Télétravail Québec : le nouveau lobby pour promouvoir le travail à distance dans la province
16 mai 2019
En novembre dernier, le travailleur autonome José Lemay-Leclerc a enregistré le groupe Télétravail Québec au Registre des lobbyistes. Son objectif : convaincre le gouvernement du Québec d’adopter un rôle proactif dans la promotion du télétravail. Il nous explique sa démarche.
Dans le Registre des lobbyistes, le projet se formule ainsi :
L’objectif de [notre] mandat est de rendre le télétravail plus populaire et mieux encadré afin que les télétravailleurs et les entreprises qui offrent du télétravail soient gagnants équitablement dans ce projet. Nous voulons réunir plusieurs organismes et entreprises qui pourront venir en aide aux télétravailleurs, gratuitement, et ainsi réduire les effets négatifs d’une mauvaise gestion d’un employé qui fait du télétravail. Notamment par l’organisation de formation gratuite accessible à tous.»
Joint au téléphone, José Lemay-Leclerc explique que le Québec a pris du retard, quand on compare à ce qui se fait aux États-Unis ou en Europe :
Beaucoup de choses ont été faites en France dans ce dossier, cite-t-il en exemple. Il y a désormais un droit au télétravail. Les Français ont un guide pour s’y référer, et je crois que le même principe devrait s’appliquer ici. »
En 2017, le gouvernement Macron a passé une « ordonnance » au Code du travail pour permettre aux employés de soumettre une demande de télétravail à leur employeur, mais sans obligation pour ce dernier de l’accorder.
Je crois que les employeurs ont une plus grande ouverture que l’on pense envers le télétravail. Mais comme ça demande une adaptation de la part des entreprises, c’est perçu comme quelque chose qui a un coût. Le gouvernement doit donner un signal clair aux entreprises, en passant des lois qui soutiennent et facilitent l’adoption du télétravail. »
Dans la foulée de son inscription au Registre, José Lemay-Leclerc a lancé le site teletravailquebec.org, sur lequel il invite les gens à venir s’inscrire pour suivre ses démarches et soutenir cette cause. Il jongle également avec la possibilité de mettre sur pied une certification de « télétravail » pour les entreprises.
Nous le voyons sur la forme d’un audit que l’on fera passer aux entreprises. Une entreprise serait certifiée « télétravail » à partir du moment où un certain pourcentage d’employés se prévalent de cette option. »
De nombreux avantages
Le télétravail compte de nombreux avantages, souligne José Lemay-Leclerc, en guise de plaidoyer :
Le télétravail a un impact positif sur l’environnement, puisqu’il permet de réduire le nombre de déplacement. Il y a aussi des avantages pour les travailleurs, qui peuvent avoir une meilleure conciliation travail-famille. L’employeur y trouve aussi son compte, en économisant sur les coûts d’espace locatif. »
Le travailleur autonome croit que les différentes régions du Québec pourraient également en tirer parti :
S’il y a des politiques favorisant le télétravail, les gens qui demeurent dans des villes ou des régions éloignées pourraient offrir leurs services plus facilement à des entreprises qui ne sont pas nécessairement dans le même espace géographique », explique-t-il.
Prochaines étapes
Télétravail Québec demeure un projet embryonnaire pour le moment. Des rencontres ont été sollicitées auprès des différents partis politiques, mais sans plus. José Lemay-Leclerc explique qu’il doit encore développer une offre de services pour les employés et les employeurs, sur son site Web. Et qu’un lancement plus « officiel » pourrait avoir lieu dans les prochains mois.
- Pour en savoir plus :
Quelques statistiques sur le télétravail :
– En 2011, Ipsos a effectué un sondage pour connaître le pourcentage de gens en télétravail dans chaque pays : le Canada en comptait alors 8 %, les États, 11% et la France 6%.
– En 2013, un sondage BMO a montré que 23 % des employeurs québécois offraient l’option à leurs employés, un pourcentage similaire à la moyenne canadienne (23%).
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