Acheter de l’immobilier dans le métavers : quel intérêt pour les annonceurs ?
Par François Nadeau
18 mars 2022
Le coût de l’immobilier a considérablement augmenté dans plusieurs villes canadiennes. Dans les prochaines années, c’est aussi dans divers mondes virtuels que les coûts d’acquisition de terrain pourraient exploser.
Un des phénomènes les plus discutés depuis 2021 est celui du métavers, ces univers virtuels interconnectés où l’on pourra vivre diverses expériences immersives.
La création d’univers virtuels n’en est qu’à ses débuts. Nous sommes encore loin de ce que plusieurs voient comme étant réellement le métavers, soit un ensemble de mondes interconnectés entre lesquels il est facile de se déplacer et de transférer ses possessions. Malgré tout, l’idée séduit déjà plusieurs personnes et organisations.
C’est ainsi que plusieurs entreprises ont déjà annoncé avoir investi pour se procurer des emplacements virtuels à l’intérieur de certains de ces mondes. L’achat d’emplacements virtuels n’est pas nouveau. Toutefois, l’isolement causé par la pandémie, la montée en popularité de la cryptomonnaie et des NFT (jetons non fongibles) ainsi que le perfectionnement de certaines technologies semblent avoir contribué à créer un engouement encore plus fort pour ce type d’investissement.
Des millions de dollars pour des emplacements virtuels
C’est ainsi qu’en novembre dernier, la firme d’investissement Everyrealm (alors appelée Republic Realm) faisait l’acquisition de lots dans l’univers virtuel The Sandbox. La transaction a été évaluée à 4,3 millions de dollars. Le même mois, la firme torontoise Metaverse Group payait 2,5 millions de dollars pour des terrains dans le quartier de la mode de Decentraland. Ces firmes d’investissement espèrent que l’engouement croissant pour ces espaces leur fera prendre de la valeur.
Les sommes payées par Eyerealm et Metaverse Group pour acquérir ces terrains frappent l’imaginaire. Mais une foule d’autres achats de moindre envergure se concluent tous les jours dans les mondes virtuels les plus connus, dont The Sandbox et Decentraland. Comme dans le monde réel, l’emplacement et la dimension du terrain sont des déterminants importants du prix payé. Le nombre de lots y est également limité.
Ces placements s’avèrent évidemment risqués. En effet, on ignore quel sera l’attrait réel du métavers ou même s’il se concrétisera de la façon dont on l’imagine aujourd’hui.
Une opportunité pour les annonceurs
Malgré les risques et une idée encore floue du potentiel réel, des entreprises connues y investissent de l’argent et des efforts. C’est le cas entre autres de la firme PwC, ou encore d’Adidas. D’autres joueurs, comme Nike, ont déjà lancé des initiatives comme Nikeland, espace servant de salle de montre virtuelle et d’espace de jeu.
Il reste à voir comment les marques utiliseront leurs espaces virtuels. Plateforme de vente pour des produits réels ou virtuels, lieu de socialisation propice aux expériences immersives… les possibilités sont nombreuses.
Que ce soit PwC, Nike ou Adidas, il faut toutefois rester conscient que chacune de ces firmes possèdent d’importants budgets marketing. Les montants investis dans le métavers ne représentent qu’une fraction de ceux-ci. On peut voir les sommes dépensées par ces dernières comme un investissement en recherche et développement, ou à la limite, comme un coup de publicité pour montrer leur intérêt pour un concept futuriste en vogue.
L’engouement pour l’immobilier dans le métavers est bien réel. Ce n’est toutefois pas demain matin qu’on en verra les fruits. Et même si la technologie et les infrastructures sont au rendez-vous, les consommateurs devront y voir un réel intérêt afin que le tout se concrétise.
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