1642 Sodas: David contre Goliath Reviewed by Mireille Levesque on . Bastien Poulain, le créateur d'un cola purement montréalais, joue dans la cour de Coca-Cola pour mettre ses bouteilles en marché. Avec 1642 Sodas, auparavant 16 Bastien Poulain, le créateur d'un cola purement montréalais, joue dans la cour de Coca-Cola pour mettre ses bouteilles en marché. Avec 1642 Sodas, auparavant 16 Rating: 0

1642 Sodas: David contre Goliath

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Bastien Poulain, le créateur d’un cola purement montréalais, joue dans la cour de Coca-Cola pour mettre ses bouteilles en marché. Avec 1642 Sodas, auparavant 1642 Cola, il prend part à une lutte quotidienne à travers un secteur en apparence saturé. 

16 mai 2017

Vendredi le 12 mai dernier, l’Association des professionnels de la communication et du marketing (APCM) conviait ses membres à un Déjeuner Stratégie pour entendre la petite histoire d’une grande boisson gazeuse.

Le flash 

Comment en arrive-t-on à vouloir vendre un cola en Amérique, la mère patrie du produit, où règnent des géants?

Nous sommes en mars 2013. Bastien Poulain, un Breton qui habite la métropole depuis 5 ans, savoure la traditionnelle poutine. Alors qu’on lui sert une boisson gazeuse américaine pour accompagner son plat, naît une idée. Pourquoi ne pas créer un cola local? N’ayant pas froid aux yeux, le Québécois d’adoption se lance dans le projet.

Occupant deux emplois dans le monde hôtelier, le trentenaire profite alors d’un salaire confortable. Il conserve cette source de revenus jusqu’en 2014. Bastien jongle alors simultanément avec tous les aléas administratifs et financiers de la réalité entrepreneuriale, pour réaliser son rêve de produire un soda d’ici, haut de gamme et additionné de sucres naturels (sucre de canne, miel du Québec et sirop d’érable).

Les Dragons

Arrive octobre 2015. L’entrepreneur passe le casting pour participer à l’émission Dans l’oeil du dragon. Une véritable opportunité! Toutefois, un problème majeur le guette: il n’a pas de bouteilles en stock, que des échantillons. Le tournage doit avoir lieu au début mars. Il convainc les producteurs de le choisir tout de même.

En affaires, il faut provoquer des opportunités avec culot et audace», affirme-t-il.

Il réussit à mettre la main sur sa première production au cours du mois de janvier, ce qui lui laisse six semaines pour réaliser des transactions avant le tournage. Durant cette période, M. Poulain trouve 72 points de vente et écoule toutes ses boissons gazeuses.

On a mis Montréal en bouteille», clamait fièrement le conférencier.

Cette réalisation lui donne alors une crédibilité auprès des Dragons Alexandre Taillefer, Serge Beauchemin, Mitch Garber et Martin-Luc Archambault. Suite à l’émission, ceux-ci acceptent d’investir 135 000 $ pour 30 % des parts de son entreprise. Cela semble gourmand à première vue. Par contre, pour M. Poulain, cette offre signifie l’obtention d’un impact réel sur le marché. Elle représente une association avec des mentors renommés et des conseils en or.

La lutte

Avec ses bouteilles du nom de 1642, adressant un clin d’oeil à la date de fondation de Montréal, et des visuels de Paul de Maisonneuve, Jeanne Mance et Jacques-Cartier remis au goût du jour avec humour, le jeune homme part à la conquête de nouveaux commerces.

Ses amis propriétaires de bars et de restaurants ne suffisent plus. Il faut dénicher d’autres distributeurs et prendre de l’expansion.

Même s’il développe une relation privilégiée avec les gérants d’épicerie et attire la sympathie avec son produit «d’icitte», comme il aime l’appeler, l’entrepreneur doit affronter des défis considérables.

Les compagnies comme Pepsi et Coca-Cola occupent presque tous les espaces en épicerie, elles ont des ententes d’exclusivité avec la majorité des restaurants et entreprennent des campagnes de marketing très agressives.

Un marché en décroissance

Comme si combattre la compétition féroce ne lui suffisait pas, l’homme d’affaires s’attaque à un marché de 4,4 milliards de dollars en déclin.

Les parts de marché pour les 2 litres et les canettes subissent en ce moment une décrue.

Par contre, inversement, le secteur des boissons énergétiques et des sodas artisanaux se trouve en légère croissance. Les statistiques révèlent que le soda artisanal génère à lui seul 80 millions de dollars.

Ce phénomène indique une diminution du volume, mais une augmentation de la qualité. Ces chiffres donnent raison à Bastien de miser sur son produit local et haut de gamme.

De mon vivant, l’entreprise ne vendra pas de 2 litres, mais un plaisir unique en petite bouteille. Le produit sera plus cher, peut-être, mais à saveur locale et meilleur.»

La victoire progressive

Avec tous ses efforts, Bastien Poulain a réussi à obtenir une signature dans 120 bars et restaurants, dont 6000 à Montréal. Il a aussi gagné plusieurs places dans les magasins et épiceries, dont trois attitrées dans chaque Metro.

De quoi rêve-t-il en 2017? Conquérir le Canada anglais. Il s’affaire actuellement, avec son équipe, à planifier la transition, adapter le visuel et le langage de sa marque afin de réussir le passage. Faire de 1642 Sodas une bannière «très canadienne» sans perdre son essence québécoise revêt un challenge indéniable.

On souhaite la meilleure des chances pour la suite à cet entrepreneur inspirant!

En conclusion, voici une vidéo fraîchement mise en ligne illustrant l’effet 1642 Sodas!

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