La « fracture numérique » entre générations se réduit progressivement au Québec
Par La Rédaction
23 août 2019
Les adultes québécois, tous âges confondus, sont de plus en plus connectés à Internet, et une majorité d’entre eux l’utilise quotidiennement. Mais l’usage qu’ils font de leur temps de connexion, et leur habileté à se servir de cet outil varie selon les générations. Toutefois la fameuse « fracture numérique » se situe maintenant autour de 55 ans, soit 10 ans de plus qu’il y a à peine quelques années, selon les résultats de l’enquête NETendances 2018 du CEFRIO, publiée le 22 août, sur les grandes tendances générationnelles de l’utilisation d’Internet.
Plus on est jeune, plus notre niveau d’habileté est élevé, et plus on se sert d’Internet pour de multiples activités, comme le divertissement ou l’achat en ligne, l’accès aux services bancaires ; c’est la diversité de l’usage qui distingue les tranches d’âge », observe Claire Bourget, directrice principale, Recherche marketing au CEFRIO.
Ainsi, 77 % des adultes de 18 à 24 ans étaient abonnés à au moins un service payant pour visionner des films ou des séries sur Internet en 2018, deux adultes sur trois dans la tranche 25 à 34 ans (65 %), la moitié dans celle de 35 à 54 ans (50 %); 44 % dans celle de 55 à 64 ans et chez les 65 ans et plus, c’est moins d’un adulte sur trois (31 %) qui possédait un abonnement.
Sans surprise donc, ce sont les jeunes adultes québécois (18 à 34 ans) qui étaient les plus actifs sur Internet (96 % des 18 à 24 ans l’utilisaient au moins une fois par jour en 2018 alors que cette proportion était de 95 % chez les 25 à 34 ans), un taux qui tombe à 61 % chez les 65 ans et plus.
Ce sont les 18 à 24 ans également qui affichaient le taux de détention le plus élevé de téléphone intelligent (97 %) en 2018. Par contre, les adultes de tous les autres groupes dépassent les 18 à 24 ans quand il s’agit de détenir une tablette électronique, la génération championne étant les 35 à 54 ans, à 63 %. Sur le podium, on retrouve les 55 à 64 ans, à 58 %, et les 25 à 34 ans, à 50 %. Même les 65 ans et plus (49 %) dépassent les 18 à 24 ans, bons derniers à 38 %. Dans tous les groupes, le taux de détention d’une montre électronique ne dépassait pas les 10 % en 2018.
Qu’en est-il pour les réseaux sociaux ou les services bancaires ?
L’utilisation à des fins personnelles des réseaux sociaux se situait dans la fourchette de 78 % à 98 % pour les quatre groupes âgés de moins de 65 ans en 2018, alors que le taux d’utilisation des réseaux sociaux se situait à 49 % chez les 65 ans et plus.
Presque à égalité, YouTube était le plus populaire chez les 18 à 24 ans (84 %) et chez les 25 à 34 ans (83 %), tandis que Facebook était le réseau le plus utilisé chez les X (35-54 ans), les jeunes baby-boomers (55 à 65 ans) et les plus vieux baby-boomers (65 ans et plus).
Et bien sûr, en 2018, la génération Z (18 à 24 ans) dépassait toutes les autres, et de loin, en ce qui concerne l’utilisation d’Instagram (62 %) et de SnapChat (69 %).
Les adultes de 18 à 24 ans et de 25 à 34 ans ont été les plus grands utilisateurs de services bancaires en ligne, ceux-ci ayant consulté leur compte au cours du mois précédant l’enquête dans une proportion de 91 % et 90 % respectivement ; l’ont également fait, les 35 à 54 ans (83 %) et les 55 à 64 ans (72 %), ainsi que les plus vieux baby-boomers et leurs parents fermant la marche à 43 %.
Pour ce qui est des modes de paiement utilisés au cours de la dernière année, la solution Flash (balayage de la carte de débit ou de crédit devant le lecteur) reste toujours celle que plus de la moitié (55 %) des Québécois préfère (entre 42 % et 69 %, selon le groupe d’âge), alors que seulement 10 % ont recouru au paiement mobile avec téléphone intelligent, les plus prompts à le faire étant les 18 à 24 ans, à 21 %.
Et le commerce électronique ?
Enfin, en matière d’achats en ligne, les adultes des générations Z (18 à 24 ans), Y (25 à 34 ans) et X (35 à 54 ans) ont acheté en ligne sur une base annuelle dans une proportion respective de 81 %, 80 % et 73 % au cours de l’année 2018, les deux générations de baby-boomers (55 à 64 ans et 65 ans et plus) sont distancées à 47 % et 30 %. En 2018, la valeur mensuelle moyenne du panier d’achats des cyberacheteurs se situait entre 209 $ et 320 $ selon les cinq groupes générationnels étudiés en 2018, tandis que la moyenne québécoise se situait à 293 $.
Les vêtements, chaussures, bijoux et accessoires demeurent la principale catégorie de produits achetés en ligne par tous les groupes d’âge, surtout les 25 à 54 ans, à 63 % ; la musique, les films et les jeux vidéo sont bon deuxième chez les 18 à 34 ans, alors que ce sont les billets pour spectacles et divertissement qui occupent ce rang chez les 35 ans à 64 ans.
Pour les 65 ans et plus, la catégorie voyages et transport occupe le deuxième rang parmi les groupes de produits les plus achetés en ligne.
Technologies et objets intelligents : Un enthousiasme à géométrie variable
Alors que 55 % des adultes québécois voyaient d’un bon œil l’avenir des technologies et des objets intelligents dans leur quotidien en 2018, l’enthousiasme s’est avéré moins fort chez les 55 à 64 ans (43 %) et les 65 ans et plus (40 %) ; mais les 25 à 34 ans et les 35 à 54 ans formaient un solide bloc à 59 %, largement précédé par les premiers de classe, les 18 à 24 ans, à 83 %.
Les données des fiches (PDF) par groupe d’âges proviennent de 12 collectes réalisées de février 2018 à janvier 2019, au cours desquelles nous avons chaque fois interrogé 1 000 adultes québécois âgés de 18 ans et plus, par voie téléphonique. Les résultats ont été pondérés en fonction du sexe, de l’âge, de la région et de la langue des répondants afin d’assurer la représentativité de l’ensemble des adultes québécois.
L’ensemble des fiches par générations sont disponibles ici, sur le site du CEFRIO.
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