Rencontre avec Sophie Reis, directrice marque et commandites Vidéotron Reviewed by Aurore Le Bourdon on . Isarta Infos débute aujourd'hui une série d'entrevues réalisées avec des femmes travaillant dans le marketing et la communication au Québec. Nous leur avons dem Isarta Infos débute aujourd'hui une série d'entrevues réalisées avec des femmes travaillant dans le marketing et la communication au Québec. Nous leur avons dem Rating: 0

Rencontre avec Sophie Reis, directrice marque et commandites Vidéotron

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Isarta Infos débute aujourd’hui une série d’entrevues réalisées avec des femmes travaillant dans le marketing et la communication au Québec. Nous leur avons demandé de nous parler de leurs parcours, de leurs visions du métier et de leur façon de concilier une vie professionnelle souvent très prenante avec une vie de famille bien remplie. Chacune a pris de son temps pour nous raconter un peu d’elle-même, et c’est avec un grand plaisir que nous publions ces portraits de femmes de l’industrie.

Rencontre avec…

Sophie Reis, option 1

Sophie Reis, directrice marque et commandites Vidéotron.

À 32 ans seulement, la dynamique Sophie Reis affiche un parcours déjà très riche. Depuis plus de 7 ans aux commandes des alliances stratégiques et commandites de Vidéotron, Sophie est aussi une mère de famille : à l’heure où nous la rencontrons, elle est sur le point d’accoucher de son deuxième enfant. Entrevue avec une femme surprenante et pleine de vie. 

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel, dans les grandes lignes?

Sophie Reis: mon parcours professionnel est un joyeux mélange d’audace, de concours de circonstances, et de travail acharné. Si j’ai aujourd’hui un CV aussi long, alors que je n’ai que 32 ans, c’est parce que j’ai commencé à travailler très jeune: à 15 ans, je faisais de la promotion, à 17 j’étais en charge d’une boutique, ma responsable me laissant carte blanche totale. Un an plus tard, alors que j’étais en plein dans mes études, j’ai postulé à l’annonce d’une agence de relations publiques, pour un poste de relationniste junior. Il va de soi que je n’avais absolument pas l’expérience requise, mais j’ai osé et les patrons m’ont donné ma chance. J’ai pu travailler auprès de clients prestigieux comme Lacoste, Clinique ou Geox. J’ai ensuite décidé de monter ma propre agence de relations publiques… dans mon salon! Pendant 3 ans, j’ai travaillé très dur et fait beaucoup de piges tout en allant à l’Université. Ce qui a porté ses fruits car je me suis faite remarquer par l’agence P2P (fermée depuis, ndlr.), qui m’a engagée en tant que gestionnaire de compte. C’est là que j’ai découvert le secteur des technologies, en étant notamment en charge des mandats pour Rogers. Après 3 ans, j’ai intégré Marketel, où j’étais à nouveau responsable du compte Rogers, mais côté pub, cette fois. Des liens se sont tissés avec ma cliente, qui a fini par me parler d’un poste dans l’entreprise: j’ai ainsi intégré Rogers en tant que responsable des événements et des commandites. À 23 ans, c’était un poste avec de grosses responsabilités, toutes les alliances stratégiques du groupe passaient entre mes mains: c’était passionnant. Et 2 ans après, j’ai postulé chez Vidéotron. 

Vous aviez donc 25 ans lorsque vous avez commencé votre emploi actuel. Cela n’a pas dû être évident de s’imposer!

Sophie Reis: en effet… Le processus de recrutement a duré presque trois mois, j’ai même rencontré le Président ! En fait, je suis arrivée avec mon jeune âge, certes, mais avec la confiance de quelqu’un qui a déjà 10 ans d’expérience derrière elle. Donc moi je savais ce que je valais, mais il fallait bien que je le prouve à mes futurs employeurs!

Et une fois intégrée l’entreprise, comment se sont passées les choses?

Sophie Reis: pour être tout à fait honnête, le jour de mon entrée en poste, j’ai trouvé à mon bureau un ordinateur, un stylo et un post-it avec écrit « bonne chance » dessus… Il y a 7 ans, Vidéotron venait de vivre un véritable virage et n’avait pas d’agence attitrée ni de stratégie en commandites. Autant vous dire que j’ai travaillé comme une folle, mais mes efforts ont payé : quelques mois après mon arrivée dans l’entreprise, j’ai reçu le Prix du Président dans la catégorie « différenciation ». Je ne me suis pas arrêtée de performer pour autant, bien sûr, mais je n’ai plus eu à prouver mes compétences. Depuis mon poste a beaucoup évolué, j’ai commencé par les commandites, je suis aujourd’hui également en charge de la direction de la marque Vidéotron Mobile.

Est-ce que vous avez eu l’impression d’avoir plus à prouver en tant que femme?

Sophie Reis: franchement non. Ce qui est difficile avec un parcours comme le mien, finalement, c’est plutôt de prouver au début que tout était vrai malgré mon jeune âge! Mais ma carrière a été ponctuée de rencontres avec des gens, et surtout des femmes d’ailleurs, qui m’ont tirée vers le haut, fait confiance et donné ma chance. Chez Vidéotron, par exemple, le leadership est très féminin, et j’ai l’impression que l’on se comprend mieux. Je ne dis pas que ça ne marcherait pas avec des hommes, au contraire, je pense juste que cela permet une émulation: aucune n’a peur de performer, de faire entendre sa voix, et aucune de nous n’a peur non plus d’être jugée si elle part pour l’école à 17h. Ici, les jeunes mamans qui rentrent de congé maternité peuvent tout à fait obtenir une promotion ou un avancement!

Vous allez débuter votre deuxième congé de maternité. Comment se passe la gestion vie privée-vie professionnelle?

Sophie Reis: je trouve que ce sont deux choses difficiles à concilier, car cela demande beaucoup d’organisation et d’endurance. Quand il faut par exemple rouvrir un dossier entre 21h et minuit, après avoir couché ses enfants, alors que l’on aimerait profiter de sa soirée, c’est fatiguant. Bien que j’aie la chance d’évoluer dans une entreprise où faire des enfants n’est absolument pas mal vu, je sais que le retour de congé maternité ne sera pas simple. Selon moi, le plus grand danger serait de vouloir rester aussi performante qu’avant Bébé sans compromis, alors qu’il est clair que les priorités sont complètement différentes après un accouchement. C’est mon deuxième enfant donc je le sais : je dois me protéger, m’entourer, et ne pas essayer de tout faire en même temps. Et surtout, je pense que tant qu’on aime son travail, que l’on est passionnée, alors ça peut marcher. Sinon, c’est l’enfer !

Que pensez-vous du paysage des commandites au Québec ?

Sophie Reis : ça bouge, et dans le bon sens! En commandite, il faut toujours pousser les choses plus loin, inscrire son alliance stratégique au sein d’un plan qui répond à des objectifs d’affaires. La question doit toujours être: comment faire vivre ma marque encore plus longtemps, et encore mieux? En plus, aujourd’hui, on bénéficie d’outils beaucoup plus diversifiés et « raffinés » pour l’exploitation: on dispose vraiment des moyens pour faire des commandites intelligentes, pertinentes, qui apportent un bénéfice concret au visiteur. Grâce à mes expériences, depuis celles en promotion à 15 ans, j’ai acquis une véritable connaissance du consommateur. Ca m’est utile tous les jours pour me mettre dans sa peau et imaginer comment bonifier son expérience.

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