Les émojis entre collègues peuvent trahir l’engagement au travail ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Photo de Pavel Danilyuk - Pexels 14 avril 2022 Une étude menée auprès de développeurs présents sur la plateforme coopérative GitHub a montré que les «bonhommes Photo de Pavel Danilyuk - Pexels 14 avril 2022 Une étude menée auprès de développeurs présents sur la plateforme coopérative GitHub a montré que les «bonhommes Rating: 0

Les émojis entre collègues peuvent trahir l’engagement au travail ?

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Photo de Pavel DanilyukPexels

14 avril 2022

Une étude menée auprès de développeurs présents sur la plateforme coopérative GitHub a montré que les «bonhommes sourires» et autres icônes utilisés dans les échanges textuels entre collègues de travail pouvaient prédire leur engagement au travail. Les faits saillants.

L’étude en question, supervisée par le chercheur Qiaozhu Mei de l’Université du Michigan aux États-Unis, vient tout juste de paraître dans le journal scientifique en ligne PLOS ONE, le 26 janvier dernier.

Nous avons montré que les développeurs avaient diverses habitudes [«patterns»] d’utilisation des émojis [dans leur communications], lesquels peuvent être reliés à leur statut de travail, incluant le niveau d’activités, le genre de tâches, le type de communications, le temps de gestion et d’autres modèles de comportements Â», annoncent les auteurs de l’étude.

Pour arriver à leur fin, les chercheurs ont analysé des données archivées sur la plateforme de programmations GitHub, soit plus de 62 millions de publications depuis 2018. Il s’est avéré que 5,53% des échanges textuels contenaient des émojis, comparativement à 17,98 % dans le cas des Tweets (selon une étude de 2018).

Les icônes les plus populaires ont été les suivantes :

Source : PLOS ONE

À la base, le but de l’étude était de trouver une manière de mesurer le moral des troupes dans un contexte de travail à distance.

Nous avons noté que les travailleurs à distance s’appuient lourdement sur les plateformes en ligne pour collaborer et communiquer entre eux, expliquent-ils. Pendant qu’une petite partie des communications se fait en face à face (ex : vidéoconférence), la majorité des échanges se font de manière asynchrone et textuelle (ex : courriels, message instantané, forum de discussion, conversation Slack). Si les travailleurs expriment fréquemment leurs émotions dans ces contextes d’une manière similaire aux communications face à face, alors [une organisation] pourrait potentiellement contôler ces canaux pour mesurer leur état émotionnel, avec l’aide d’un système de valorisation des données. Â»

L’absence d’émojis… prédicateur de décrochage ?

Fait intéressant, l’équipe de Qiaozhu Mei a aussi pu établir une corrélation entre l’utilisation des émojis et l’assiduité sur la plateforme.

Surprenamment, le seul fait d’utiliser la fonctionnalité des émojis peut être modélisé pour prédire les abandons futurs des développeurs sur la plateforme avec une précision impressionnante. Â»

Les chercheurs rappellent l’importance d’exprimer ses émotions, aussi bien positives que négatives, dans un contexte de travail. C’est une bonne manière d’évacuer son stress, font-ils valoir, en plus de permettre aux collègues et patrons de mieux comprendre notre état psychologique.

Encourager un usage « varié Â»

Le futur du travail repose de moins en moins sur la centralisation des lieux de travail et la collaboration en personne, rappellent les auteurs. Travailler à distance est devenu la norme pendant la pandémie et la tendance continue de s’accentuer. Â»

En conclusion de leur étude, les chercheurs invitent les organisations qui opèrent à distance, sur des plateformes virtuelles où dominent les échanges textuels, à se doter « d’une large variété d’émojis Â», d’en encourager l’usage et même, lorsque possible, d’intégrer à leur plateforme un moteur de recommandation des émojis.

Ces organisations pourraient ainsi capter des signaux les informant de la présence d’employés à risques de décrochage ou d’épuisement professionnel. Une belle idée sur papier… Toutefois, les auteurs font ici peu de cas de la vie privée. Il faudra voir, dans la pratique, si les employés d’une entreprise consentiraient à faire « analyser Â» leurs «bonhommes sourires» sur une base quotidienne!


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