Le retour au bureau, une danse qui se fait à deux

10 août 2021

Dans la planification du retour au bureau, le réflexe de plusieurs est de regarder, d’un côté, ce que veulent les employeurs et ensuite, de l’autre, ce que demandent les employés, comme si ces deux partis agissaient indépendamment l’un de l’autre. Julie Tremblay-Potvin, stratège en développement des personnes et des organisations chez De Saison, propose une approche différente : celle de co-créer le retour au bureau à deux (employeur et employés). Explications.

Rappelons d’abord ce que chacun partie prenante veut, selon le sondage de l’Ordre des CRHA :

Julie Tremblay-Potvin reconnaît qu’il y aura une période d’adaptation nécessaire à ce retour au bureau. Certains auraient préféré rester à la maison, alors que d’autres sont impatients de revoir leurs collègues en personne.

Dans les étapes du retour, il y a le besoin de reconnecter les gens ensemble, physiquement, mais aussi psychologiquement, autour de projet commun, dit la cofondatrice de la plateforme De Saison. Ce que je recommande, c’est d’organiser une activité sociale, de marquer le retour, en faisant quelque chose de spécial, qui nous fait sortir du business as usual. Il faut marquer le passage du temps. »

Plusieurs départements RH ont profité de l’été pour paufiner les lignes directrices de leur politique de télétravail post-COVID. Toutefois, au-delà de la formule adoptée, employeur et employés doivent exprimer leur vision du retour.

Il faut prendre le temps de jaser de cette nouvelle réalité-là; il ne suffit pas d’annoncer que la politique est sortie; faites avec. Il faut prendre le temps d’initier une conversation – soit en équipe ou en grand groupe – pour savoir comment chacun voit ce retour. »

La stratège RH suggère aux gestionnaires de demander aux membres de leur équipe quels aspects du retour suscitent de l’enthousiasme ou encore des craintes voire des sentiments négatifs.

C’est en nommant les choses que l’on pourra être bienveillant les uns envers les autres, que l’on pourra s’accommoder et se soutenir. C’est comme cela que chaque équipe pourra bâtir son propre modèle, qui tient compte de la personnalité et des besoins de chacun. »

Donner la parole

Julie Tremblay-Potvin insiste sur l’importante de mettre les employés dans le coup, afin de «cocréer» le retour.

Concrètement, je suggère de faire faire un atelier qui parle du retour et de comment on voudrait que ça se passe ; les gestionnaires doivent cocréer le retour avec leur équipe, sans tout prévoir d’avance. Ils doivent laisser la parole aux gens. »

La conseillère y voit une occasion d’introduire une conversation sur la saine performance.

Les gestionnaires doivent opérer un changement de paradigme. On doit passer d’un mode de performance à tout prix à un mode de saine performance, qui nous permette de durer dans le temps. »

Les gestionnaires doivent s’ouvrir à une diversité des méthodes de travail – nous en parlions ici – pour ainsi intégrer de meilleures pratiques de travail, dans un contexte qui sera la plupart du temps hybride, soit un mélange de travail à la maison et de travail au bureau.

On doit se poser la question : comment peut-on mieux travailler ensemble? Le retour au bureau est une occasion d’aborder des enjeux qui étaient là avant la pandémie : la santé psychologique, la surperformance, le présentéisme. On a une page blanche devant nous. Le but n’est pas de tout changer, mais, tranquillement, d’intégrer de nouvelles façons de faire. »

Lentement… mais sûrement!

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