Comment gérer la question des droits d’auteur sur les réseaux sociaux ?
17 janvier 2019
Les gestionnaires de médias sociaux ont l’habitude d’agrémenter leurs publications d’une photo ou d’une vidéo pour attirer l’œil des internautes. Mais prennent-ils toujours le temps de vérifier qu’ils respectent le droit d’auteur associé à ce contenu? Mise au point sur les meilleures pratiques de publication de contenu visuel et vidéo sur les médias sociaux.
Commençons par démonter un mythe : il est absolument faux de dire que, parce qu’une photo circule sur Twitter, Facebook, ou autres plateformes, elle est de facto libre de droits et appartient au domaine public.
Si la confusion règne à cet égard, c’est, entre autres, parce que les politiques d’utilisation des grands médias sociaux donnent l’impression d’abolir le droit d’auteur. Alors que ce n’est pas le cas ! Voici par exemple un extrait de la politique d’utilisation de Twitter :
En soumettant, en publiant ou en affichant un Contenu sur ou via les Services, vous nous accordez une licence mondiale, non exclusive et libre de redevances (incluant le droit de sous-licencier), nous autorisant à utiliser, copier, reproduire, traiter, adapter, modifier, publier, transmettre, afficher et distribuer ce Contenu sur tout support et selon toute méthode de distribution. »
Loin de s’approprier des droits d’auteur, Twitter ne fait ici que demander la permission de diffuser le contenu de l’utilisateur sur sa plateforme, selon les paramètres de confidentialité choisis. Facebook, Instagram et les autres grandes plateformes ont toutes ce genre de politique.
Le cadre législatif entourant les droits d’auteur continue donc de s’appliquer, même sur les médias sociaux.
L’éthique du gestionnaire
Le problème, toutefois, c’est que les Facebook et consorts sont loin d’être proactifs dans ce dossier. Car, pour que du contenu soit retiré de sa plateforme, il faut que ce soit le propriétaire qui dépose une plainte, et ce, préférablement après avoir tenté de corriger la situation :
Avant de nous envoyer un signalement de violation de droits d’auteur, vous pouvez envoyer un message à la personne qui a publié le contenu. Vous pourrez peut-être résoudre le problème sans contacter Facebook, » explique-t-on sur la plate-forme.
Donc, comme le risque de se faire taper sur les doigts est faible, il revient aux gestionnaires de médias sociaux de développer une éthique de publication respectueuse des droits d’auteur.
Chaque fois que j’ajoute une image à une publication sur une page que je gère, explique l’édimestre Sébastien Laplante, je m’assure que j’en suis l’auteur ou que j’utilise des images libres de droits. »
Et ce, même s’il constate que d’autres n’ont pas tant de scrupules :
Depuis quelques mois, je remarque qu’une agence de voyages en vogue – ayant plus de 100 k abonnés – mousse ses services en utilisant des photos et des vidéos de paysages merveilleux… qui semblent provenir d’autres comptes du Web. La source n’est jamais mentionnée. Mais ça marche! Ses publications génèrent beaucoup de réactions. »
Or, en agissant ainsi, le gestionnaire du compte en question expose la marque de son entreprise aux feux de la critique. Et comme une polémique est si vite arrivée sur Facebook, il y a lieu de redoubler de prudence.
Les 3 options
En conclusion, il existe 3 options à la fois légales et éthiques pour publier du contenu visuel ou vidéo tout en demandant respectueux des droits d’auteur :
- La première est de produire soi-même son contenu.
- La seconde est de recourir à une bande d’images libres de droits, en s’assurant de prendre uniquement des photos utilisables « à des fins commerciales ». Nous en avons dressé une liste non exhaustive dans cet article.
- La troisième option, et non la moindre, est de contacter la personne qui détient les droits d’auteur du contenu que l’on veut publier (qu’il s’agisse d’un photographe professionnel ou amateur) et de demander la permission d’utiliser la photo gratuitement – ce que certains vont accepter, si on mentionne la source – ou en échange d’un cachet.
Vous voici prévenus.
Pour en savoir plus :