Gestionnaires, prenez-vous du « temps blanc »?
5 janvier 2021
Sous pression depuis le début de la crise, les gestionnaires doivent apprendre à « se dégager de l’espace mental » s’ils veulent parvenir à traverser un hiver qui s’annonce difficile du point de vue sanitaire.
La méthode pour y parvenir : se créer du « temps blanc » dans son horaire.
Le concept émane de la Silicon Valley. Pour s’initier au sujet, il faut faire des recherches sous l’appellation de « white space » et, rapidement, on trouve de nombreuses références, dont la vidéo « What Is White Space at Work? », donnant la parole à une des pionnières de ce concept, Juliet Hunt, fondatrice de WhiteSpace, une firme-conseil de productivité au travail.
Le concept trouve aussi des adeptes au Québec. L’entreprise De Saison, qui donne des formations et des conférences de bien-être au travail tel que « Gestion de l’espace mental, du temps et la conciliation travail-famille-vie personnelle », a inclus la notion de « temps blanc » dans le coffre à outil de ses formations.
On définit le temps blanc comme une pause stratégique pour apaiser son espace mental, se reconnecter, réfléchir et se recentrer, explique la cofondatrice Julie Tremblay-Potvin. C’est du temps qu’on laisse volontairement vide, dans le but d’apaiser notre cerveau. À la base, c’est un principe vraiment simple. Pourtant, on a quand même beaucoup de difficulté à le mettre en place dans notre quotidien. »
Un des obstacles au temps blanc : le téléphone.
Aujourd’hui, c’est très difficile de prendre 5 minutes au quotidien, poursuit la formatrice. On remplit notre temps blanc avec notre téléphone, plutôt que de juste accepter ce temps blanc. À la base, collectivement et individuellement, dans notre culture, on ne se permet plus beaucoup le temps blanc. Soit on se culpabilise ou on fatigue parce qu’on a l’adrénaline dans le tapis, a-t-elle expliqué au balado du Groupe Défis.
Dans une série de vidéos pédagogiques sur le temps blanc, Juliet Hunt explique comment le temps blanc nous a été volé au fil des ans, par notre réflexe inconscient à nous conformer aux nouveaux comportements sociétaux, comme le fait de regarder son téléphone chaque minute de la journée.
Les 3 catégories de temps blanc
De Saison reconnaît ne pas avoir inventé la notion de temps blanc; elle l’a toutefois adapté et développé en trois volets pour sa clientèle de travailleurs et de gestionnaires.
Nous proposons 3 types de temps blanc, explique Julie Tremblay-Potvin,5 en entrevue. Il y a la dimension personnelle: c’est le temps que l’on prend pour se lever de notre chaise et aller dehors prendre une bouffée d’air et se mettre le visage dans le soleil. C’est la pause mentale que l’on prend lorsqu’on se fait un thé ou un café. C’est du temps que l’on avait au bureau, mais qui est moins défini à la maison.»
La formatrice suggère une deuxième forme de temps blanc, cette fois inscrit à l’agenda.
On se prend une journée par semaine, comme gestionnaire, pour laisser place aux imprévues. Ce temps peut-être utilisé pour communiquer, régler des conflits, rattraper des dossiers. »
La troisième et dernière forme de temps blanc revêt une fonction stratégique; c’est du temps que l’on prend en début d’année ou à intervalle régulier pour faire le point, prendre du recul sur nos tâches quotidiennes, explorer de nouvelles idées.
Nous proposons de faire cet exercice en début d’année et à chaque saison, afin de s’assurer que notre organisation est toujours alignée sur les besoins; habituellement, les organisations regardent si elles sont alignées sur leurs KPI ou leurs objectifs, sans toujours se demander si ces objectifs correspondent à des besoins réels.»
Voilà un exercice des plus intéressant, en ce début d’année 2021!
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