Perspective 2021 : les 6 travaux de la fonction RH… version française

Audrey Richard, courtoisie

11 février 2021

La pandémie n’a pas fini de bouleverser le monde du travail. L’impact de la crise sanitaire continuera de se faire sentir dans les entreprises, tout au long de l’année 2021.

Nous avons discuté avec Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), pour connaître les priorités des professionnels RH dans l’hexagone.

1. Préserver les emplois

En 2020, les directeurs RH français ont travaillé très fort pour faire des restructurations « sans diminution d’effectifs », explique Audrey Richard. Et ils y sont largement parvenus, en renégociant des ententes collectives.

Les DRH se sont battu pour maintenir l’emploi. Ils se battent avec des ruptures conventionnelles collectives – ou des accords de performance collective. En 2021, je pense que ça ne va pas forcément tenir. Et il y a des plans sociaux qui vont arriver. »

Cette année, les DRH continueront donc de se battre pour l’emploi, tout en sachant qu’un ralentissement économique s’en vient et que des mises à pied, dans certains contextes, seront inévitables.

2. Repenser le lieu de travail

Le télétravail, combiné au ralentissement économique, devrait convaincre des entreprises à revoir à la baisse leur espace de travail.

Quand les collaborateurs ne viennent plus dans l’entreprise 5 jours sur 5, c’est inutile de payer un bâtiment et de l’électricité comme si l’équipe était à l’œuvre à temps plein, avance la présidente. Beaucoup de DRH travaillent sur des fermetures de sites au profit d’espace de coworking. »

3. Outiller le management

En France, la culture de gestion est très hiérarchique, presque « militaire », explique Audrey Richard. Patrons et gestionnaires ont donc du être formés pour acquérir de nouvelles compétences de gestion à distance.

En télétravail, un style de management très hiérarchique, ça ne marche pas du tout. La gestion doit être basée sur la confiance, l’autonomie, le dialogue. On doit être dans un esprit de collaboration, de coaching et d’accompagnement des employés. »

Cette transition vers un nouveau mode de gestion a été amorcée en 2020 et se poursuivra cette année. Un sondage mené par l’ANDRH en septembre dernier place « l’accompagnement du management » au sommet des priorités de 2021, pour 56% des DRH.

4. Pérenniser l’assouplissement des processus

L’urgence sanitaire a fait sauter les obstacles bureaucratiques, freinant le passage à l’action.

En France, nous sommes très procéduriers; il y avait des délais à respecter, nous n’avions pas le droit de faire certaines rencontres en visioconférence; c’était infernal. Or, du jour au lendemain, tout ça a sauté, on s’est tous retrouvé en ligne, on a communiqué beaucoup plus qu’avant. Le dialogue social a changé : les syndicats et la direction ont arrêté d’être sur des jeux de rôle et ont construit ensemble. »

La présidente souligne qu’environ 10 000 accords entre patrons et employés ont signé depuis le mois de mars.

On a montré que ça marchait. Et là, on ne veut pas revenir sur des jeux de rôle comme avant. On demande donc aux gouvernements d’assouplir les règles. »

5. Gérer de la vaccination

Parmi les nouveaux dossiers qui occuperont la fonction RH en 2021, il y a celui de la vaccination. En France, tout indique que les entreprises seront appelées en renfort pour effectuer une vaccination massive de la population, quand les doses seront offertes à tous.

Le lieu de travail est considéré comme un lieu de confiance. Les grandes entreprises, qui ont un médecin du travail, vont probablement faire de la vaccination. Les petites entreprises, elles, se concentreront sur la communication et la sensibilisation, pour encourager les gens à se faire vacciner.»

6. Préparer la transition énergétique

En plus des enjeux entourant la pandémie, les DRH français auront la tâche supplémentaire de participer à la transition écologique des entreprises. Le 17 décembre dernier, le gouvernement Macron a demandé aux organisations d’intégrer la transition écologique aux attributions de leur comité social économique (CSE).