Le pivot ou l’itération : quelle stratégie privilégier pour faire avancer sa carrière? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . [caption id="attachment_64718" align="aligncenter" width="611"] Mathieu Guénette : "Il y a des moments charnières, dans une carrière, où l’on gagne à donner un [caption id="attachment_64718" align="aligncenter" width="611"] Mathieu Guénette : "Il y a des moments charnières, dans une carrière, où l’on gagne à donner un Rating: 0

Le pivot ou l’itération : quelle stratégie privilégier pour faire avancer sa carrière?

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Mathieu Guénette : « Il y a des moments charnières, dans une carrière, où l’on gagne à donner un grand coup ».

24 avril 2019

Le monde du travail est en constant changement et, personnellement, il faut sans cesse se renouveler. Quelle stratégie d’apprentissage est alors la plus profitable : y aller « à petit pas » par « essai-erreur » (la méthode itérative) ou en effectuant un changement de cap complet (la stratégie du pivot)? Discussion avec Mathieu Guénette, fondateur du site Les chercheurs de sens et auteur de Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre.

Chez nombre de gourous et coachs de carrière, l’approche « itérative » semble régner en roi. Pensons au controversé Jordan B Perterson, qui invitent les gens à améliorer leur sort en se fixant des objectifs modestes, mais concrets et immédiats :

Quand on a un enfant et que l’on veut qu’il s’améliore, on ne met pas la barre trop haute pour ne pas qu’elle soit impossible à atteindre… On évalue l’enfant et on choisit un défi qui dépasse légèrement ses capacités actuelles, tout en offrant des chances raisonnables de succès », expliquait-il à lémission de Joe Rogan« .

Une approche de développement en « continue », qui se fait « à petits pas », fait aussi parti des conseils de Pascale Dufresne, dans cet article :

Des fois, on s’embarque dans trop gros. Faire du développement continu, le nom le dit : c’est continu. Il faut répartir l’effort dans le temps. »

À l’autre bout du spectre, le monde entrepreneurial encourage voire glorifie une courbe d’apprentissage en accélérée, axée sur la prise de risque et le « fail fast ». Dans cet esprit, on mise toutes nos billes sur une idée phare, et si elle ne fonctionne pas, on effectue un « pivot » vers une autre idée phare.

Un mixte des deux

Mathieu Guénette croit pour sa part en une approche mixte, où l’on passe d’un mode à l’autre, en fonction du contexte professionnel dans lequel on se trouve :

On ne peut pas toujours privilégier un apprentissage « à petit pas » ou « itératif », dit-il. Sinon, on finit par plafonner. Il y a des moments charnières, dans une carrière, où l’on gagne à donner un grand coup. Si une personne désire se lancer à son compte par exemple, il n’y aura jamais de moment parfait. Elle doit prendre un risque. »

Voilà ce que l’on peut définir comme un « pivot », ou un changement de cap professionnel.

Cela dit, ces changements de cap professionnel demandent beaucoup d’effort. On ne peut pas être constamment en mode révolution. On doit ensuite se poser, et retrouver un mode d’apprentissage plus itératif, par essai-erreur, où l’on cherche à faire des ajustements et à s’améliorer progressivement. »

D’ailleurs, pour que l’approche itérative porte ses fruits, on doit s’assurer d’une certaine constance dans le temps :

En effet, c’est important d’être constant, en planifiant du temps chaque jour ou chaque semaine et en maintenant ses efforts dans le temps. Aussi, on doit apprendre de ses erreurs. On essaie une chose, puis on évalue ce qui a bien ou moins bien fonctionné. C’est ainsi que l’on peut s’améliorer! ”

Une question de personnalité

Outre le contexte professionnel, Mathieu Guénette soulève un autre facteur à considérer dans le déploiement d’une stratégie d’apprentissage :

Certaines personnes se mettent en action seulement quand elles sont acculées au pied du mur. Ces personnes tombent en mode apprentissage dès qu’elles vivent un changement de contexte personnel ou professionnel. À l’opposée, d’autres personnes préfèrent apprendre tout en restant dans leur zone de confort. »

L’une ou l’autre de ces approches peuvent être utilisée comme « porte d’entrée », dépendant de ce qui motive le plus la personne. Toutefois, je crois que nous avons avantage à recourir aux deux approches pour se développer professionnellement. »

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