Comment faire du changement votre meilleur allié?
26 avril 2023
Le conférencier et auteur Vincent Fournier offre une nouvelle formation intitulée Adoptez le changement, qui s’ouvre avec la réflexion suivante : et si vous adoptiez le changement plutôt que le subir? Et si vous profitiez des « nombreuses opportunités » d’affaires qu’apporte le changement plutôt que le combattre de toutes vos forces? Pour cela, le spécialiste en développement des affaires propose tout à la fois une philosophie et une démarche concrète pour intégrer le changement dans sa culture organisationnelle. Entrevue.
Isarta Infos : La formation Adoptez le changement découle d’un «livre blanc» que vous avez publié il y a quelques mois, lorsque se dessinait une sortie de pandémie. Comment cette thématique s’est imposée à vous ?
Vincent Fournier : Étant en affaires depuis 11 ans, j’ai souvent constaté que les entrepreneurs, les dirigeants, les gestionnaires et, en général, les humains, aiment rester dans leur zone de confort. Or, quand la pandémie est arrivée, avec le virage technologique qui en a découlé, le statu quo n’était plus possible. Tout a été chamboulé. La question est maintenant de savoir : est-ce qu’on apprend à gérer le changement ou est-ce qu’on se laisse gérer par lui ?
Vous proposez de ne pas simplement « s’adapter au changement », mais d’aller un pas plus loin, en « l’adoptant ». Pouvez-vous nous expliquer cette distinction ?
V. F. : Habituellement, on voit le changement comme un événement perturbateur qui vient de l’extérieur et nous déstabilise. Adopter le changement, c’est faire en sorte que le changement devienne pour nous une seconde nature. À ce moment-là, le changement est tourné vers l’intérieur, vers nos comportements, nos attitudes.
Quand on commence à être confortable dans un processus ou une procédure, on a souvent le réflexe de la laisser ainsi, alors que c’est peut-être le moment de la questionner et sortir de sa zone de confort. Lorsqu’on initie soi-même le changement, le changement est beaucoup plus facile à traverser.
Dans la description de la formation, vous faites une mise en garde aux entrepreneurs «trop confiants» qui pourraient souffrir du Syndrome du Titanic, qui est l’idée de se sentir invincible en raison de ses succès passés.
V. F. : Après la pandémie, certaines personnes auront le réflexe de vouloir retrouver leur zone de confort. Mais les choses continuent de changer. Le virage technologique ira en s’accélérant. Personne ne peut se reposer sur ses lauriers. Pour réussir en affaires, les entrepreneurs doivent changer leur regard et leurs comportements par rapport au changement.
D’une certaine manière, votre discours relève d’une philosophie ou d’une attitude. Existent-ils des outils concrets pour intégrer cette attitude à son entreprise ?
V. F. : Tout à fait ! Dans ma formation, j’aborde trois clés, qui sont « l’anticipation » – être capable de voir venir les transformations de son secteur d’affaires, «la conception» – imaginer de nouvelles stratégies à mettre en place – et «l’exécution» – être capable d’organiser et de planifier le changement.
Chacun a une dominance par rapport à ces trois clés : certains sont bons pour anticiper, d’autres concevoir, d’autres exécuter. En faisant l’exercice d’appliquer les trois clés à son entreprise, ça permet de prendre conscience de ses angles morts, de ses forces et de ses faiblesses. Et ça force l’entreprise à travailler en collaboration avec tous les membres de son équipe.
Sur une note plus personnelle, vous expliquez dans votre livre blanc que le fait d’avoir été adopté vous a appris à « accueillir le changement ». Toutefois, on comprend aussi que cette prise de conscience vous est venue plus tard dans votre parcours professionnel.
V. F. : En effet. Pendant longtemps, j’ai été convaincu que le fait d’avoir été adopté n’avait eu aucun impact sur moi. Puis un jour, lors d’une formation sur l’intelligence émotionnelle, j’ai eu une énorme prise de conscience. Je ne me souviens plus des mots exacts du formateur, car j’ai fait un black-out… Mais, à ce moment-là, je me suis rendu compte que, depuis toujours, j’avais pris la majorité de mes décisions pour les autres, et non pour moi.
Par peur d’être abandonné ou de ne pas être aimé. C’était une peur du rejet. Par la suite, cette prise de conscience m’a beaucoup facilité la vie : désormais, je prends des décisions pour moi et non en fonction de ce que pensent les autres.
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