Comment réagir face au retard d’un candidat ?

2 septembre 2019

À une autre époque, un candidat qui arrivait en retard commençait l’entrevue avec deux prises contre lui… si on acceptait de le recevoir ! Est-ce encore le cas aujourd’hui ? Nous avons posé la question aux premiers concernés, les recruteurs.

Je laisse la chance au coureur, admet la recruteuse Lina Leduc, recruteuse chez Blitz Solutions RH. Plus aujourd’hui qu’en début de carrière. Au-delà de 5 minutes de retard, je m’attends toutefois à un courriel, un appel ou un texto ».

Charlène Pilon-Bouchard, conseillère en acquisition de talents chez GIRO, tient le même discours:

Je suis beaucoup plus conciliante que je l’étais au début de ma carrière. Je pense aussi que c’est du cas par cas. On doit tenir compte de la situation du candidat, et des circonstances du retard. Il faut laisser une chance et le bénéfice du doute ».

Certains recruteurs vont tout de même pousser l’investigation un peu plus loin:

Je regarde son attitude vis-à-vis de ce retard, dit Mireille Sirois Gagné, consultante en recrutement. Ça peut en dire beaucoup sur sa personnalité ! Est-ce qu’il se justifie ? Est-ce qu’il se sent mal ? Est-ce qu’il explique en détail la raison de son retard ? Est-ce qu’il est essoufflé, calme, etc. ? Est-ce qu’il blague à ce sujet ? Est-ce qu’il est transparent ? Et plus encore ! Par contre, un bon processus de recrutement ne se fit pas seulement à cette variable pour juger une personne ».

Julie Desnoyers, ancienne recruteuse, ne passe pas l’éponge si facilement :

L’opportunité est grande ouverte pour challenger le candidat, pour savoir si ça lui arrive souvent et comment il perçoit cela, entre autres… Mais je ne laisse jamais un retard passer sous silence !»

Tout dépend de l’excuse

Plusieurs recruteurs préfèrent connaître la nature de l’excuse avant de prendre leur décision.

Les retards, ça arrive à tout le monde, moi la première, reconnait Lina Leduc. En même temps, c’est une entrevue pour trouver du travail, alors je m’attends à un minimum de sérieux et de suivi de la part des candidats. Je valide donc toujours la raison du retard avec le candidat.»

Même son de cloche de la part de Kannen Parmanum, directeur marketing chez Intellio Capital Humain.

Si le candidat m’a informé une demi-heure avant l’heure prévue, ou pour toutes raisons qui me semblent sincères et honnêtes, je passe l’éponge.»

D’autres, comme Julie Desnoyers, désirent sentir un peu d’humilité chez le candidat:

J’aime mieux un candidat qui arrive une heure en retard, mais avec une bonne raison et qui s’excuse qu’un candidat qui arrive 10 minutes en retard sans s’excuser!»

Pas le gros du bâton

Les recruteurs, toutefois, ne sont pas en position de force face à un bassin restreint de talent. C’est ce qu’explique Sarah Brochu, consultante en recrutement :

Je crois qu’il faut distinguer entre le recrutement qui se fait en agence et en entreprise. En tant que recruteurs, nous avons toujours un rôle de « séduire » les candidats talentueux, en quelque sorte. Et ils se font de plus en plus rares au Québec. Donc, ce n’est pas un retard qui va me bloquer si le candidat est intéressant pour un client ».

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