54 % des PME au Québec n’ont pas engagé de dépenses en innovation ou R-D l’an passé
Par La Rédaction
8 novembre 2019
QuébecInnove, le Fonds de solidarité FTQ et Ernst & Young LLP (EY Canada) viennent de publier les résultats d’une étude de Léger intitulée Les PME du Québec et l’innovation. Cette dernière dresse un portrait des moteurs et enjeux rencontrés par les PME selon leur taille, leur vocation et leur organisation. En voici les faits saillants.
Les résultats de cette étude viennent d’un sondage téléphonique, réalisé entre le 12 septembre et le 16 octobre 2019, auprès d’un échantillon de 800 décideurs dans des PME de 25 à 250 employés au Québec. Ils ont été pondérés afin d’assurer un échantillon représentatif de la population à l’étude.
Quels sont les grands éléments à retenir ?
L’innovation comme un facteur clé de succès
Pour la majorité des répondants, les efforts en innovation de leur entreprise favorisent l’augmentation de sa productivité (78%). Dans des proportions moindres, ils sont également d’accord pour dire que ces efforts en innovation permettent d’augmenter sa capacité à attirer et retenir la main-d’œuvre (67%), qu’ils favorisent la réduction de ses coûts (65%), et qu’ils jouent un rôle majeur dans le développement de ses nouveaux marchés (63%).
En moyenne, les entreprises ont investi cette année 3,6% de leur chiffre d’affaires de l’an passé dans la R-D et/ou les innovations. Sachant que plus de la moitié (54 %) n’ont pas engagé un seul dollar en innovation l’an dernier !
Près du quart des entreprises (22%) détiennent au moins une forme de propriété intellectuelle, notamment une marque de commerce (11%), un brevet (7%), ou encore, des droits d’auteur (4%) ou un secret commercial (4%).
Les répondants sont en mesure d’identifier des défis ou des besoins futurs en matière d’innovation auxquels leur entreprise devra faire face, principalement des besoins en main-d’œuvre spécialisée (59%), la prise du virage numérique/technologique (44%), ou encore, la modernisation des équipements (44%).
Seulement 60 % des PME disent consulter leurs employés relativement à l’arrivée de nouvelles technologies ou d’innovations à implanter. Les entreprises doivent maximiser davantage l’engagement des employés à toutes les étapes du processus d’innovation. C’est en favorisant cet échange que s’installe une culture d’innovation et que nos entreprises deviendront plus concurrentielles, » explique Alain Denis, Vice-président principal aux investissements, Fonds de solidarité FTQ.
Des PME innovatrices déjà en mouvement
La majorité des répondants (57%) indiquent que leur entreprise a développé au moins un projet concret d’innovation au cours de la dernière année, qu’il s’agisse d’un nouveau produit/service (33%), d’une stratégie organisationnelle/commerciale (27%), de processus liés à la gestion/vente/réseau de distribution (26%), ou encore, de processus liés à la fabrication (21%).
Dans trois cas sur quatre (76%), ce nouveau projet émanait de l’interne. La moitié des projets d’innovation ont été développés à l’aide de ressources internes uniquement (55%).
Par ailleurs, les PME gérées par un conseil d’administration (CA) investissent deux fois plus que la moyenne en pourcentage du chiffre d’affaires investi en R-D/innovation (8 % contre 3,6 %).
De plus, 47 % des entreprises gérées par un CA et un comité de gestion ont un dirigeant responsable de l’innovation. C’est 50 % plus élevé que la moyenne (31 %).
Enfin, 84 % des entreprises de 150 employés et plus ont développé une innovation au cours des 12 derniers mois (comparativement à 57 % en moyenne).
Le Québec est une économie de PME et ces dernières recèlent des potentiels d’innovation et de croissance importants. Cette étude révèle un angle mort, celui des PME de 25 à 100 employés qui ont besoin de ressources et d’un soutien adapté à leurs situations spécifiques. Alors que l’économie du Québec fonctionne à plein régime, les PME, notamment les plus petites, en ont souvent plein les bras avec la gestion de leurs opérations et trouvent difficilement le temps de se projeter dans l’avenir, » indique Isabelle Foisy, présidente-directrice générale de QuébecInnove.
Quel impact des programmes gouvernementaux ?
Une entreprise sur trois (33%) a déjà obtenu des financements ou des crédits relatifs aux programmes gouvernementaux en appui à l´innovation ou la R-D d´entreprise.
Parmi les répondants dont l’entreprise a développé au moins un projet concret d’innovation au cours de la dernière année, le tiers (34%) considèrent que la présence d´incitatifs fiscaux ou de programmes d’aides provenant des divers paliers de gouvernement a été importante dans le choix de mener à bien ce projet.
Près des deux tiers (64%) des entreprises ont de la difficulté à identifier les différents programmes gouvernementaux d’aide ou de subvention en appui à l’innovation ou à la recherche et développement qui leur sont pertinents. Elles s’accordent également (56 %) pour dire que ces programmes ne sont pas adaptés à leur réalité, » constate Stéphanie Jean, fiscaliste et associée chez EY Canada.
Lorsque vient le temps de cibler des programmes gouvernementaux de financement ou les incitatifs fiscaux utiles au développement de leurs projets actuels et futurs d´innovation et de R-D, près du quart des entreprises utilisent des ressources internes uniquement (23%). Près du quart (23%) combinent également leurs ressources internes avec l’aide de consultants spécialisés.
Retrouvez les résultats complets de l’étude ci-dessous.
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