L’horaire fragmenté… la clé de la productivité ?
11 novembre 2020
L’été dernier, la firme Robert Half a sondé les travailleurs américains sur leur horaire de travail, et le verdict tombé est sans appel : 73% des employés bénéficiant d’un horaire « fragmenté », soit l’alternance de tâches personnelles et professionnelles, affirment avoir constaté une augmentation de leur productivité.
Le sondage, mené en anglais, parle de « windowed work », que l’on pourrait traduire par « fenêtre de travail ». Les parents ont été nombreux (78 %) à dire que ce mode de travail les rendait plus productifs, alors que, malgré tout, 66 % des personnes sans enfants disaient la même chose.
De plus, il semble qu’un facteur « générationnel » teinte l’appréciation de ce genre d’arrangement, car le pourcentage de ceux qui se sentent plus productifs avec un horaire fragmenté décline avec l’âge :
- 78 % des 25-40 ans se sentent plus productifs avec un horaire fragmenté;
- 68 % des 41-54 ans se sentent plus productifs avec un horaire fragmenté;
- 61 % des 55 ans et plus se sentent plus productifs avec un horaire fragmenté;
Paul McDonald, directeur général de Robert Half, indique :
Que l’on parle de fenêtre de travail ou d’horaire alternatif, les gens sont plus heureux et plus productifs lorsqu’ils ont le contrôle du moment et du lieu dans lequel ils accomplissent leur travail. Donner aux employés cette flexibilité d’horaire sera très important quand les organisations commenceront à préparer le retour au bureau. »
En conclusion du communiqué de presse, le directeur de Robert Half rappelle quelques bonnes pratiques de travail à distance, pour s’assurer de maintenir la productivité des travailleurs à long terme.
La communication est une clé pour s’assurer que chacun est aligné sur les mêmes priorités, que les projets gardent le cap et que les collègues se sentent tous motivés et imputables pour atteindre les objectifs d’affaires. »
Parmi ses autres conseils : identifier ses heures de haute productivité, établir de larges fenêtres de travail – soit une heure et plus, le temps de plonger et d’accomplir certaines tâches – et partager votre calendrier avec vos collègues pour vous assurer d’être joint au temps opportun.
Sur une note personnelle…
Ce sondage ne devrait surprendre personne. Avant la pandémie, les entreprises qui ont expérimenté la semaine comprimée, de 4 jours par exemple, ont rapporté des augmentations de productivité compensant la réduction du nombre d’heures travaillées. Pensons aux célèbres expérimentations de Microsoft Japon et de Perpetual Guardian, qui ont chacun mis en place une formule de 4 jours semaine.
Toutefois, personnellement, je dois avouer que j’avais toujours douté du fait que l’on pouvait accomplir plus de travail… en travaillant moins. Selon moi, un horaire fragmenté rendait la concentration plus difficile, puisqu’on devait sans cesse faire l’effort de replonger dans un travail interrompu.
Après sept mois de pandémie à expérimenter un horaire fragmenté, où j’ai dû alterner tout l’été entre le travail et la garde de jeunes enfants à la maison, je dois effectivement admettre que la productivité a été au rendez-vous. Et ce, malgré tous les compromis et les acrobaties pour faire rentrer tâches familiales et professionnelles dans un même horaire.
En fin de compte, je constate que j’ai accompli une charge de travail similaire à l’année précédente, en beaucoup moins de temps. Force est d’admettre que j’avais tort sur toute la ligne! Est-ce que régime est soutenable à long terme? Voilà peut-être la question qu’il reste à trancher!
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