Comment le télétravail va influencer la culture organisationnelle

14 octobre 2021

Peu à peu, les employeurs du Québec annoncent leurs intentions en termes de télétravail post-Covid. Certains ont déjà annoncé des politiques très flexibles, alors que d’autres préconisent un retour au bureau dès qu’il sera sécuritaire de le faire. À long terme, quels pourraient être les impacts de ces politiques sur la culture des organisations?

Le télétravail a été imposée aux organisations au début de la pandémie. Maintenant qu’un retour sur les lieux de travail est envisageable à court ou moyen terme, les organisations doivent se positionner quant aux possibilités de travailler en dehors du bureau.

Depuis un an et demi, une foule de sondages ont indiqué qu’une majorité de travailleurs aimeraient garder la possibilité de pouvoir travailler de la maison ou dans un autre lieu en dehors du bureau. Comme c’est le cas pour la rémunération ou le nombre de jours de vacances, la politique de télétravail d’un employeur deviendra un critère important pour le choix d’une organisation.

Un impact majeur

Pour certains, plus leur organisation sera flexible quant aux possibilités de télétravail, le mieux ce sera. Pour d’autres, les organisations qui favoriseront la présence au bureau dans un environnement agréable et stimulant seront privilégiées.
Dans ce contexte, on peut se demander quel sera l’impact à long terme de ces politiques sur la culture des organisations.

Pour Philippe Zinser, formateur (notamment sur Isarta), coach et conférencier en ressources humaines pour la firme Patrimoine RH, il est évident que le télétravail transformera la culture organisationnelle. Il voit un impact majeur notamment du côté des entreprises ayant une culture traditionnellement plus paternaliste, qui devront notamment songer à revoir leurs pratiques de gestion.

Une autre certitude selon lui est que les entreprises qui n’offriront pas de flexibilité en termes de télétravail perdront des employés.

Une norme qui s’installe peu à peu

Avant, le télétravail représentait une façon de se démarquer chez les entreprises que j’accompagnais, mentionne Philippe Zinser. Aujourd’hui, le travail à distance devient peu à peu une norme ».

Pour lui, à plus long terme, les entreprises qui se démarqueront en termes de télétravail seront celles qui commenceront à recruter des employés provenant d’autres provinces ou d’autres pays.

Outre la provenance des employés, les politiques de télétravail à long terme pourraient-elles influencer le type d’employés qu’une organisation recrutera ? Les employés pour qui l’amitié au travail est particulièrement importante pourraient-ils favoriser les entreprises qui privilégient le travail sur place ?

À l’inverse, les plus introvertis chercheront-ils davantage les endroits où un maximum de télétravail est offert ? Pour Philippe Zinser, il faut ici garder en tête que plusieurs personnes cherchent une coupure nette entre leur lieu de travail et leur lieu de vie.

Même son de cloche pour Mathilde Quentin, également consultante chez Patrimoine RH. Pour elle, même les personnes introverties ont besoin de côtoyer des collègues à certaines occasions.

Pour la spécialiste de la question du bonheur au travail, il est d’abord important que les organisations rendent leurs locaux agréables et propices à la collaboration. Elles doivent aussi faire en sorte que les employés voient clairement la valeur ajoutée de se présenter au travail et qu’ils y viennent par choix, et non par obligation.

Parallèlement, les gestionnaires devront apprendre à évaluer les efforts de leurs employés en se basant sur les résultats obtenus et non sur le temps passé au travail. En conséquence, la culture des organisations devra plus que jamais reposer sur des principes de confiance envers les employés.

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