Identité de genre sur LinkedIn : Un signe de « d’ouverture » et « d’inclusion »
6 avril 2021
De plus en de professionnels mentionnent leur identité de genre à la suite de leur nom sur leur profil LinkedIn (ex: il/lui, elle/lui, iel/they) Est-ce la « nouvelle norme »? Est-ce un choix personnel ou une responsabilité collective? Nous avons voulu mieux comprendre ce geste. Entrevue avec deux professionnels RH qui s’affichent ainsi sur LinkedIn : Catherine Chartrand-Crépeau, conseillère RH (elle/she), et Candice Maxis (she/her).
Comment êtes-vous venu en contact avec cette pratique, et pourquoi l’avez vous adopté?
Catherine Chartrand-Crépeau: J’ai tout d’abord été sensibilisé par les réseaux sociaux, surtout sur Instagram, l’été dernier. De ma compréhension, ce « mouvement » a débuté dans le but de normaliser l’identification du genre dans les profils afin que tous soient confortables de s’identifier comme ils le voulaient.
Je trouvais que ça pouvait être un geste simple à poser, mais qui par la force du nombre, pouvait devenir puissant. Je ne me suis même pas posé la question plus de 30 secondes, ça allait de soi. Et si ça peut, d’une part, faire de l’éducation et créer, de l’autre côté, des conversations, c’est super.
Candice Maxis: Avant que j’arrive chez Deloitte, je savais que l’entreprise avait fait une campagne en 2019 pour encourager les employés à mentionner leur pronom dans leur signature électronique pour faciliter les interactions.
Depuis, c’est assez couramment utilisé à l’interne. À l’externe, j’ai remarqué que plusieurs personnes l’indiquaient sur LinkedIn. Donc, j’ai décidé de la rajouter également. »
Quelle est votre perception de ce geste : est-ce maintenant quelque chose qui va de soi ou est-ce une prise de position marquée? Est-ce un choix personnel ou une sorte de responsabilité sociale?
Candice Maxis: Personnellement, j’apprécie énormément les pronoms précisés, surtout lorsque la personne n’a pas un prénom commun comme Julie ou Luc. Ces pronoms permettent également de désigner les personnes qui s’identifient comme non-binaires. Pour moi, c’est choix personnel qui permet de respecter l’autre sans faire de présomptions.
Catherine Chartrand-Crépeau: Je ne le vois pas comme une responsabilité sociale, mais plutôt comme un choix personnel. Une prise de position, pour des valeurs d’accessibilité, d’acceptation, de respect et d’intégration qui sont importantes pour moi. Ça démontre un désir d’inclusion, d’intégration, d’ouverture.
Je remarque que plusieurs CHRA font le choix de mentionner leur identité de genre sur LinkedIn. Savez-vous si l’Ordre des CRHA fait de la sensibilisation en ce sens?
Candice Maxis : Je n’ai pas connaissance que l’Ordre fasse de sensibilisation sur ce sujet. C’est un virage que certaines entreprises prennent délibérément, à l’exemple de Deloitte, qui a fait une campagne de communication sur l’identité de genre.
Catherine Chartrand-Crépeau: Je n’ai pas souvenir que l’Ordre ait fait de la sensibilisation. Je pense que, en RH, on a tous une sensibilité particulière envers autrui et on désire profondément que les gens soient bien au travail.
Une partie du rôle RH est de s’assurer de rendre les candidats et les employés que l’on rencontre confortables afin que la personne avec laquelle on collabore soit la meilleure version d’elle-même, qu’elle puisse être à son meilleur dans son travail au quotidien.
Mettre nos pronoms d’identité de genre est une action parmi d’autres afin de rendre les personnes avec qui on collabore à l’aise et démontrer notre accessibilité. Du moins pour ma part, je trouve que c’est un geste qui est facilement accessible et qui peut apporter beaucoup.
L’identité de genre suscite parfois des débats enflammés sur les médias sociaux ou dans les pages de certains journaux. Quels sont les échos dans votre entourage personnel ou professionnel?
Catherine Chartrand-Crépeau: Pour être honnête, aucunement! Personne ne m’a posé de question sur le sujet. J’ai l’impression que c’est remarqué chez les gens qui ont fait la même chose, c’est-à-dire mettre leur pronom entre parenthèses dans leur titre professionnel. Ceci dit, je pense que c’est aussi un peu contagieux et cela peut inciter d’autres professionnels à faire de même.
Ressources
L’identité de genre se réfère au genre auquel une personne appartient. En sciences sociales, le sexe ou le type sexuel d’une personne désigne les caractéristiques biologiques et le genre renvoie à une construction sociale. L’identité de genre peut être non alignée sur l’identité sexuelle. Elle est également distincte de l’orientation sexuelle (hétérosexualité, bisexualité, pansexualité, homosexualité, etc.)»
– Source : Wikipedia
L’identité de genre est le sentiment profond et personnel d’être de genre masculin ou féminin, ni l’un ni l’autre, ou encore les deux. Ce sentiment apparaît très tôt dans l’enfance, parfois même dès l’âge de 2 ans. Toutes les personnes ont une identité de genre. Pour la majorité d’entre elles, leur identité de genre correspond à leur sexe assigné à la naissance; ces personnes sont cisgenres. Certaines personnes ont une identité de genre qui diffère du sexe assigné à la naissance; ces personnes sont transgenres.»
-Site du gouvernement du Québec
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