Existe-t-il un écosystème startup au Québec ?
Par La Rédaction
23 septembre 2020
Le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec dévoile son premier « Survol de l’écosystème startup du Québec. » En voici les faits saillants.
Dans les années à venir, les efforts de développement et de définition d’un écosystème unique seront cruciaux pour maximiser les chances de succès des startups québécoises.
Ces efforts devront miser sur les connexions entre les grands centres et les régions. Voilà l’un des constats du premier « Survol de l’écosystème startup du Québec», présenté par le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN Québec).
Par les emplois et la richesse qu’il génère, l’entrepreneuriat est l’un des piliers de l’économie québécoise. Partout au Québec, nous sommes plusieurs à travailler à la création d’entreprises innovantes afin de favoriser le développement économique régional. Un portrait de cet écosystème québécois riche apparaît donc comme une nécessité pour bien comprendre leurs réalités et leurs besoins, de même que ceux de chacun des intervenants du milieu », déclare Marie-Eve Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable des régions de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.
Ce premier survol vise à établir les bases d’un projet de recherche sur plusieurs années mené par MAIN en collaboration étroite avec l’Université de Sherbrooke ainsi que des chercheurs et étudiants de l’ESG-UQAM et HEC Montréal. D’autres universités s’ajouteront dans les semaines qui viennent.
S’il y a une chose que nous retenons de cet exercice d’introspection, c’est qu’il n’existe pas encore d’écosystème startup unifié au Québec. Plusieurs villes ou régions comptent sur des écosystèmes entrepreneuriaux dynamiques et ont même développé d’excellents réseaux startup. Cependant, les liens entre ces réseaux sont encore trop faibles. Nous l’avons vu au cours des derniers mois; les startups sont résilientes. Elles sont agiles, innovantes. Elles ont le potentiel d’être au cœur de la relance et du développement économique du Québec. Mais nous devons faire plus pour nous assurer que chacune d’elles ait accès aux meilleures ressources d’accompagnement, de soutien à l’innovation et de financement, où qu’elles soient sur le territoire, au moment où elles en ont besoin », indique Louis-Félix Binette, directeur général de MAIN.
Quels éléments clés à retenir ?
Voici ce que nous pouvons retenir de ce premier rapport :
1. Une absence de définition unanime
Une des difficultés abordées dans le rapport est la notion de même de définition de ce qu’est une startup. L’étude s’est basé sur trois caractéristiques clés : jeune entreprise – innovante – à fort potentiel de croissance.
Malgré tout, les connaissances partagées et le langage commun au sein de l’écosystème startup du Québec demeurent limités. Ce faisant, il n’est pas possible à ce jour de déterminer avec exactitude le nombre de startups au Québec.
L’entrepreneuriat en mode startup n’est pas encore traité comme une culture et une structure à part entière partout au Québec. Par exemple, à l’extérieur des grands centres urbains, la startup est parfois comprise comme toute entreprise en démarrage, » mentionne ainsi le rapport.
Rappelons que Bonjour Startup Montréal évalue l’écosystème métropolitain à 1 300 startups.
2. La crise synonyme d’opportunités
Malgré les défis et les besoins recensés, les startups démontrent leur résilience, leurs capacités d’adaptation et d’innovation ainsi que leur optimisme. On apprend ainsi que 64% ont modifié leurs priorités d’affaires depuis la crise et 38% ont même changé leur modèle d’affaires de façon permanente !
3. Quels Caractéristiques sociodémographiques ?
Déjà, le rapport souligne que, pour la première fois dans l’histoire de l’Indice entrepreneurial québécois, l’entrepreneuriat représente le premier choix de carrière au sein des trois grands groupes d’âge de la population active du Québec. Ce qui se confirme dans les chiffres : le nombre de Canadiens de moins de 35 ans qui démarrent une entreprise a augmenté de 80% entre 2014 et 2018.
Pour le profil des fondateurs, il faut se baser sur les données montréalaises. En l’occurence :
- 64% des startups ont plus d’un fondateur
- Plus de 73% des fondateurs ont plus de 30 ans
- 34% des fondateurs sont nés hors Québec et 57% des startups ont au moins un cofondateur né hors du Québec
- Les PDG de startups sont fortement scolarisés : 80% des PDG détiennent un baccalauréat et 59% ont un diplôme de deuxième cycle et plus
- Les femmes ne représentent que 15% du nombre total de fondateurs à Montréal. Au Québec dans son ensemble, 24% de 1881 startups accompagnées par 67 organisations sondées sont fondées par au moins une femme (Main, 2020).
À titre de comparaison, au niveau mondial, selon un récent rapport du Crunchbase, 20% des entreprises qui ont bouclé une première ronde de financement en capital de risque en 2019 étaient cofondées par au moins une femme.
La sous-représentation des femmes dans la création d’entreprises innovantes à fort potentiel de croissance trouve notamment sa source en amont, lors de la formation principalement dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), tente d’explique le rapport.
Deux sondages, un centré sur Montréal et l’autre à l’échelle de la province, permettent d’identifier les principales sources de financement des startups.
Le stade de commercialisation des startups est également un indicateur de leur situation financière.
Il semble y avoir une abondance d’informations, beaucoup de buzzwords et d’expertise autour du sujet des startups et de l’écosystème. Mais si on s’y attarde, on constate que l’on se connaît peu. On s’étudie peu et surtout pas en profondeur. Prenons juste l’exemple des institutions du savoir; on sait très bien qu’elles ont un rôle stratégique à jouer pour l’essor et le succès des startups, mais au-delà du nombre d’établissements, c’est l’existence de relations fortes qui a de l’impact. Il faut arrêter de compter pour mieux capter la complexité et la connaissance », conclut finalement Valérie Grandbois, Doctorante en administration des affaires, culture Startup, à l’Université de Sherbrooke et auteure principale du Survol de l’écosystème startup du Québec.
Ceci n’étant que la première étape du projet de recherche, MAIN envisage de se pencher prochainement sur différents aspects de l’écosystème startup incluant:
- Le financement des startups
- Le rôle des gouvernements et des politiques publiques dans l’écosystèmestartup
- L’impact social et environnemental des startups
- La collaboration, les connexions et la mobilité au sein de l’écosystème
- Les caractéristiques des fondateurs de startups (ex.: santé mentale, profils sociodémographiques, etc.)
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