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Les secrets d’un chasseur de têtes

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Comment savoir ce que cherche et comment procède un chasseur de têtes? En lui posant la question! J’ai rencontré Martin Lauzon, recruteur dans le domaine de la vente, des médias et des communications à la firme St-Amour et associés.

28 avril 2017

La première question que je désirais poser à Martin Lauzon concerne LinkedIn: est-ce aussi important qu’on le dit; est-ce vrai que, si on ne remplit pas entièrement son profil, avec tous les bons mots clés, il y a des chances qu’on passe entre les mailles du filet?

C’est certainement possible! s’exclame-t-il. LinkedIn est devenu l’outil principal de repérage pour les recruteurs. Bien sûr, il n’y a pas que cela. Quand je reçois un mandat, je vérifie le site Web des compétiteurs, pour voir si les postes ne sont pas déjà indiqués. Puis, il y a tout un réseau qu’on développe au fil du temps.»

Quels sont les mandats les plus récurrents? Quel genre de main-d’œuvre est le plus recherchée par les recruteurs?

D’une part, les entreprises cherchent des postes de direction, dit Martin Lauzon. Ils ne veulent pas se tromper, sachant combien ça coûte cher de faire une mauvaise embauche. Puis, il y a les spécialistes. Lorsqu’une entreprise désire embaucher un professionnel dans un domaine très pointu, elle n’a peut-être pas l’expertise interne, ni les ressources pour trouver cette personne. Elle peut alors se tourner vers une firme de recrutement.»

Est-ce à dire que les chasseurs de têtes sont des «experts» des domaines pour lesquels ils prennent des mandats?

C’est une expertise que l’on développe au fil des mandats. La première fois que j’ai reçu un mandat pour un poste de géomarketing, j’ai fait mes devoirs! s’exclame le chasseur de têtes. J’ai lu sur le sujet, j’ai fait des recherches. Plus important encore, je parle avec les candidats. Je leur pose des questions, pour mieux comprendre les enjeux et les défis de leur secteur.»

L’esprit d’entrepreneur, nouvelle compétence recherchée

Les compétences techniques sont une chose, les soft skills en sont une autre. Quelles sont les attitudes et les comportements recherchés par les entreprises?

C’est souvent les mêmes qui reviennent, le leadership, la créativité… C’est aussi propre au poste qu’on veut pourvoir. Quand on cherche un vendeur, on veut évidemment qu’il ait de l’entregent!»

Existe-t-il de nouvelles compétences en émergence?

J’entends de plus en plus souvent dire qu’on cherche une personne avec «l’esprit d’entrepreneur». Quelqu’un qui a de l’initiative, qui est autonome. On cherche des «intrapreneurs», aussi. Des gens qui voient l’entreprise pour laquelle ils travaillent comme leur propre entreprise. Ces gens-là vont se demander comment aider l’entreprise à atteindre ses objectifs corporatifs, plutôt que de simplement se concentrer sur leurs objectifs individuels.»

Ne pas dire non trop vite

Les chasseurs de têtes, par leur nature, contactent la plupart du temps des candidats déjà en emploi. Or, que le travailleur soit intéressé ou non par l’offre, Martin Lauzon croit que ça vaut la peine d’écouter.

Je recommande toujours à un candidat de rester l’esprit ouvert. Ça se peut qu’il ne soit pas intéressé au moment où on le contacte. Mais la situation peut changer.»

Le recruteur invite d’ailleurs les candidats à partager le genre de défis qui les intéressent.

Sait-on jamais, dans un mois, deux mois, un an? On peut revenir avec une nouvelle offre, plus en ligne avec leurs besoins.»

Ne risque-t-on pas de se mettre dans le pétrin en parlant avec un recruteur? Martin Lauzon assure d’agir en toute discrétion.

Lorsqu’on contacte un candidat, on ne peut pas savoir si la personne est assise dans son bureau avec son patron en face de lui… La première question que je pose toujours, c’est si c’est un bon moment. Si c’est non, je n’insiste pas.»

L’information qui ressort des échanges, elle, demeure confidentielle à 100 %.

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