« Si la pandémie est un tremblement de terre, le tsunami sera les problèmes de santé mentale » Reviewed by La Rédaction on . 19 juin 2020 Pour prendre le pouls de la société, nous avons interrogé Jean-Rémy Provost, le directeur exécutif de Revivre un leader dans le domaine de la san 19 juin 2020 Pour prendre le pouls de la société, nous avons interrogé Jean-Rémy Provost, le directeur exécutif de Revivre un leader dans le domaine de la san Rating: 0

« Si la pandémie est un tremblement de terre, le tsunami sera les problèmes de santé mentale »

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19 juin 2020

Pour prendre le pouls de la société, nous avons interrogé Jean-Rémy Provost, le directeur exécutif de Revivre un leader dans le domaine de la santé mentale. L’organisme vient d’ailleurs d’annoncer le lancement de ses services en virtuel pour mieux répondre à la demande accrue tout en respectant les enjeux de distanciation physiques.

Rappelons que, chaque année, 1,6 million de Canadiens déclarent avoir des besoins non satisfaits en matière de santé mentale, selon Revivre. Ce chiffre risque d’être en augmentation du fait de la crise sanitaire et économique actuelle, qui sous-entend un nombre croissant de personnes vivent de l’insécurité, de l’incertitude et le deuil.

La santé mentale est le défi du 21e siècle, et nos leaders le savent. C’est pourquoi nos services ont été déclarés essentiels pendant cette crise. Toutefois, nous n’avons pas les moyens de soutenir toutes les personnes qui en ont besoin. Pendant cette période tumultueuse, nous assistons à une augmentation sans précédent de la demande, qui ne fera que s’intensifier pendant les mois et les années à venir. À l’aide de cette innovation, nous visons à accroître notre capacité à aider le plus possible de personnes partout au Canada », insiste Jean-Rémy Provost.

5 ateliers d’autogestion

L’innovation en question, c’est le virage numérique de Revivre qui est en train de migrer ses 5 ateliers (autogestion de l’anxiété, de la bipolarité, de la dépression, de l’estime de soi, en milieu de travail) d’aide et d’accompagnement en virtuel sur une plateforme de formation en ligne. Ceci a été rendu possible grâce à un don de 650 000 $ de Bell Cause pour la cause et au soutien de plusieurs autres parties prenantes (dont la Banque Nationale, la Fondation Echo, la Fondation Casse-Tête, la Fondation Hewitt et Power Corporation du Canada).

La demande pour du soutien en santé mentale a augmenté en raison de l’isolement et du stress accrus causés par la crise de la COVID-19. Les ateliers virtuels bilingues et les groupes de soutien de Revivre permettront à plus de gens aux prises avec le stress et l’anxiété à prendre soin d’eux-mêmes et à mieux gérer leurs symptômes », indique ainsi Mirko Bibic, président et chef de la direction de BCE et Bell Canada.

Paradoxalement, le début de la crise ne s’est pas traduit pas une hausse soudaine de l’activité de Revivre.

Les gens étaient plus dans des actions d’adaptation. Pour travailler à la maison, pour s’occuper des enfants. Cela a pris quelques semaines avant de voir la première vague. Mais il faut bien garder à l’esprit que, si la pandémie est un tremblement de terre, le tsunami va être les problèmes de santé mentale », assure Jean-Rémy Provost.

« Tenir compte des lumières jaunes qui s’allument »

Aujourd’hui, il reconnaît que de plus en plus d’entreprises contactent Revivre. Le grand problème, selon lui, c’est l’incertitude :

On ne sait pas quand ça va se terminer, il n’y a pas de date de fin comme lors de la crise du verglas. La plupart des gens vont bien s’en sortir mais, pour certains, ce sera plus difficile de vivre avec cette incertitude. »

Ce dernier a d’ailleurs une appréhension de l’automne, une période de dépression saisonnière habituelle, surtout s’il y a une deuxième vague d’ici là.

Ce qu’on peut faire selon lui ?

Être à l’affût de sa santé mentale. Dès l’apparition de signes, si notre quotidien est chamboulé, si l’on n’est plus capable de travailler, si on a des problèmes d’appétit ou de sommeil, il faut demander de l’aide. Et ne surtout pas tarder. Le message, c’est vraiment de tenir compte des lumières jaunes qui s’allument. »

Les ateliers de Revivre, basés sur le concept de soutien à l’autogestion et offerts en français et en anglais, permettent d’ailleurs à chacun d’assumer la responsabilité de sa propre santé, autrement dit de :

  • Réduire les symptômes.
  • Prévenir les rechutes.
  • Améliorer son bien-être au quotidien.

Fondé en 1991, Revivre réalise près de 16 000 interventions par année auprès de plus de 10 000 personnes. Les services de cet organisme sont offerts partout au Québec en collaboration avec 65 organismes partenaires. Vous pouvez consulter le site Internet de Revivre si vous ressentez des problèmes, vous ou vos salariés.



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