Une majorité de Québécois envisageraient de quitter leur emploi actuel
Par La Rédaction
22 octobre 2020
Selon le 11e guide salarial annuel de Hays, la majorité des employeurs canadiens ont confiance dans l’économie et ont des perspectives d’emploi positives. Mais cette perspective n’est pas partagée par leurs équipes !
La réduction des interactions sociales (45 %), l’isolement / la solitude (27 %), l’augmentation de la charge de travail (25 %) et le manque de soutien en matière de bien-être et de santé mentale figurent parmi les préoccupations citées par les employés canadiens.
Le rapport Hays, publié le 21 octobre dernier, révèle également que 49 % des employés envisagent sérieusement de quitter leur poste actuel, ce qui représente un bond de neuf points par rapport à l’année dernière !
C’est d’ailleurs au Québec que ce chiffre est le plus important (54%) devant l’Ontario (52 %) tandis qu’en Alberta et en Colombie-Britannique, il n’atteint respectivement que 45 % et 41 %.
Il y a une certain décalage entre les employeurs qui s’efforcent de protéger l’entreprise et les employés qui se sentent négligés. Je ne crois pas que ce soit un défi insurmontable, mais il arrive un moment où quelqu’un doit agir. Il est temps pour les employeurs et les employés de travailler ensemble » affirme Travis O’Rourke, président de Hays Canada.
Notons qu’à la question de savoir ce qu’ils attendent d’un nouveau rôle, les employés répondent :
- Des avantages sociaux (53 %)
- Un développement de carrière (44 %)
- Et un équilibre entre vie professionnelle et vie privée (40%)
Une reprise progressive
Achevé en août dernier sur fond de pandémie, le guide des salaires 2021 de Hays présente un aperçu des performances et des projets futurs des entreprises, ainsi que les sentiments de la population active du pays.
À l’approche du dernier trimestre 2020, un nombre encourageant d’entreprises ont déclaré être revenues à leur activité habituelle (55 %) voire sont en croissance (19 %) après plusieurs mois de ralentissement dû au coronavirus.
D’ailleurs, 71 % des employeurs au Canada se montrent optimistes quant aux perspectives d’emploi futures au Canada. Un chiffre qui monte même à 77 % au Québec et en Ontario contre 50 % en Alberta par exemple.
Les données montrent que leur personnel a aussi résisté à la tempête, même si le leur moral s’en est trouvé affecté. Au début de l’année, 81 % des employés ont jugé leur bien-être « positif ». Cependant, au fur et à mesure du confinement, ce pourcentage a chuté de près de 20 points pour désormais atteindre 64 %.
Un chiffre d’autant plus préoccupant que la moitié (54 %) des employeurs interrogés admettent ne rien faire en matière de bien-être ou d’aide à la santé mentale des employés.
Les employeurs canadiens sont confrontés à des vents contraires difficiles, mais le nombre croissant d’employés qui veulent quitter leur poste, même face à un marché du travail hésitant, est un gros problème », déclaree Travis O’Rourke. La COVID-19 a laissé tout le monde épuisé et alors que de nombreuses entreprises s’améliorent, le personnel agite un drapeau blanc. Les employés s’attendent à ce qu’une entreprise ait leurs intérêts à cœur et nous constatons aujourd’hui que les équipes non soutenues recherchent de meilleures opportunités. Une fois que la pandémie aura pris un tournant ou que nous verrons d’autres signes de la vigueur du marché du travail, ces employés seront partis » .
Des embauches et des augmentations pas vraiment à l’ordre du jour
En termes d’embauche et de rémunération, le rapport indique qu’un tiers (35 %) des personnes interrogées ont déclaré avoir réduit leur personnel et 71 % ont gelé les salaires en réponse à la pandémie. Plutôt que de renforcer leurs équipes, ils s’attendent donc plutôt à récupérer les effectifs (36 %) perdus au cours des six derniers mois.
Seuls 19 % d’entre eux prévoient une augmentation de salaire supérieure à un ajustement annuel au coût de la vie, et près d’un tiers (29 %) ont confirmé qu’aucune augmentation de salaire n’est prévue pour l’année prochaine. Une proportion qui monte même à 46 % en Alberta et s’établit à 33 % au Québec, contre 23 % pour l’Ontario et la Colombie-Britannique.
Plus précisément, pour le Québec :
- 18 % des employeurs de la province ne sont pas encore certains des mesures à adopter concernant les augmentations;
- 16 % des employeurs prévoient une augmentation de 1 % à 2 %;
- 27 % des employeurs prévoient une augmentation entre 3 % et 5 %;
- Seulement 7 % des employeurs prévoient une augmentation des salaires supérieure à 5 %.
Les employeurs se battent contre la plus grande récession mondiale depuis la Grande Dépression et, comme le montrent les chiffres de l’emploi dans le pays, ils se concentrent principalement sur le réengagement et la reprise du terrain perdu », a ajouté M. O’Rourke. Il est bon de voir que nous sommes sur la bonne voie, mais il est clair que des choses comme les augmentations de salaire, la formation des employés et les dépenses de bien-être pourraient être mises en veilleuse pendant un certain temps ».
Le télétravail et ses défis
Souvent considéré comme un avantage lié à l’emploi, le travail à domicile est devenu la norme au printemps dernier dans les secteurs où les affaires peuvent effectivement être menées en dehors d’un bureau d’entreprise.
Les données de Hays confirment que les employés se sont adaptés au nouveau régime, et un tiers d’entre eux estiment que leur productivité a augmenté en conséquence.
Les employeurs indiquent d’ailleurs que leur confiance dans les travailleurs à distance a augmenté de près de 20 % au cours des derniers mois… mais ils ne constatent pas les gains de productivité constatés par le personnel néanmoins.
Les experts de Hays estiment que cela est dû au fait que le personnel veut être le plus productif mais les conditions de travail sont telles que les activités quotidiennes prennent plus de temps.
Des enjeux différents entre employeurs et employés
Plus précisément, 41 % des employeurs canadiens déclarent que leur plus grand défi pour le travail à distance est de maintenir la motivation et l’engagement des employés. Le Québec se distingue en la matière avec une proportion qui atteint 59 % !
Dans la province, les enjeux suivants sont :
- Les problèmes liés à la technologie et/ou aux systèmes pour 41 %
- Le maintien d’une communication efficace (41 %)
- Mais également le maintien de la productivité et de l’efficacité (35 %)
- Et l’intégration des employés nouvellement embauchés (35 %)
Côté employés, 31 % déclarent que leur plus grand défi lorsqu’ils travaillent à domicile est de se déconnecter après les heures de travail, suivi par le manque d’une communication efficace avec leurs collègues, les clients ou les parties prenantes (18 %) et la gestion des distractions à la maison (16 %).
D’ailleurs, 41 % des Québécois sondés déclarent ne pas avoir de difficultés à travailler à domicile (contre 29 % au pays).
Nous devons nous rappeler que notre manière de travailler et de vivre en général a changé de façon spectaculaire et que les anciennes règles de conciliation entre vie professionnelle et vie privée ont disparu, rappelle M. O’Rourke. Ce n’est pas non plus le genre de défi que l’on devrait poser à son employeur. Bien sûr, votre patron peut créer des horaires de travail flexibles ou des politiques de vacances ouvertes, mais les entreprises qui le font bien sont celles qui donnent à leur personnel les moyens de trouver une structure qui correspond à leur propre mode de vie ».
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