4 salariés québécois sur 10 pourraient chercher un nouvel emploi après la COVID-19
Par La Rédaction
11 juin 2020
Après avoir abordé la question de la sécurité des employés, la préparation et la réponse des employeurs et l’impact de la pandémie sur les télétravailleurs, ADP Canada dévoile les résultats du quatrième et dernier volet des « Études sur les habitudes de travail en temps de COVID-19 », conduit par Angus Reid. Celui-ci se concentre sur la loyauté envers les employeurs, le retour au travail et l’impact de la pandémie sur les entreprises, du point de vue des employés.
L’enquête révèle que la majorité des travailleurs canadiens restent fidèles à leur employeur. Près d’un tiers (28 %) déclarant que leur loyauté s’est accrue grâce à la réponse de leur entreprise à la COVID-19. Il est intéressant de noter que les femmes (33%) sont plus susceptibles que les hommes (23 %) de déclarer une loyauté accrue envers leur employeur.
La loyauté envers les employeurs reste également forte parmi les Canadiens actuellement sans emplois, puisque près de la moitié (47 %) des répondants ayant perdu leur emploi en raison de la COVID-19 prévoient de retourner travailler chez leur ancien employeur. Tandis que 27 % de ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la COVID-19 vont en profiter pour chercher auprès d’un nouvel employeur.
Au Québec, 41 % des travailleurs salariés ont malgré tout déclaré qu’ils recherchaient ou pourraient rechercher un nouvel emploi au cours de l’année à venir. Parmi eux, 11 % recherchent activement à changer d’employeur.
Bien que la loyauté envers les employeurs reste élevée, il ne fait aucun doute que la COVID-19 aura des répercussions durables sur la main-d’œuvre, déclare Heather Haslam, vice-présidente marketing chez ADP Canada. Notre série d’enquête sur les habitudes de travail a montré que la plupart des employeurs se sont adaptés rapidement en plus d’adopter des mesures pour protéger leur main-d’œuvre. Les employeurs peuvent favoriser la rétention de leurs employés en faisant preuve de transparence sur les changements, en restant empathiques, en soutenant et en informant leurs employés, en leur demandant régulièrement leur avis et en continuant à donner la priorité à la santé et à la sécurité des employés. »
À noter que pour 47 % des Québécois actuellement en emploi, la manière dont leur entreprise a géré la COVID-19 n’a pas modifié leur loyauté (pour 28 % cela a augmenté leur loyauté alors que cela l’a baissé pour 16 %).
Une plus grande charge de travail pour une moitié de répondants
Les employés interrogés ont également fait état d’impacts tangibles sur le fonctionnement du lieu de travail. Bien que les employés estiment que la pandémie a entrainé une amélioration de l’accès aux nouvelles technologies (38 %) et des mesures de santé et de sécurité (74 %) sur de nombreux lieux de travail, de nombreux employés déclarent également constater une augmentation de leur charge de travail (46 %).
En outre, plus de la moitié des répondants (51%) ont déclaré que la COVID 19 a eu un impact négatif sur les recettes de l’entreprise et plus d’un tiers (36 %) qu’elle a réduit le nombre d’employés présents sur leur lieu de travail. Ce dernier chiffre est de 44% au Québec.
Quid du retour au travail ?
L’impact de la COVID-19 sur la loyauté envers les employeurs et le fonctionnement du lieu de travail peut avoir influencé le sentiment des employés sur la question du retour au travail. Si environ un tiers des sondés ont hâte de retourner au bureau (33 % au Québec), 21 % d’entre eux déclarent ne pas être prêts à retourner sur leur lieu de travail.
Ce sentiment se retrouvent davantage chez les femmes, qui sont 29 % à déclarer qu’elles ne sont pas prêtes à revenir, contre 14 % des hommes interrogés. En outre, 11 % des personnes interrogées déclarent que même s’ils sont prêts à retourner sur le lieu de travail, ils ne sont pas certains que leur employeur aura mis en place les mesures appropriées pour garantir leur sécurité.
Dans tout le Canada, la plupart des travailleurs ont le droit de refuser ce qu’ils croient raisonnablement être un travail non sécuritaire, sans craindre de sanctions. Les travailleurs n’ont pas besoin de prouver qu’ils courent un risque pour engager un refus de travail dangereux, explique Natalka Haras, conseillère juridique chez ADP Canada. En cas de refus de travailler, il est crucial qu’un employeur applique avec rigueur le processus d’enquête et de déclaration prévu par la législation en vigueur ».
Seul 27 % des travailleurs québécois ont déjà repris ou n’ont jamais cessé de se rendre sur leur lieu de travail, le taux le plus bas au pays. En comparaison, c’est le cas pour 33 % des Canadiens.
Méthodologie :
ADP Canada a fait appel à Angus Reid pour mener des sondages aux deux semaines afin d’obtenir des perspectives pertinentes en temps opportun sur les effets de la pandémie sur les milieux de travail, ainsi que sur le niveau de préparation des lieux de travail et leur réaction face à cette pandémie internationale.
Ce sont les résultats d’un sondage mené pour ADP Canada entre le 15 mai et le 17 mai 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 939 travailleurs canadiens qui sont membres du Forum Angus Reid. Le sondage a été mené en anglais et en français.
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