La gig economy a le vent dans les voiles au Canada
Une nouvelle étude de la firme Randstad a pris le pouls de la gig economy au Canada. Et vous savez quoi? L’embauche de contractuels est maintenant pratique courante, et les employeurs comptent y recourir de plus en plus dans l’avenir. Est-ce la fin du 9 à 5?
5 mai 2017
Les travailleurs «non classiques» forment aujourd’hui de 20 à 30 % de la main-d’œuvre canadienne, révèle une étude menée auprès de 1300 employés et 500 cadres canadiens dans le cadre du rapport Effectif 2025 produit par la firme de dotation et de ressources humaines Randstad.
Qu’entend-on par travailleurs non classiques?
Agents contractuels, consultants, télétravailleurs [autonomes] ou travailleurs autonomes», précise la firme.
Il s’agit du bassin de main-d’oeuvre qui compose l’économie «des petits boulots», ou la gig economy comme on dit en anglais.
La tendance est mondiale. En octobre 2016, un coup de sonde de la McKinsey Global Institute Kingsay mené auprès de 8 000 travailleurs américains et européens affichait l’exact même résultat avec un taux de 20 à 30 % de travailleurs indépendants parmi la main-d’œuvre active.
C’est que les employeurs y trouvent leur compte. Les avantages les plus souvent cités dans le rapport Randstad: «la possibilité d’augmenter ou de réduire facilement la taille des effectifs» (45 %), «se préparer pour faire face à la pénurie de talents des prochaines années» (35 %) et «s’adapter au fait que plus de travailleurs optent pour un emploi non traditionnel» (32 %).
Et tout indique que le phénomène ira en s’amplifiant, car une majorité d’employeurs (85 %) prévoient recourir à un bassin d’employés «agiles» d’ici 2025.
Les travailleurs sont d’accord
Comment réagissent les travailleurs devant un tel bouleversement du monde du travail? Plutôt bien!
Les Canadiens, en particulier ceux de la génération Y, sont en train de redéfinir leur façon de voir l’emploi, a expliqué Marc-Étienne Julien, chef de la direction de Randstad Canada, dans le communiqué accompagnant le rapport. […] Les nouvelles technologies et de nouvelles attitudes face à l’emploi influencent profondément ce à quoi ressembleront les effectifs en 2025. Cette nouvelle façon de penser et la volonté des jeunes Canadiens de préférer les modèles non classiques plutôt que les postes habituels de « 9 à 5 à l’année » changeront grandement le monde du travail au cours de la prochaine décennie.»
L’intérêt est effectivement là du côté des travailleurs. C’est la flexibilité qu’ils apprécient en premier lieu: 62 % des employés sondés par Randstad aimeraient que leur patron soit plus ouvert «aux modalités de travail flexible». Dans un autre rapport de Randstad, américain celui-là, 46 % des travailleurs se disent prêts à opter pour un mode de travail «agile», sans garantie d’emploi.
Les raisons évoquées: ça correspond mieux à leur mode de vie (68 %), ça les rend plus attrayants aux yeux des employeurs (63 %), c’est une manière d’augmenter ses revenus (56 %), ses opportunités de carrière (48 %) et finalement certains y voient un gage de sécurité d’emploi (38 %).