Télétravail et bien-être: des signaux «mixtes» de la part des professionnels canadiens
26 mars 2021
En janvier dernier, le développeur de logiciels Capterra a sondé le moral de plus de 1 000 professionnels canadiens en télétravail. Le portrait qui en ressort donne des signaux mixtes; certaines données rassurent, alors que d’autres sont carrément inquiétantes.
Commençons par la statistique la plus inquiétante du sondage : 73% des employés canadiens rapportent des symptômes d’épuisement professionnel. En d’autres mots, trois employés sur quatre ressentent une certaine forme de détresse au travail.
La situation est encore plus problématique chez 18-25 ans, qui ressentent de l’épuisement professionnel à la hauteur de 80 %, soit quatre employés sur cinq, ce qui est à la fois énorme et inquiétant.
Les symptômes les plus fréquemment évoqués sont les suivants :
- Sentiment d’isolement (35%);
- Difficulté à dormir (30%);
- Problème de concentration (28%).
Voir le verre à moitié plein
Malgré tout, trois statistiques du sondage donnent une lueur d’espoir, si on consent à voir le verre «à moitié plein» plutôt que «à moitié vide».
D’une part, seulement 32 % des employés sondés ressentent davantage de stress depuis leur affectation à domicile – ce qui laisse un large 68 % des travailleurs qui s’accommodent bien de la situation, et qui, peut-être même, y trouvent un facteur pour faire diminuer leur stress.
Aussi, deux des trois principales causes de stress ne sont pas intrinsèquement liées au télétravail : 37% mentionnent la charge de travail et 36% la peur de perdre son emploi.
D’autre part, un tiers des professionnels (33%) affirment avec aplomb apprécier davantage leur métier depuis le début de la pandémie.
Finalement, de manière plus globale, 85% des télétravailleurs aiment suffisamment l’expérience pour désirer la poursuite du télétravail – « au moins de manière partiel » – quand la pandémie sera terminée.
Les limites du télétravail
La conclusion évidente de ce sondage est que, à lui seul, le télétravail connaît des limites et pose problème.
D’ailleurs, si on leur donne le choix, seulement 15 % des répondants poursuivraient l’expérience du télétravail « à temps plein » au-delà de la pandémie.
Les raisons sont simples. Tout d’abord, 68% d’entre eux soulignent qu’il est plus facile d’effectuer un travail collaboratif quand on est au bureau. C’est aussi la conclusion à laquelle nous arrivions, dans un article portant sur le brainstorming créatif.
Ensuite, 44% des répondants mentionnent comme principale cause de stress l’absence de séparation entre le travail et la vie personnelle. On peut en comprendre la cause. Plusieurs travailleurs n’ont pas les moyens d’avoir un espace dédié au travail; ils s’installent sur un coin de table dans le salon ou la cuisine, parfois avec des enfants qui leur tournent autour.
Le modèle hybride, le meilleur des deux mondes
La formule « hybride » – composée de journées au bureau et de journées à la maison – rallie malgré tout une forte majorité de travailleurs; 71 % seraient satisfaits d’une telle formule, alors que 55% y voient un outil pour trouver un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée.
Vivement un allègement des mesures sanitaires, donc, afin d’explorer ce fameux modèle hybride!
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