L’intimidation silencieuse… vous connaissez? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Linda Valade, consultant en communication non verbale et fondatrice de l'Institut Verum (courtoisie) 3 novembre 2023 Il y a une dizaine d'année, la formatrice e Linda Valade, consultant en communication non verbale et fondatrice de l'Institut Verum (courtoisie) 3 novembre 2023 Il y a une dizaine d'année, la formatrice e Rating: 0

L’intimidation silencieuse… vous connaissez?

Par

Linda Valade, consultant en communication non verbale et fondatrice de l’Institut Verum (courtoisie)

3 novembre 2023

Il y a une dizaine d’année, la formatrice en communication relationnelle Linda Valade a décidé d’inclure un volet sur « l’intimidation silencieuse Â» dans ses ateliers en entreprise. Selon elle, c’est en reconnaissant et nommant cette forme insidieuse d’intimidation que l’on parvient à créer des milieux de travail à la fois performants, ouverts et inclusifs, où chacun se sent libre de s’exprimer. Entrevue avec l’autrice de « J’te vois ».

Isarta Infos : Comment définissez-vous l’intimidation silencieuse?

Linda Valade: L’intimidation silencieuse se fait à travers des attitudes de supériorité, des gestes d’impatience, des respirations audibles, des regards malveillants ou qui se tournent vers le ciel, voire dérangeants ou accusateurs.

C’est particulièrement insidieux parce que c’est difficile à nommer. Si un employé s’adresse aux RH pour dire qu’un collègue le rend inconfortable durant une réunion, les RH vont d’abord lui demander ce que la personne a dit ou fait. Si le collègue n’a rien dit ou n’a rien fait, les RH n’interviendront pas.

D’où vient l’idée de mettre l’emphase, dans vos formations, sur ce type d’intimidation?

L. V. : Il y a dix ans, lorsque j’ai commencé à faire des ateliers de communication relationnelle en entreprise, je constatais, d’une part, que des gens qui étaient très performants sur une base individuelle parlaient peu dans un contexte de groupe. Et, d’autre part, que des gens faisaient de l’intimidation sous le couvert de l’humeur ou de comportements non verbaux, lors de ces réunions.

Or, il n’y avait pas de mot pour nommer cette dynamique. C’est pourquoi j’ai décidé de l’appeler « intimidation silencieuse Â». Et de proposer une approche en quatre étapes qui consiste à nommer, identifier, reconnaître et agir contre cette forme d’intimidation.

Est-ce qu’il n’y a pas un aspect normal, parfois, de manifester de l’impatience ou de l’agacement à travers son langage non verbal, sans que ce soit qualifié « d’intimidation silencieuse Â»?

L. V. : Bien sûr! Une personne peut vivre des émotions et avoir des réactions physiques. C’est tout à fait normal. Si j’entends une chose que je trouve déplacée, il se peut que je roule des yeux. C’est en cohérence avec la manière dont je me sens. Là où ça devient de l’intimidation silencieuse, c’est lorsque l’on utilise le langage non verbal pour établir de l’ascendant sur une autre personne. Lorsque l’on cherche à intimider l’autre sans se faire sanctionner. Voilà où je ferais la distinction.

Que peuvent faire les organisations pour contrer l’intimidation silencieuse ?

L. V. : Je propose une démarche où, au sein d’une équipe, on décide de nommer les comportements d’intimidation non verbale lorsqu’on les voit. Si une personne roule des yeux, on se le dit, tout simplement. Ça donne de la place à ceux qui n’osaient pas s’exprimer. Et ça, c’est extraordinaire pour les organisations.

D’un point de vue plus individuel, il y a aussi des choses que l’on peut faire. Il y a un regard que l’on peut porter sur soi. Si moi je suis souvent ciblée, je peux me demander si je n’envoie pas le message d’une personne qui se laisse intimider. Si je prends confiance en moi, je vais dégager autre chose.

Je vois l’intimidation silencieuse comme une responsabilité partagée. D’une part, les intimidateurs doivent prendre conscience de leurs comportements et les rectifier. De l’autre, les personnes intimidées doivent apprendre à nommer ce comportement quand il se présente.


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