3 leviers pour créer du sens au travail Reviewed by Philippe Jean Poirier on . [caption id="attachment_84004" align="aligncenter" width="300"] Josée Marcotte (courtoisie)[/caption] 11 mai 2021 Les travailleurs sont « désorientés » et psych [caption id="attachment_84004" align="aligncenter" width="300"] Josée Marcotte (courtoisie)[/caption] 11 mai 2021 Les travailleurs sont « désorientés » et psych Rating: 0

3 leviers pour créer du sens au travail

Par

Josée Marcotte (courtoisie)

11 mai 2021

Les travailleurs sont « désorientés » et psychologiquement éreintés après plus d’un an de pandémie. Comment les employeurs peuvent-ils aider leurs employés à trouver un second souffle pour la relance? En démontrant de la bienveillance, certes. Mais aussi surtout en créant du sens au travail. Nous abordons la question avec Josée Marcotte, CRHA, présidente et coach en management chez Émergence, qui nous donne une perspective de terrain.

La conseillère RH fait un premier constat :

Les entreprises n’ont jamais investi autant de dollars en bien-être au travail – cours de yoga, gym, etc… Et pourtant, les coûts d’assurance ont explosé au niveau des pathologies psychologiques au travail. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce n’est pas ce type de moyens qu’il faut déployer; il faut donner du sens au travail. »

Valeurs, finalité et affiliation

La question du sens a quelque chose « d’intangible », reconnaît la conseillère RH. Cependant, il existe des leviers concrets sur lesquels on peut travailler. À commencer par les trois suivants :

1) les valeurs (notre identité en tant que travailleur),

2) le pourquoi (la finalité de ce que l’on fait)

et 3) l’affiliation (le sentiment d’appartenir à une communauté).

Le premier levier est d’ordre personnel, explique la conseillère RH. Comme travailleur, on a besoin de se reconnaître dans l’organisation pour laquelle on travaille. La culture et les valeurs de l’entreprise doivent correspondre à celles du travailleur de manière intrinsèque. Il faut qu’il y ait une connexion au niveau émotif. »

Pour faire vibrer cette corde personnelle, la direction doit avoir le courage «d’afficher ses couleurs». Elle doit nommer ses valeurs et ensuite agir conformément avec elles.

Ça commence à l’étape du recrutement : trop souvent, les canevas d’entrevue se concentrent sur ce que le candidat est capable de faire et non sur qui il est et en quoi il croit profondément. Les gens qui font le recrutement doivent connaître les valeurs de l’entreprise et aller voir si ça résonne chez le candidat.»

Aussi, Josée Marcotte suggère aux entrepreneurs de passer chaque décision – petite ou grande – dans le filtre des valeurs d’entreprise, une pratique peu répandue en PME.

Pour qu’un employé adhère aux valeurs, elles doivent être vécues dans l’entreprise. »

Le besoin de faire le bien

Un second levier est celui du « pourquoi » ou de la finalité des tâches à accomplir. Les humains ont besoin de sentir qu’ils participent à un projet qui fait progresser la société ou, à tout le moins, qui apporte quelque chose de positif.

Pas besoin de faire des navettes spatiales! prévient la conseillère. Il y a toutes sortes de façon de contribuer à la société. Les travailleurs se demandent : est-ce que je joue un rôle positif dans la société? »

Les dirigeants et les gestionnaires doivent rappeler l’importance des tâches et des rôles de chacun.

Lors d’un mandat, j’ai demandé à une personne qui travaillait à l’entretien ménager dans un hôpital quel était son rôle. Elle m’a répondait qu’elle lavait des toilettes. Elle fait bien plus que cela : elle sécurise les lieux pour faire en sorte d’éviter la propagation de virus; c’est une tâche très importante. »

En d’autres mots, les gestionnaires doivent aborder le « pourquoi » avant de passer trop rapidement au « comment » d’une tâche ou d’une responsabilité.

Nourrir l’autonomie, la compétence et d’affiliation sociale

De plus en plus d’études montrent un lien entre le « sens au travail » et le sentiment d’autonomie, de compétence et d’appartenance à une communauté.

Pour qu’un emploi ait du sens, on doit avoir l’impression qu’il nous correspond, qu’il aide la société à progresser, mais aussi qu’il répond à nos besoins psychologiques de base que sont le besoin d’autonomie, de compétence et d’affiliation », résume la conseillère RH.

En ce sens, Josée Marcotte croit que les entreprises qui mettent de l’avant l’intrapreneuriat ou des modèles de gestion libérée ou d’holacratie sont plus à même de nourrir le besoin d’autonomie et de développement de compétences des employés.

Si on fait confiance aux gens et qu’on leur permet de s’investir pleinement dans leur travail, je crois qu’ils trouveraient davantage de sens à leur travail. »

Voilà une vision inspirante!



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