Résolution d’un problème : pourquoi préférerons-nous toujours « ajouter » que « soustraire » ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . [caption id="attachment_81139" align="aligncenter" width="4032"] Daria Nepriakhina / Unsplash[/caption] 21 avril 2021 Une fascinante étude récemment publiée dan [caption id="attachment_81139" align="aligncenter" width="4032"] Daria Nepriakhina / Unsplash[/caption] 21 avril 2021 Une fascinante étude récemment publiée dan Rating: 0

Résolution d’un problème : pourquoi préférerons-nous toujours « ajouter » que « soustraire » ?

Par

Daria Nepriakhina / Unsplash

21 avril 2021

Une fascinante étude récemment publiée dans la revue Nature suggère que notre cerveau a le réflexe de systématiquement choisir la solution « additive », lorsque qu’il est confronté à deux types de stratégie de résolution de problème.

La publication de l’étude dans Nature coïncide avec le lancement du livre Subtract, The Untapped Science of Less, par Leidy Klotz, professeur de l’université de Virginie et coauteurs de cette étude multidisciplinaire.

Dans un article de blogue, Leidy Klotz a raconté l’élément déclencheur de ce nouveau champ de recherche: c’est en construisant un pont en legos avec son enfant qu’il a pris conscience de son propre réflexe « d’ajouter un nouveau bloc » pour égaliser un pont, alors que son enfant avait une solution plus simple et plus rapide : en retirer un!

Après avoir constaté que ce réflexe était commun autour de lui, Leidy Klotz a voulu savoir si ce réflexe pouvait se généraliser à toutes les activités impliquant une résolution de problème. Une équipe interdisciplinaire a conduit 8 expériences différentes dans lesquelles les participants ont «systématiquement» préférer les solutions « additives » aux solutions « soustractives ».

Un plus grand effort cognitif pour la soustraction

Notre étude montre que nous faisons cela à notre détriment, même lorsque la bonne réponse est de soustraire. Et même lorsqu’il y un incitatif financier, nous ne considérons par la soustraction comme une option [à moins d’une directive à cet effet]. Ça se produit en design industriel, qui est mon champ d’intérêt. Mais on l’observe aussi en écriture, en cuisine et dans tout le reste – on n’a qu’à penser à son propre travail et on trouve des exemples. La première chose qui vient à notre esprit c’est : qu’est-ce que je peux ajouter pour améliorer ça? »

Les chercheurs font l’hypothèse que les idées «additives» viennent rapidement et facilement, alors que les solutions «soustractives» demandent un plus grand effort cognitif. Dans le livre Substrat, Leidy Klotz ouvre la réflexion et explore les ramifications de ce phénomène dans le monde et travail.

Nous accumulons les items sur la to-do list, mais nous ne considérons pas raccourcir la liste. Nous créons des incitatifs aux bons comportements, mais nous ne prenons pas le temps de retirer les obstacles qui en freine l’adoption. Nous collectionnons les idées nouvelles et améliorées, mais rejetons rarement les idées périmées. Tous les jours, dans les grands et grands défis de la vie, nous négligeons une des manières fondamentales d’améliorer les choses : nous oublions de soustraire.» 

Le chercheur voit dans ce réflexe un enjeu de société, dépassant la sphère personnelle de chaque individu.

Même lorsque nous y pensons, la soustraction peut être difficile à accomplir en raison de forces biologique, culturelle et économique qui nous poussent dans cette direction. Mais nous avons un choix – nos angles morts ne doivent pas continuer d’alourdir nos villes, nos institutions et nos esprits. En diagnostiquant le problème, on peut le traiter.»

Le sujet de la «décroissance» et du «faire plus avec moins» est assurément contemporain; le concept trouve écho dans la culture populaire, avec des documentaires comme The Minimalists – Less is now et L’art du rangement de Marie Kondo… et maintenant dans le monde du travail!



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