Le paradoxe de la poule pas d’tête : un livre québécois qui présente (et critique) les techniques de productivité Reviewed by Philippe Jean Poirier on . L'autrice Marie-Philippe Rodrigue (source : LinkedIn) 30 août 2023 Quand on referme le livre de quelque 200 pages bien tassé, écrit par l’orthophoniste Marie-Ph L'autrice Marie-Philippe Rodrigue (source : LinkedIn) 30 août 2023 Quand on referme le livre de quelque 200 pages bien tassé, écrit par l’orthophoniste Marie-Ph Rating: 0

Le paradoxe de la poule pas d’tête : un livre québécois qui présente (et critique) les techniques de productivité

Par

L’autrice Marie-Philippe Rodrigue (source : LinkedIn)

30 août 2023

Quand on referme le livre de quelque 200 pages bien tassé, écrit par l’orthophoniste Marie-Philippe Rodrigue, on se dit que le manuscrit aurait fait un merveilleux tome de la série emblématique illustrée jaune et noire « For dummies », sous le titre « La productivité pour les nuls ». Le livre s’intitule plutôt Le Paradoxe de la poule pas d’tête, et il se lit avec le sourire.

Avec un tel titre, et des titres de chapitre tels que « La fois où j’ai procrastiné à écrire une section sur la procrastination », on comprend que le ton sera à la fois léger et engageant. Et l’autrice tient promesse. Elle parvient à présenter le large registre des techniques, conseils, astuces et stratégies de productivité qui surnage sur le Web, toujours avec une touche personnelle, en expliquant comment elle est parvenue (ou non) à intégrer ces principes dans sa propre vie professionnelle.

Tout y passe : principe de Pareto, lois de Parkinson, de Hofstadter, Calson, Illich et Fraisse… pour ne nommer que les principales. Or, ce qui est plus intéressant peut-être que les techniques en elles-mêmes, c’est la réflexion de Marie-Philippe Rodrigue sur l’idée de productivité.

Être efficace, écrit-elle, c’est d’abord se questionner sur ses propres mécanismes et processus afin de savoir ce qui fonctionne pour soi. Maintenant que je me connais mieux, je n’ai plus besoin de ces applications, car je sais que les moments où j’ai de la difficulté à résister aux distractions – même si je ne reçois aucune notification – sont souvent dus au fait que j’ai dépassé mon temps de travail optimal (hello Illich), ou parce que je ne suis pas dans une période de la journée où je devrais faire une tâche aussi exigeante mentalement pour mon niveau d’énergie. »

Des lois qui travaillent en «synergie»

Sans ironie, l’autrice reconnait que plusieurs « lois » de productivité semblent parfois se contredire les unes aux autres.

Lorsque je les ai découvertes [les lois de productivité], je les ai souvent vues présentées de façon indépendante. Cependant, en en apprenant davantage à leur sujet et en mettant en application ce qu’elles m’ont enseigné, j’ai réalisé que l’une ne va pas sans l’autre. Les lois de la productivité agissent en synergie. Elles se complètent. »

Aussi, au-delà des principes les plus populaires (le principe de Pareto, par exemple), on trouve quelques perles «maison», comme ce conseil de « gérer le temps de pause plutôt que le temps de travail ». La stratégie, qui découle des lois d’Illich et d’Hofstader, permet de transformer une période de procrastination en une période d’authentique ressourcement.

Je n’avais généralement pas pris le temps de déterminer ce que j’allais faire de ma pause. Résultat ? Je me retrouvais souvent à effectuer de petites tâches comme faire le tour de mes courriels. Autant dire que je ne prenais pas vraiment de temps d’arrêt… J’ai donc repris ma stratégie des principes et des protocoles abordée dans la loi de Hofstadter pour déterminer à quoi devrait me servir ma pause et ce dont j’ai besoin pour souffler et récupérer un peu, outre aller aux toilettes (!). J’ai donc établi qu’une pause doit me permettre de faire le vide mentalement. Parfois, je prends un moment pour effectuer quelques étirements. D’autres fois, je fais défiler les stories sur mon compte Instagram, et ce, sans culpabilité. »

Si ce livre pouvait nous permettre de se reposer sans culpabilité… il aura accompli de grandes choses!


Le Paradoxe de la poule pas d’tête, éditions Logiques, 200 pages


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