Les bons conseils entendus lors du Sommet Performance 2019 pour devenir un meilleur gestionnaire
Par Kévin Deniau
24 octobre 2019
Le cabinet de service-conseils Proaction International organisait ce mercredi 23 octobre son traditionnel Sommet de la performance, au Marché Bonsecours. Isarta Infos y participait pour la première fois. En voici une première synthèse.
« Ce qu’on n’apprend pas à l’école ». Voici la promesse de cette journée dédiée aux gestionnaires, affichée en grand un peu partout dans le Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal. Et pour commencer, rien de mieux donc… qu’un ancien professeur de mathématiques du secondaire !
Michel Coupal, aujourd’hui directeur R&D pour la firme organisatrice de la journée, a exposé, devant une audience bien garnie, les paradoxes de la gestion du temps en entreprise. Paradoxe incarnée par les réponses à la question : Qu’avez-vous fait au travail hier ? Des réunions, telles ou telles tâches… Spontanément, on cite son emploi du temps… et non la résultante de l’action qui a pris du temps.
Qui peut dire : j’ai travaillé sur mon humilité ou ma collaboration ? » pointe-t-il notamment.
Êtes-vous oeuf ou patate ?
La question peut paraître saugrenue, surtout dans un cadre professionnel. Mais Michel Coupal explique : quand on les trempe dans l’eau chaude, l’oeuf devient dur et la patate devient molle. Une posture qu’il qualifie de… « subisseur ». Au sens où c’est l’environnement qui va modeler la personne.
Pour lui, il convient au contraire d’être un « teinteur », autrement dit d’avoir une influence sur son environnement. La métaphore utilisée ? Les grains de café ! Ces derniers, dans l’eau chaude, restent identiques mais diffusent leur goût pour faire du café. D’où la petite fiole de grains de café remise à chacun des participants de la journée!
Vaincre son stress ?
Deuxième intervenante de la journée, la neuroscientifique et directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal Sonia Lupien, est, elle, revenue sur les effets du stress. Nous aurons l’occasion de reparler de ce sujet prochainement dans un article en soi sur Isarta Infos. Nous n’allons donc pas entrer dans tout le détail de son intervention ici.
Juste dire que le stress n’est pas la pression du temps. Sinon, comment expliquer que l’on soit stressé quand on va chez le dentiste ou que l’on apprend qu’un proche a une maladie ?
En réalité, la chercheuse, qui se décrit comme la seule personne au monde qui aime le stress, explique le mécanisme : notre cerveau est un détecteur de menaces. Et quand il en détecte une, il va activer des glandes qui vont produire du stress… mais aussi de l’énergie pour réussir à la combattre ou la fuir.
C’est ce qui a permis aux premiers hommes d’avoir l’énergie nécessaire pour tuer des mammouths ! Le stress n’est pas négatif, il est nécessaire à la survie. »
Sonia Lupien conclut en donnant trois façons d’éliminer son stress :
- La première, la fameuse « respiration bedaine ». Par exemple, quand on chante, on fait sans s’en apercevoir ce type de respiration et on diminue le stress de 30 %.
- La deuxième est « la technique la plus phénoménale » : dépenser l’énergie mobilisée ! Sinon, elle va remonter au cerveau. Donc bougez, courez, dansez dans votre chambre la veille d’une réunion importante… toutes les méthodes sont bonnes !
- Enfin… riez ! C’est en effet la même région du cerveau qui est responsable du stress… et du rire.
« Le cerveau est un détecteur de menaces donc de stress. Ce n’est pas forcément négatif : c’est ce qui va nous donner l’énergie d’agir » @LupienSonia lors du #SommetPerformance de @ProactionIntl pic.twitter.com/74zLGjifju
— Isarta – Infos (@Isarta_Infos) October 23, 2019
La relation entraîneur – athlète en boxe, métaphore de la gestion en entreprise
L’intervention suivante à laquelle nous avons assisté fut celle de Stéphane Larouche… le célèbre entraîneur de boxe qui a piloté l’équipe canadienne aux Jeux olympiques en 2004 ou entraîné les champions du monde Leonard Dorin, Éric Lucas et Lucian Bute mais aussi, plus récemment, Jean Pascal. Considéré comme un des meilleurs entraîneurs du pays, ce dernier a fait un parallèle durant son intervention entre la boxe et le monde de l’entreprise, notamment le rapport coach-coaché.
Tout au long de son discours, truffé d’anecdotes savoureuses avec ses boxeurs, un fil rouge semble se dégager : l’importance de la planification. Du coup de poing à travailler qui donnerait la victoire à son boxeur au placement des personnes dans le vestiaire en passant par les différents scénarios écrits à l’avance et travaillés en entraînement. Tout est écrit ! Difficile à imaginer quand on regarde une joute à la télévision…
Par exemple, pour Lucian Bute, il avait écrit un plan sur quatre ans qui allait le mener à être champion du monde. Plan qu’il lui a montré, une fois que ce dernier ait atteint son objectif !
Coacher, c’est responsabiliser les meilleurs », dit-il en citant l’entraîneur de basket Jack Donohue.
Le point commun entre tous ses boxeurs ? La fiabilité, répond-il.
Nous, on veut bâtir de la fiabilité. Il va forcément y avoir des imprévus mais tu as tellement prévu de scénarios si tu es un bon coach, que le boxeur va pouvoir s’adapter. Il faut qu’il n’ait plus besoin de penser et que cela devienne automatique. Mais cela prend des années de travail pour y arriver », explique celui qui voulait devenir architecte et n’aimait pas tant boxer que cela quand il était enfant.
Stéphane Larouche parle évidemment beaucoup de confiance, la pierre angulaire de sa relation avec ses boxeurs. Mais aussi de… chiffres ! Impressionnant en effet de l’entendre parler de la mesure des pulsations des boxeurs au matin, pour voir s’ils sont en bonne santé (entre 60 pulsations par minute à environ 43 avant un combat), de leur taux de gras mais aussi de leur nombre de « jab » (coup de poing direct du bras avant) à chaque round. En dessous d’une trentaine signifie que son boxeur n’est pas en forme.
Des chiffres, encore des chiffres quand il évoque ses interventions sur le terrain :
Il y a 12 rounds dans une joute. J’ai donc 11 fois une minute pour lui parler. Cela me donne 11 minutes pour être compétent. Sachant qu’il y a souvent 20 secondes de nécessaires au début pour que le boxeur se détente et puisse boire. Inutile de dire que le non-verbal est très important. Je dois le sécuriser, le motiver, le stimuler, le mettre en garde… »
Pour lui, le travail d’un coach, c’est avant tout de bien connaître ses athlètes. Et ainsi d’être capable de les observer et de les analyser. Et bien entendu d’être connecté :
Il faut que cela se fasse dans l’harmonie. Si ce n’est pas le fun, il n’y a aucune raison de le faire. Il faut que la relation soit facile, » dit celui qui dit n’avoir jamais signé de contrat avec ses boxeurs.
Les gestionnaires y verront à travers les lignes des précieux conseils !
Ne manquez pas la suite de notre compte-rendu sur le Sommet Performance 2019 la semaine prochaine sur Isarta Infos.
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