Quels sont les grands principes à connaître pour rédiger sur le Web ?
Par Kévin Deniau
23 janvier 2019
Isarta vous propose dans une semaine, mardi 29 janvier, une formation sur les techniques de rédaction Web. Entrevue avec Érik Vigneault, le formateur, sur l’importance de bien maîtriser l’écriture numérique.
Pourquoi est-il si important de savoir écrire sur le Web de nos jours ?
Érik Vigneault : Cette formation pourrait en fait s’intituler « Comment rédiger en 2019 », tout simplement. Car aujourd’hui, quasiment tout ce qu’on écrit se retrouve sur le Web et est consulté de manière numérique. La frontière entre le papier et le Web s’efface progressivement.
Dans les années 2000, le papier avait encore une grande influence mais la tendance est en train de s’inverser et on doit aujourd’hui plus écrire « pour » le numérique
La raison est simple : comme la majorité d’entre nous sommes habitués à lire sur le numérique, on a désormais des attentes numériques.
Quels sont les avantages de bien maîtriser les techniques de la rédaction Web ?
E.V. : C’est tout d’abord une question d’efficacité, si l’on souhaite être lu et obtenir du lecteur ce que l’on souhaite. Il faut adapter en effet sa manière de transmettre sa pensée par écrit.
De plus, cela diminue les aller-retour en interne. Bien écrire facilite la compréhension et donc évite des passages au téléphone et donc permet de gagner du temps.
Autre avantage : écrire de bonnes informations de manière précise améliore le processus du côté des clients.
C’est-à-dire ?
E.V. : C’est un point souvent sous-estimé mais la maîtrise de l’écriture numérique crée un lien de confiance et un capital sympathie envers une marque.
Il y a un côté énervant à ne pas comprendre clairement ce qu’une marque essaie de communiquer. Et immédiatement, on perd confiance dans celle-ci. Alors que si une entreprise communique de manière précise, les clients vont avoir envie d’y revenir et de la recommander.
C’est le jeu de la concurrence : il y a une vraie différence entre quelqu’un qui a pris le temps « d’écrire pour communiquer » et d’autres qui ne se soucient pas des utilisateurs. Si tu es obligé de travailler pour avoir la bonne information, tu vas chez d’autres. Donc il y a un volet développement d’affaires dans la rédaction Web, notamment pour les sites transactionnels.
Est-ce que savoir écrire pour le Web sert aussi pour la communication interne ?
E.V. : Tout à fait. Pour des réunions, des présentations etc. Dès qu’il y a une transmission dans un contexte professionnel en fait. Il faut bien comprendre la philosophie derrière : la communication, c’est avant tout la manière de transmettre des informations.
On voit d’ailleurs émerger le mouvement du Plain Language, ou écriture simplifiée, pour favoriser la compréhension des lecteurs de manière générale pour les supports écrits. Notamment au sujet des formulaires gouvernementaux qui, pour beaucoup, sont compréhensibles par ceux qui les font mais pas forcément par ceux qui les utilisent.
J’ai l’exemple d’un formulaire d’immigration en France ou, au lieu d’indiquer « nom de famille », on demandait le « patronyme », ce qui amenait beaucoup de confusions pour ceux qui devaient le remplir.
Ce qui a d’ailleurs amené Barack Obama à promulguer le Plain Writing Act en 2010 pour obliger l’administration à respecter des règles d’écriture simplifiée.
Quels sont les types d’erreurs par exemple qui sont fréquemment commises à ce sujet ?
E.V. : Il y en a plusieurs. Evidemment, il faut éviter les phrases trop longues. Un étude universitaire s’était d’ailleurs aperçue que les livres qui se vendaient le mieux avaient, entre autres, des phrases moyennes de 11 mots, ce qui est vraiment très court ! La question est donc de savoir comment on fractionne les paragraphes, comment on réduit, comment on insert des puces ou des sous-titres etc.
Autre écueil : écrire trop compliqué. L’usage de mot comme « néanmoins » par exemple n’empêche pas de comprendre mais cela rend la lecture moins limpide car cela amène une petite confusion. Et s’il y en a plusieurs, cela s’accumule et provoque au final de l’incompréhension.
Enfin, je dirais qu’il ne faut pas penser que l’on écrit pour soi. On ne peut pas valider la compréhensibilité d’un texte soi-même.
Vous êtes intéressé(e) par la formation d’Erik Vigneault sur la rédaction Web ?
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Note de la rédaction : cette entrevue a été publiée une première fois le 23 août 2018
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