Plus de la moitié des PME canadiennes ont déjà mis à pied des employés
Par La Rédaction
24 mars 2020
La pandémie de COVID-19 frappe de plein fouet les PME. Selon un nouveau sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), auquel plus de 11 000 propriétaires de PME ont répondu au cours de la fin de semaine, 60 % ont vu leurs ventes fondre de façon significative et un sur trois rapporte une perte de plus de 75 %.
La semaine dernière, nous vous présentions les résultats préliminaires d’un premier sondage. Ce nouveau, mis en ligne le 20 mars dernier, se base sur les réponses de 11 283 chefs de PME de partout au pays. Et comme on pouvait s’y attendre, alors que les mesures de confinement se durcissent, la situation s’empire au pays.
Plus de la moitié des propriétaires de PME ont commencé à mettre des employés à pied, et un quart affirment qu’ils ont déjà été obligés de le faire pour la totalité de leurs effectifs, déclare Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI. À ce rythme, la seule façon d’empêcher des pertes d’emplois massives est que le gouvernement fédéral lance un programme de subvention salariale de beaucoup plus grande envergure. »
Dans les prochains jours, de nombreux propriétaires de PME seront malheureusement forcés de faire d’autres mises à pied. Ces travailleurs s’ajouteront aux 930 000 qui ont déjà fait une demande d’assurance-emploi la semaine dernière partout au Canada, ajoute M. Guénette. Annoncer maintenant un programme de subvention salariale adéquat permettrait de protéger de nombreux emplois et de garder le lien entre employeurs et travailleurs, ce qui accélérera la reprise des affaires lorsque la pandémie sera derrière nous. »
La FCEI demande en effet au gouvernement fédéral d’adopter un programme de rétention des emplois lié à la COVID-19 qui subventionnerait les salaires afin que les employeurs soient en mesure de retenir leur personnel. Selon la Fédération, ce programme devrait couvrir au moins 75 % des salaires, pour tous les employeurs, jusqu’à concurrence de 5 000 $ par mois, par travailleur. Il devrait également inclure les travailleurs autonomes et les propriétaires de PME.
La situation est en effet préoccupante si l’on regarde les chiffres : près d’un entrepreneur sur trois affirme qu’il ne survivra pas un mois dans les conditions actuelles.
Pour rappel, c’était un sur quatre la semaine dernière, comme le montre ce graphique précédent (même si la question posée était légèrement différente)
Le coût moyen de la pandémie pour les entreprises touchées a également doublé depuis la semaine dernière et atteint maintenant 136 000 $ (contre 66 000 $ avant). Au Québec, ce chiffre est passé de 53 000 $ à plus de 72 000 $.
Selon les résultats du sondage de la FCEI, plus de la moitié des PME du Canada sont déjà au moins partiellement fermées, les secteurs des services et de la restauration étant les premiers visés. Et ce sondage date du 23 mars, soit le jour de l’annonce des premiers ministres québécois et ontariens de fermer les entreprises non essentielles.
Les gouvernements sont largement occupés par la crise sanitaire actuelle. Ils doivent travailler en même temps pour répondre à l’urgence économique provoquée par la pandémie, conclut M. Vincent. Il est essentiel que les gouvernements agissent rapidement pour préserver les emplois locaux et l’économie en mettant en place des mesures qui permettront aux entreprises de survivre à cette crise sans précédent et d’être présentes lorsque le virus sera derrière nous. »
En termes de revenus d’activité, notons que 60 % des PME canadiens ont vu leurs ventes diminuer de manière significative.
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Pour plus d’informations sur le COVID-19, voici le site officiel du gouvernement.
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