Comment attirer plus de femmes dans son organisation ?
Par Kévin Deniau
28 mars 2023
Elargir son bassin de recrutement passe souvent par un travail sur sa culture d’entreprise et son mode de gestion à l’interne. Anne Betton, leader de transformation et fondatrice d’Anastasens s’intéresse notamment à la question du leadership féminin pour réussir à ouvrir son organisation à plus de femmes.
Anne Betton en est convaincue : les femmes vont changer le monde des affaires ! La fondatrice d’Anastasens, après 25 ans d’expérience en consultation dans des grandes firmes internationales, accompagne les équipes de direction dans leur transformation dans l’optique d’augmenter l’engagement et la cohésion des équipes.
Des transformations qui passent par le numérique mais aussi et surtout par la culture d’entreprise en elle-même ! En ce sens, elle considère que parler de diversité et d’inclusion revient à laisser s’exprimer d’autres formes de gestion.
En opposition à la culture du héros, avec le leader qui sait dans quelle direction il faut aller, je pense que nos organisations ont besoin d’attributs « féminins » – qui peuvent se retrouver aussi bien chez les hommes que chez les femmes au passage. À savoir l’écoute, la vulnérabilité, le sens du collectif (pouvoir compter sur les autres) et de la co-construction », plaide-t-elle.
Problème : alors que ce type d’impulsion doit venir de la direction, seulement 8% de PDG du classement Fortune 500 de Forbes sont des femmes et leur proportion dans les conseils d’administration des entreprises au Québec atteint à peine les 20% (le ratio étant de 16 % en Ontario). La question à se poser : comment prendre ce sujet à bras le corps pour attirer plus de femmes ?
L’enjeu, c’est de réussir à ouvrir la réflexion pour amener quelque chose de différent dans l’organisation, » confie Anne Betton, qui a, au cours de son expérience, rencontré de nombreuses leaders dans des domaines très masculins, comme celui des technologies par exemple.
Un engagement sincère et qui doit venir d’en haut
C’est d’ailleurs tout l’objet d’une conférence-atelier qu’elle a conçue afin de faire émerger des idées et des propositions pour amorcer le changement. Il faut dire que la pénurie de main-d’oeuvre est une opportunité : attirer des femmes, c’est élargir son bassin de recrutement !
Selon Anne Betton, tout part de la direction. S’il n’y a pas cette interrogation, cette ouverture et cette volonté de mettre cette question à l’agenda, c’est mal parti.
La direction a un rôle clé pour impulser le changement. Mes clients sont d’ailleurs beaucoup des hommes qui considèrent qu’il s’agit d’un enjeu stratégique », indique-t-elle.
Par ailleurs, l’écueil qu’elle constate en la matière, c’est la déconnexion entre les messages et les discours d’un côté et la réalité du terrain de l’autre.
Il faut vraiment que cela soit une préoccupation sincère de l’entreprise qui vient toucher à ses valeurs. Si cela n’est pas incarné, cela ne sera pas crédible et si ce n’est pas crédible, cela ne durera pas. En résumé : si tu reflètes ce que tu dégages, tu vas attirer les gens que tu souhaites », explique la consultante.
En ce sens, elle précise que leadership féminin ne veut pas forcément dire leadership de femmes. Certes, il doit y avoir une représentativité de cette diversité, sinon cela n’est pas crédible. Mais il s’agit moins d’un enjeu de genre que d’énergie et de valeurs véhiculées.
Dans ses ateliers, Anne Betton utilise d’ailleurs beaucoup la co-construction pour trouver des solutions propres à l’entreprise.
On néglige souvent l’intelligence qu’on a dans une entreprise. J’essaie de mettre la lumière sur les talents que l’on ignore souvent », assure-t-elle. « C’est souvent préférable : ces personnes connaissent la culture existante et sont ainsi en mesure des proposer les solutions les plus applicables pour attirer des femmes… mais aussi d’autres minorités ! »
Découvrez la formation de Anne Betton sur le leadership féminin :
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