Démystifier la créativité et l’innovation en entreprise
29 août 2021
Pour qu’une entreprise soit innovante, elle doit non seulement générer de bonnes idées, mais aussi être en mesure de les exécuter. Dans sa formation Stimuler la créativité et l’innovation présentée sur Isarta le 1er octobre prochain, l’expert en marketing Richard Saad aborde les conditions à mettre en place pour générer de bonnes idées et s’assurer de leur conversion en produits innovants. Entrevue.
Isarta Infos : La créativité est un sujet qui est large. Pouvez-vous nous dire sous quel angle vous l’abordez et à qui s’adresse plus particulièrement votre formation?
Richard Saad: La créativité est un sujet très répandu, qui passionne beaucoup de gens, mais qui comporte aussi des mythes. La formation que je donne vise à démystifier le processus créatif et ses applications à résoudre des problèmes. Pour ce qui est de la clientèle ciblée, le cours permet aux chefs de produit et gestionnaires d’améliorer leurs offres ou créer de nouveaux produits en appliquant les différents modèles d’innovation.
Isarta Infos : Vous parlez de mythes entourant la créativité. Et une étude récente confirme que la population a une vision souvent erronée de la créativité. Quels sont, selon vous, les mythes les plus tenaces?
Richard Saad: Un mythe important est que, pour être créatif, nous avons besoin d’une carte blanche. C’est faux. La preuve, c’est que les gens les plus créatifs sont souvent ceux qui sont les plus démunis. Le manque de ressources les force à trouver de nouvelles idées et innover.
Ensuite, il y a la question de savoir si la créativité est une chose innée ou apprise. Je crois que la bonne analogie est celle d’un muscle. Bien sûr, il y a des gens qui sont génétiquement avantagés, qui sont plus forts et plus rapides. Mais pour développer un muscle, il faut s’entraîner. Dans le domaine créatif, certaines personnes sont plus inspirées que d’autres. Toutefois, il est important de savoir qu’il existe des techniques pour développer et maîtriser sa créativité.
Isarta Infos : Un des outils de prédilection des entreprises est le brainstorming; cette approche est parfois critiquée pour les biais qu’elle peut induire. Quelle est votre position sur le sujet?
Richard Saad : Le principe de réunir des gens dans le but de leur faire générer des idées, je crois, est bon. Le fait de se concentrer sur la quantité, de ne pas être analytique, d’être dans une pensée latérale plutôt qu’horizontale, c’est aussi une bonne approche.
Toutefois, il est vrai qu’une séance mal organisée peut ouvrir la porte à une personne plus vocale, qui monopolise la conversation. C’est pourquoi il est important d’avoir un organisateur ou un facilitateur qui encadre le processus.
Isarta Infos : Que peut-on faire contre une personne qui monopolise la conversation?
Richard Saad: L’approche du brainwriting est intéressante. Les gens écrivent leurs réponses en silence. Ensuite, on invite les participants à bâtir sur les idées des autres.
Isarta Infos : Parmi les nombreuses techniques de brainstorming que vous enseignez, il y en a une particulièrement intrigante : SHIRITORI technique. De quoi s’agit-il?
Richard Saad: C’est une technique inspirée d’un jeu japonais, où l’on génère un mot avec la dernière lettre du mot précédent. Le but est de forcer l’esprit à sortir des sentiers battus et trouver des idées de manière non structurées.
Notre cerveau réfléchit de manière très analytique; il va toujours s’inspirer de nos expériences et de nos perceptions, de ce qu’on a vu, connu et appris. C’est d’ailleurs ça le grand frein de la créativité. Dès qu’on essaie de dégager ces obstacles-là , on devient créatif. De manière générale, les techniques que j’élabore ont pour but de forcer une réflexion horizontale, qui n’est pas basée sur notre expérience.
Dans le plan de cours, vous faites une distinction entre la créativité et l’innovation. Pouvez-vous nous en dire davantage?
Richard Saad: La créativité et l’innovation sont deux choses différentes : la créativité, c’est la génération des idées, l’innovation, c’est l’exécution de cette idée. C’est le résultat, en quelque sorte.
Une entreprise peut avoir les meilleures idées du monde, si elle ne parvient pas à les mettre à l’oeuvre, en créant et en commercialisant un produit, il n’y aura pas d’innovation. J’ai une formule très simple : l’innovation, c’est la créativité multipliée par l’exécution.
Quels sont les freins qui peuvent entraver l’innovation d’une entreprise?
Richard Saad: Ça varie d’une entreprise à l’autre. Si une entreprise ne parvient pas à générer de bonnes idées, elle peut travailler sur son processus créatif, en mettant sur pied un hackaton ou en réduisant les silos des équipes de travail.
Si les idées sont bonnes mais qu’elles n’aboutissent pas, elle peut améliorer la diffusion des idées en nommant des porte-paroles et des champions qui en font la promotion. Si le produit n’atteint pas le marché visé, on peut déployer des stratégies de marketing. En formation, nous abordons tous les éléments de la chaîne de valeur de l’innovation.
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