Et si la sieste se démocratisait dans les entreprises ?
Par Kévin Deniau
22 février 2024
Les bienfaits de la sieste en entreprise ne sont plus à démontrer. Pourtant, finalement peu d’employeurs valorisent voire incitent leurs équipes à s’assoupir durant leur journée afin de recharger les batteries. Marie-Ève St-Germain, la fondatrice d’Espace mental, milite pour ce droit au repos dans le dernier épisode du balado « On parle de bien-être numérique ».
Démocratiser la sieste et le repos. Voici l’objectif de Marie-Ève St-Germain qui se décrit volontiers comme une « activiste du droit au repos ». Cette enseignante de relaxation profonde et de méditation vient de lancer son entreprise, Espace Mental, qui a à coeur la détente, la réduction de stress et la sieste à travers des conférences, des ateliers, des collaborations et des événements.
Dans l’épisode 42 du balado On parle de bien-être numérique, animée par Laurie Michel, elle raconte d’ailleurs avoir vécu plusieurs dépressions et burn-out au bureau avant d’en arriver à cette voie.
J’ai réalisé que le problème venait de moi et d’une culture qui faisait que je ne réussissais pas à ralentir », résume-t-elle.
Le défi du droit au repos
Culture est un mot qui revient à de multiples reprises dans ses propos. Et pour cause :
Le repos, c’est culturel et sociétal. Selon moi, on est arrivé au bout de cette culture du travail effréné. Peut-être que cela a marché auparavant mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il convient de repenser la façon de travailler afin de voir ce qu’on a envie d’accomplir en tant que société ».
Laurie Michel, spécialiste du bien-être numérique, lui fait toutefois remarquer que ce mot de repos peut faire peur. Autrement dit, qu’il est associé à la notion de ralentissement qui semble contraire à notre société où l’on doit produire et être constamment dans l’action.
C’est vrai tant que la valeur dans la société reste liée à ce que l’on fait et l’argent que l’on génère. Il n’empêche que notre cerveau et notre corps a besoin de repos et de temps d’arrêt. On ne peut pas constamment travailler plus fort », répond Marie-Ève St-Germain.
Sieste et relaxation profonde
Cette dernière n’apporte pas juste des solutions mais aussi des réflexions. Au-delà de la solution de mettre en place des siestes en entreprise, l’enjeu est plutôt de se sentir moins mal collectivement, en tant qu’équipe, à ralentir voire à dormir.
Marie-Ève St-Germain fait d’ailleurs la distinction entre la sieste, qui est le fait de se coucher puis de se réveiller une vingtaine de minutes plus tard. Sans guidance ni contexte. Ce qui est facile quand on a le temps, nettement moins dans le cas contraire. Et la relaxation profonde (ou la sieste guidée).
Il ne s’agit pas juste de se laisser aller tranquille sur un divan. Mais plutôt d’être guidé pour que son corps tombe dans un temps de sommeil profond afin que l’on soit plus créatif et capable de mieux réfléchir, à son réveil, 20 minutes plus tard », explique-t-elle.
Pour certaines personnes, la sieste est en effet un exercice difficile. Le cerveau ne peut s’empêcher de tourner. Des techniques de relaxation sont alors nécessaires pour tomber vraiment dans les bras de Morphée.
Au final, le véritable enjeu en entreprise est de ne pas considérer ce repos comme de la paresse ou une perte de temps mais plutôt comme une source d’énergie supplémentaire et de récupération en cas d’une accumulation de fatigue face à un sentiment d’urgence permanent.
À méditer !
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RH