Le courriel, acteur du réchauffement climatique? Reviewed by Christian Bolduc on . Le geste est pourtant devenu d’une banalité déconcertante. Au réveil, le premier réflexe d’un nombre croissant de personnes est d’ouvrir l’ordinateur, la tablet Le geste est pourtant devenu d’une banalité déconcertante. Au réveil, le premier réflexe d’un nombre croissant de personnes est d’ouvrir l’ordinateur, la tablet Rating: 0

Le courriel, acteur du réchauffement climatique?

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content-marketingLe geste est pourtant devenu d’une banalité déconcertante. Au réveil, le premier réflexe d’un nombre croissant de personnes est d’ouvrir l’ordinateur, la tablette ou le téléphone cellulaire afin de vérifier ses messages et envoyer des courriels pour des raisons d’ordre personnel et/ou professionnel.

Ce mode de communication aujourd’hui basique, répété 10 milliards de fois à l’heure autour de la planète dans les maisons, entreprises et autres lieux publics, exige de l’énergie électrique à la hauteur de 50 gigawatt à toutes les 60 minutes. 

Un réseau énergivore…

Concrètement, ces gigawatt d’électricité dépensés dans l’expédition de courriels équivalent à 4000 allers-retours entre Paris et New-York. Une dépense globale évaluée à 4000 tonnes de pétrole/heure. Pour un seul courriel expédié avec une pièce jointe, le calcul en dépense énergétique atteint 24 Watt-heure, soit l’équivalent du coût exigible pour faire fonctionner une ampoule domestique basse consommation pendant une heure.

Surpris? Comment peut-on contribuer à l’émission de gaz à effet de serre par le simple fait d’envoyer, stocker et recevoir des courriels? Ne vivons-nous pas à l’heure des communications immatérielles? 

Il s’agit, en fait, d’un mythe tenace que le documentaire Internet, la pollution cachée tente et réussi à démonter de manière convaincante. Comment? 

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En remontant la trace du courriel, de l’émission jusqu’à la réception en passant par les centres de données contrôlés par les hébergeurs, ce documentaire fait la démonstration que les effets du courriel, finalement, ont un impact réel sur l’environnement et le réchauffement climatique.

…et polluant!

En moyenne, on dit du courriel qu’il doit franchir 15 000km – à la vitesse de la lumière – avant d’atteindre le récepteur. Transmis par un réseau complexe et tentaculaire (plusieurs millions de kilomètres) de câbles en cuivre ou de fibre optique, le message doit transiter par un centre de données dont le lieu physique est, notamment pour Google, Apple et Facebook, en Caroline du Nord, aux États-Unis d’Amérique.

Pourquoi précisément dans cet État où l’industrie du « Centre de données numériques » est responsable de 5% de toute la consommation d’électricité? Parce que ces compagnies, avec leurs énormes bases de données stockées en permanence dans d’immenses entrepôts à température contrôlée, ont accès à de l’électricité bon marché…

Alimentées par d’énormes réserves de charbon dont les particules polluantes rejetées dans l’atmosphère, une fois ce combustible fossile brûlé, atteignent + de 50 fois les autres formes d’énergie existantes, les centrales électriques, branchées aux centres de données de ces géants des communications, voient à refroidir et protéger l’équipement (les milliers de serveurs et leurs contenus) dont la sensibilité à la chaleur rend vulnérable à la surchauffe.

Consommant autant d’électricité que 30 000 personnes au quotidien, un centre de données type double, voire triple l’espace de stockage disponible afin de protéger les données d’une catastrophe potentielle. Augmentant d’autant la pression sur le bloc énergétique exigible pour le fonctionnement et la sécurisation du réseau. Donc, au final, la quantité de charbon consommée pour produire l’électricité qui sert à « pousser » les courriels vers leur destinataire.

Une conversion écoresponsable est-elle possible?

Mais quel sera le coût énergétique d’Internet dans quelques années alors même qu’aujourd’hui, Google exige autant que la ville française de Bordeaux en énergie électrique, que les données numériques doublent en volume et en poids tous les deux ans (Big data) et que plusieurs entreprises (Google, Spotify et Apple) offrent maintenant à leurs clients un stockage dans leurs entrepôts par le service Nuage (Cloud)?

06679646-photo-centrale-solaire-d-apple-a-maiden-en-caroline-du-nordEst-il possible, dès maintenant, de convertir les centres de données pour les rendre plus écoresponsables? Est-il possible de stocker les énergies renouvelables propres – éolien, panneaux solaires, etc. – afin de réduire l’utilité du charbon dans la production d’électricité?

Apple, dans son entrepôt de la Caroline du Nord, a récemment (2012) installé le plus grand parc de panneaux solaires aux États-Unis. Belle initiative, mais…

La technologie actuelle ne permet pas de stocker de l’électricité pour les besoins ultérieurs. Elle doit être consommée aussitôt produite ou vendue à l’externe. On est tributaire, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde, aux caprices du climat et des heures d’ensoleillement.

Et comme la demande en électricité pour les centres de données sera multipliée par cinq dans les 10 à 12 années à venir, des solutions écoresponsables drastiques devront être trouvées afin de réduire la contribution du charbon – du moins pour les USA parce qu’en Europe, c’est le nucléaire qui aide à sa production – dans la transition et la protection des courriels, photos et données en tous genres contenus dans ces « dévoreuses » d’énergie, lesquelles contribuent, de façon exponentielle, au réchauffement climatique.

Mais le premier geste – et sans doute le plus important à l’heure actuelle – qu’un internaute peut commettre afin de moins solliciter les centres de données est… de vider sa boîte courriels dont le stockage excessif tend à augmenter le besoin inutile en électricité!

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