Retour au bureau : des envies bien différentes entre les organisations et les employés ! Reviewed by Kévin Deniau on . 18 juin 2021 C'est LE grand sujet du moment : le retour du travail en présentiel. Avec le recul de la pandémie et la levée progressive des contraintes sanitaire 18 juin 2021 C'est LE grand sujet du moment : le retour du travail en présentiel. Avec le recul de la pandémie et la levée progressive des contraintes sanitaire Rating: 0

Retour au bureau : des envies bien différentes entre les organisations et les employés !

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18 juin 2021

C’est LE grand sujet du moment : le retour du travail en présentiel. Avec le recul de la pandémie et la levée progressive des contraintes sanitaires, les organisations sont en grande réflexion quant à la manière d’organiser (à nouveau) le travail; à nouveau car elles avaient dû l’an passé s’adapter rapidement en passant la majorité de leurs salariés en télétravail.

Mais tout porte à croire que le chemin ne se fera pas en sens inverse. Du moins pas complètement. C’est en tout cas l’enseignement principal des sondages réalisés par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés le 14 juin. Certes, ce type d’étude se multiplie ces derniers temps. Mais le grand avantage de celle-ci est qu’elle met en comparaison les réponses des professionnels agréés (CRHA) et de l’autre, des télétravailleurs. L’occasion de s’apercevoir que les deux points de vue ne sont pas tout à fait similaires…

Quelle forme de flexibilité ?

De manière générale, le télétravail est là pour rester. La vraie question étant plutôt : oui, mais dans quelle mesure ?

4 travailleurs interrogés sur 10 (38 %) souhaitent ainsi du télétravail à temps plein contre… 1% des CRHA ! Intéressant de noter que chez les travailleurs, plus les personnes sont âgées, plus elles souhaitent rester en télétravail. Par contre, plus il s’agit de hauts dirigeants et plus le travail au bureau est privilégié.

En résumé, d’un côté les employés expriment une réelle volonté de préserver une flexibilité absolue et de l’autre, les organisations doivent composer avec des impératifs et des préoccupations légitimes (cohésion d’équipe, culture organisationnelle, maintien de la productivité collective, etc.) et souhaitent ainsi maintenir une certaine présence planifiée au bureau.

Il y aura un réel effort d’échange et de communication à fournir de part et d’autre afin d’aborder les questionnements et de favoriser l’acceptabilité, explique Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre. Ce sera une belle occasion pour les organisations de faire preuve d’innovation et de co-créativité. »

En fonction des tâches plutôt que de jours ?

D’ailleurs, pour l’Ordre, le modèle hybride basé sur le type d’activité plutôt que le nombre de jours de présence requise chaque semaine, est une voie particulièrement intéressante à explorer. Ce type de modèle, qui prévoit une certaine présence physique des employés au bureau, permet non seulement aux organisations de soutenir leur culture organisationnelle, mais aussi de maintenir la productivité collective, l’innovation, la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance, lesquels ont été quelque peu éprouvés dans le mode 100% télétravail.

L’idée est de travailler en personne quand c’est plus productif et porteur de le faire ainsi, et de laisser aux gens la latitude de travailler d’où ils veulent lorsque les activités qu’ils réalisent sont optimales en mode solo.

Justement, à la question des tâches qui ont une valeur ajoutée à être réalisées au bureau, les réponses des salariés concernent plutôt :

  • Les rencontres d’équipe et consolidations des relations
  • La gestion des dossiers à caractère délicat
  • Les processus d’embauche et d’intégration des nouveaux talents
  • Ou encore la formation, l’accompagnement, et le transfert des connaissances ou le mentorat

Et pour quels espaces de travail ?

Les nouveaux modes de travail engendrent forcément une réflexion sur les espaces de travail. On a vu dernièrement que les bureaux à aire ouvertes étaient remis en cause… par le cabinet qui avait contribué à les populariser.

Selon la moitié des CRHA, leur organisation prévoit de réaliser des modifications d’envergure à leur espace de bureau actuel au cours de la prochaine année ou à plus long terme. Même si 71 % d’entre eux croient que leur organisation ne prévoit pas déménager ses espaces de bureaux.

En moyenne, les CRHA affirment que leur organisation accorde une très forte importance (8,5 sur une échelle de 10) à l’idée d’avoir des espaces favorisant les rencontres, la collaboration et le partage d’information.

Les travailleurs partagent également cette idée en y accordant une importance de 7,3 sur 10. Ces derniers restent toutefois attachés à leur bureau individuel avec une importance donnée de 7,6 sur 10.

L’enjeu de la surveillance en télétravail

Enfin, dernier enseignement important de cette série de sondage : l’enjeu de la surveillance. Ainsi, près d’un tiers des travailleurs (32 %) disent être soumis à des technologies de surveillance en contexte de télétravail. Ce qui n’est pas sans conséquence ! 40 % sont en effet d’avis qu’elles augmentent le niveau de stress.

Les organisations ont recours à ces systèmes afin notamment d’éviter les abus des employés, de maintenir la productivité et d’assurer la sécurité et la confidentialité de l’information.

L’Ordre ne voit pas cette surveillance d’un bon œil.

Cette pratique nous apparaît aller à l’encontre de l’instauration d’un climat de confiance et d’autonomie, poursuit Mme Poirier. Nous estimons qu’il est préférable de faire preuve de confiance à cet égard et le cas échéant, gérer l’exception. »

D’ailleurs, dans un contexte de télétravail, la confiance démontrée par le supérieur est placée au premier rang par les travailleurs – au même niveau que l’autonomie et l’empathie et l’humanité – en ce qui a trait aux éléments importants de la relation avec le gestionnaire. Les travailleurs accordent une importance de 8,1 sur 10 pour ces éléments. De quoi faire réfléchir à l’approche de l’été et du retour au bureau…

MÉTHODOLOGIE

Réalisée auprès de ses membres par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, la collecte de données en ligne s’est déroulée du 24 au 28 mai 2021 inclusivement. Au total, 1062 conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés œuvrant en entreprise y ont répondu.



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