on essaie d’aller creuser. Qu’est-ce que le candidat a vraiment livré et surtout quel rôle il a joué dans cette réalisation.

Il y a aussi un élément très important, notamment en communication et marketing, c’est : est-ce que tu connais Ubisoft ? As-tu fait des recherches pour comprendre ce que l’on fait. Si tu viens en com’, j’ai besoin que tu sois capable d’analyser notre revue de presse, notre image, de me dire ta perception de notre image et à quels enjeux tu penses qu’on fait face.

Ensuite, on cherche une bonne balance entre humilité et authenticité. Quand on essaie trop d’épater la galerie, il y a souvent anguille sous roche… On accorde en effet beaucoup d’importance aux soft skills, au fit culturel avec l’organisation, à la flexibilité de la personne, sa capacité d’adaptation.

On va essayer de voir s’il y a un match au niveau des valeurs. Sinon, cela ne sert à rien. Pour personne d’ailleurs.

Pouvez-vous nous en dire plus justement sur les valeurs d’Ubisoft ?

C. O. : On a fait le choix de ne pas identifier 5 ou 10 grandes valeurs et de les écrire sur nos murs. Je ne pense pas que des valeurs se doivent d’être dogmatiques. Plus l’organisation est grande et plus il faut avoir une certaine forme d’agilité à ce niveau. La culture, ce n’est pas ce qu’on dit, c’est ce que l’on vit.

On est dans une organisation où il y des opportunités très importantes. Ubisoft propose beaucoup d’opportunités de croissance. C’est un environnement qui encourage l’intrapreneuriat. On aime bien dire qu’on est un monde ouvert d’opportunités.

Aussi, malgré notre taille, on est encore une compagnie familiale. Ubisoft a été fondé par une famille, par 5 frères, Yves est encore à la tête de l’organisation. On dit encore « Yves » d’ailleurs. Ça reste une compagnie où les liens humains sont très forts.

Vous avez également revu votre processus d’onboarding récemment. Concrètement, à quoi est-ce que cela ressemble ?

C. O. : Oui, on l’a revu il y a 18 mois. Et je suis assez prêt à dire qu’on a le meilleur onboarding au monde ! On propose aujourd’hui aux nouveaux venus un processus qui s’étale sur 5 demi-journées.

On travaille évidemment sur l’information que tu as à connaître. Il y en a beaucoup donc on essaie de ne pas la concentrer sur une seule demi-journée.

On travaille aussi sur le développement de ton premier réseau social au sein de l’organisation. On essaie de te faire vivre des expériences et de créer des liens. Avec la taille que l’on a, il peut en effet être facile de se retrouver tout seul. Le volet social est hyper important.

On travaille également sur la connaissance du lexique, les abréviations, le processus de production etc. Il y a vraiment une vue behind the scene. On fait aussi évidemment jouer les gens ! On est une compagnie de jeu donc, quelque soit les métiers, on initie tout le monde au processus de production d’un jeu, de façon ludique.

Enfin, il y a une visite du quartier, des meilleures places pour aller boire du café, des restos. C’est très important pour l’équilibre social.

 

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