La qualité du soutien d’un employeur influe sur la santé mentale d’un salarié
Par La Rédaction
7 juin 2020
Le rapport mensuel sur l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell, principal fournisseur de services de mieux-être globale, de santé mentale et de santé mentale numérique au pays, vient de paraître. Pour le troisième mois consécutif, le rapport montre un résultat négatif en santé mentale au pays, malgré la réouverture de l’économie.
Pour le mois de juin, l’indice indique une baisse de 11 points, par rapport au score de référence de 75, antérieur à la COVID-19. Le score global de ce mois-ci est d’un point supérieur au score du mois dernier.
Au Québec, l’indice de santé mentale est toujours en baisse : il affiche un résultat de -10,9, comparativement au score de référence, alors qu’il se situait à -12,3 en mai.
Alors que le pays amorce de nouvelles phases de réouverture et que les restrictions s’assouplissent, il est important ne pas perdre de vue la santé mentale des Canadiens et de reconnaître que le bien-être mental exige le même degré d’attention et de soin que la santé physique », affirme Stephen Liptrap, président et chef de la direction. « Les répercussions à long terme d’une santé mentale précaire persistante ne préoccupent pas seulement les particuliers, mais également les organisations et les gouvernements en raison de la hausse des coûts liés à la santé et à l’invalidité, et aux retombées négatives sur la participation de tous à l’économie. C’est fantastique de voir que les organisations et les gouvernements offrent du soutien en santé mentale depuis quelques mois, mais notre Indice de santé mentale nous montre qu’il faut en faire plus. »
L’Indice de santé mentale suit également des scores secondaires par rapport au score de référence, mesurant le risque lié à l’anxiété (-12,9), la dépression (-12,7), la productivité au travail (-12,1), l’optimisme (-12,0) et l’isolement (-11,6). En juin, on constate de légères améliorations parmi tous les scores secondaires, à l’exception de la santé psychologique générale, dont le score est inchangé par rapport au mois précédent.
Le rôle important de l’employeur
La prise en considération des besoins en santé mentale par l’employeur a une incidence sur le bien-être mental des Canadiens :
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-17,2 pour ceux qui ont indiqué que la réponse de leur employeur était incohérente,
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-17,7 pour ceux qui ont répondu qu’elle était médiocre,
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-26,3 pour ceux qui ont indiqué qu’elle était très médiocre.
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-10,4 chez ceux qui ont indiqué que la réponse aux besoins en santé mentale était relativement bonne
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-1,0 chez ceux qui ont déclaré qu’elle était très bonne.
Plus du tiers des répondants (34 %) indique que, durant la pandémie, leur employeur a répondu à leurs besoins en santé mentale de façon incohérente, médiocre ou très médiocre.
Ces résultats montrent que la qualité du soutien offert par l’employeur est de la plus haute importance, car la perception qu’a une personne de la façon dont son employeur répond aux besoins en santé mentale des employés est fortement liée à sa santé mentale.
À mesure que le pays reprend ses activités, les répondants qui se sentaient mal soutenus ont cité des domaines pour lesquels leur employeur pouvait les aider, notamment en leur donnant des consignes claires sur la façon d’éviter de propager ou de contracter le virus (27 %) et de l’aide pour composer avec l’anxiété (23 %).
La santé mentale des Canadiens est affectée depuis le début de la pandémie. C’est toujours le cas, alors que les gens retournent au travail et que de nouveaux agents stressants émergent », souligne Paula Allen, première vice-présidente, Recherche, analytique et innovation. « La reprise de l’économie est un changement bienvenu et positif pour certaines personnes, mais pour d’autres, réintégrer le milieu de travail apporte son lot de nouvelles incertitudes quant à leur santé et leur sécurité. Les gens se demandent si un jour les choses redeviendront comme avant, et ils ne savent pas vraiment à quoi ressemblera leur travail et leur vie. Les employeurs doivent continuer à promouvoir leur plan et les ressources de mieux- être auprès des employés qui ont besoin de soutien, tout en cherchant des occasions de montrer aux employés que leur santé mentale compte par-dessus tout. »
De nouvelles habitudes de consommation
L’Indice de santé mentale de ce mois-ci révèle également que les préoccupations relatives à la sûreté, la sécurité d’emploi et le risque financier changeront les habitudes de consommation après la pandémie.
Parmi les répondants, seulement 19% ont indiqué qu’ils reprendraient probablement leurs anciennes habitudes de consommation après la pandémie.
Les obstacles rencontrés par ceux qui hésitent à revenir à leurs anciennes habitudes de consommation sont les suivants :
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39% s’inquiètent du risque d’infection s’ils se trouvent dans des magasins ou des aires de service,
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27% disent qu’ils s’inquièteront de leur sécurité d’emploi pendant un certain temps
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22% indiquent que leurs revenus ont changé depuis le début de la pandémie.
Les données montrent qu’ensemble, la distanciation physique, l’isolement volontaire et la fermeture de certaines entreprises changent la manière dont les Canadiens perçoivent l’achat de biens non essentiels.
La probabilité que les particuliers fréquentent des commerces physiques après la pandémie diminue, car ce qui était auparavant un luxe pour plusieurs est maintenant considéré comme une menace pour la santé, la sécurité et les finances personnelles.
L’avenir de l’économie reste incertain, malgré la réouverture des entreprises partout au pays », affirme madame Allen. « Notre Indice de santé mentaleMC montre que les Canadiens sont beaucoup plus économes qu’avant la pandémie et qu’ils sont prudents quant à la manière dont ils dépensent leur revenu disponible. Nous devons surveiller de près les répercussions que l’économie actuelle a sur la santé mentale des Canadiens, pour assurer que leur bien-être physique, mental, social et financier demeure fort après la pandémie et dans les années qui la suivront. »
Méthodologie :
Cette enquête mensuelle de Morneau Shepell a été menée au moyen d’un sondage en ligne en anglais et en français du 29 mai au 9 juin 2020, auprès de 3 000 répondants au Canada. Tous les répondants résident au Canada et étaient employés au cours des six mois précédents. Les données ont été pondérées statistiquement pour assurer que la composition régionale et hommes-femmes de l’échantillon est représentative de cette population. La marge d’erreur de cette enquête est de plus ou moins 3,2 %, 19 fois sur 20.
Vous pouvez consulter le rapport complet ici.
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