Comment faire cesser les ruminations mentales? (En se parlant à la troisième personne!) Reviewed by Philippe Jean Poirier on . [caption id="attachment_84508" align="aligncenter" width="413"] Ethan Kross, psychologue et auteur du livre Chatter: The Voice in Our Head, Why It Matters, and [caption id="attachment_84508" align="aligncenter" width="413"] Ethan Kross, psychologue et auteur du livre Chatter: The Voice in Our Head, Why It Matters, and Rating: 0

Comment faire cesser les ruminations mentales? (En se parlant à la troisième personne!)

Par

Ethan Kross, psychologue et auteur du livre Chatter: The Voice in Our Head, Why It Matters, and How to Harness It

26 mai 2020

Les « ruminations mentales Â» peuvent freiner notre productivité, nuire à nos relations professionnelles ou personnelles et même affecter notre santé physique, prévient le psychologue Ethan Kross, dans un nouveau livre intitulé : Chatter: The Voice in Our Head, Why It Matters, and How to Harness It.

Dans son livre, le psychologue présente la faculté que nous avons d’entretenir un dialogue avec nous comme un «super pouvoir» permettant de mémoriser des informations, forger notre identité et se projette dans le futur pour développer des stratégies pour surmonter des obstacles. Cette faculté vient toutefois avec quelques périls.

Nous savons que, quand les gens ont des ruminations mentales, ils sont souvent grandement motivés à parler de ce qui les dérange avec les autres, a expliqué dans l’épisode «Quit Overthinking Things» de la balado de HBR IdeaCast. Et à l’autre bout de la conversation, en tant que personne qui écoute – que l’on soit un collègue, un conjoint ou un patron, il y a une limite à ce que l’on peut écouter avant que ça nuise à la relation. Â»

Les ruminations peuvent donc nuire à nos relations. Mais ce n’est pas tout. La recherche montre qu’elles peuvent nous empêcher de nous concentrer au travail – en monopolisant toute notre attention – et nuire à notre santé physique, par le stress qu’elles induisent dans notre corps.

La solution: prendre une distance avec soi-même

Dans son livre, Ethan Kross ne fait pas que diagnostiquer le problème, il propose quelques stratégies pour garder notre discours intérieur sous contrôle, dont une qui a de quoi surprendre : se parler à la troisième personne!

Nous sommes meilleurs à donner des conseils qu’à les recevoir. Et engager une conversation « distancée » avec soi-même est une manière de structurer le langage pour s’aider à interagir avec soi-même de la même façon qu’on interagit avec les autres. (…) Ça inverse aussitôt notre perspective. Plusieurs recherches montre que ça peut être vraiment bénéfique. »

L’auteur raconte se parler à la troisième personne chaque fois qu’il est placé dans une situation de stress.

Ça implique de me donner des conseils comme j’en donnerais à mon meilleur ami ou un conjoint ou un enfant, et j’utilise le langage pour y parvenir. J’utilise mon propre nom et le second pronom. D’accord, Ethan, comment est-ce que tu vas gérer cette situation? »

C’est une stratégie qu’il utilise avec plusieurs de ses clients, dont le célèbre basketteur LeBron James!

Parmi les autres techniques de distanciation, le psychologue utilise ce qu’il appelle le «voyage mental temporel», qui consiste à se transporter en pensée dans une époque postérieure ou antérieure à la crise que nous traversons, afin de prendre du recul et obtenir plus de perspective sur un problème.

Quand je me sens submergé par la pandémie, illustre-t-il, je saute dans la machine à voyager dans le temps mentale et je réfléchis à comment je vais me sentir dans six mois, quand mes proches et moi serons vaccinés. Je m’imagine avoir du plaisir à la plage avec ma femme et mes enfants.»

Inversement, le psychologue propose aussi une autre stratégie axée sur le moment présent, dans l’esprit de la pleine conscience. Il rappelle en fait l’importance des rituels dans la vie de tous les jours. Des rituels qui stoppent momentanément le hamster de tourner et les problèmes… d’être ruminés!



Retour en haut de la page