Le Canada, un marché de choix pour la publicité en ligne

8 octobre 2014 – Dans le cadre de sa tournée pancanadienne, le Bureau de la publicité interactive du Canada (IAB – Canada) s’arrêtait à Montréal le 7 octobre dernier afin de faire le point sur les tendances actuelles en publicité/marketing Web au Canada. Intitulée Roadshow, cette 8è grande messe annuelle de l’organisme a notamment permis au vice-président des ventes chez ComScore, Bryan Segal, de brosser un tableau des plateformes, contenus et appareils préférés des consommateurs.

Si la vie était, autrefois (sic!) simplifiée par une utilisation à grande échelle des ordinateurs de bureau pour communiquer via le Web, force est de constater que le consommateur s’abreuve, aujourd’hui, à différentes plateformes,» dit Bryan Segal.

L’ordinateur de bureau

Avec cette affirmation sans équivoque, il pense évidemment aux tablettes, téléphones dits «intelligents» et autres portables plus ou moins légers à transporter d’un lieu à l’autre. À raison car…

Au Canada, la publicité atteint 27,8 millions de personnes à partir d’un ordinateur de bureau, 24,3 millions via les vidéos en ligne et 15,5 millions directement sur un téléphone et/ou tablettes.

Un marché de premier ordre dans le monde pour les publicitaires, précise le jovialiste M. Segal, alors que les Canadiens se classent 2è au monde pour les heures consacrées mensuellement à la navigation en ligne avec 33,1 par personne, 1er pour le nombre de visites mensuelles avec 84 et 4è pour le nombre de pages visitées par personne avec 2 816.

La vidéo, un support publicitaire de choix

Si le pays de Stephen Harper occupe le 10è rang pour le nombre de visiteurs uniques/mois avec un peu plus de 24 millions, la vidéo occupe une place de choix dans la consommation de contenus Web: 8è au monde pour le nombre de visiteurs uniques avec 21 991 000; 1er pour le nombre de vidéos vues mensuellement par individu avec 409; 2è pour le nombre d’heures consacrées mensuellement avec 24,7 par personne.

Avec un taux de pénétration de 91% contre 87% pour son voisin du sud, le Canada fait également la barbe à l’oncle Sam pour le nombre de minutes passées mensuellement à visionner des vidéos avec 1 485 contre 1 037 par personne pour les Étasuniens.

Le téléphone «intelligent», un outil de riches

Dans le segment de marché consacré aux téléphones dits «intelligents», le Canada surprend avec un taux de pénétration de 78% (dont 72% au Québec). Seul l’Espagne «performe» mieux avec un taux de pénétration de 83%. La Grande Bretagne (75%), les États-Unis (73%), l’Italie (71%), l’Allemagne (68%) et la France (68%) suivent la parade canadienne.

Si 51% d’hommes et 49% de femmes ont adopté cet outil de communication mobile et généralement performant, c’est en Ontario, avec 41%, qu’on trouve le plus d’adeptes du «smartphone» au Canada. Avec 19%, le Québec arrive en seconde place.

De plus, les chiffres soumis par ComScore indiquent que 39% de tous les propriétaires de ces téléphones gagnent plus de 100 000$/annuellement. Petite précision, cependant: c’est dans la tranche d’âge des 25-34 ans, avec 22%, que cet outil de communication est le plus populaire.

Bienvenue dans un monde multiplateforme

Avec 18 millions de téléphones «intelligents» (+12% depuis juin 2013) et 7,8 millions de tablettes (+37% depuis juin 2013) sur le marché canadien, il est maintenant loisible de constater, comme l’a fait M. Segal, que ce pays est officiellement entré dans un monde multiplateforme.

Car si ce type de type de téléphone domine le matin et que la tablette est la favorite des usagers en soirée, la journée semble être le moment privilégié (travail) pour majoritairement utiliser l’ordinateur de bureau, pointe M. Segal en faisant référence à une étude produite par ComScore. Mais globalement, 49% des Canadiens, contre 62% d’Étasuniens, exploite le multiplateforme.

Mais avec 47% d’utilisateurs de la mono-plateforme de bureau (fixe ou de maison), le Canada accuse un retard considérable par rapport aux États-Unis qui, avec seulement 29% de ses citoyens qui naviguent sur Internet avec un ordinateur de bureau, voient se réduire ses adeptes de 1% par mois en moyenne depuis 6 mois.

Une tendance lourde, donc, qui ne fait que confirmer un déplacement progressif et inéluctable de la publicité vers le Web.