Comment va l’industrie des communication et des relations de presse Vicky Boudreau (ACRPQ et bicom) ?
Par Kévin Deniau
3 avril 2020
Après Dominique Villeneuve (A2C), c’est au tour de Vicky Boudreau, Présidente de l’alliance des cabinets de relations publiques du Québec (ACRPQ) et Chef de la direction et partenaire fondatrice de bicom de nous dire comment se porte l’industrie des communication et des relations de presse.
Pouvez-vous nous faire le point sur la crise du coronavirus dans votre secteur?
Vicky Boudreau : On sent un ralentissement de l’activité. Des réunions sont annulées ou ont lieu virtuellement. Il n’y a pas eu d’annulations majeures de mandats, exceptés ceux qui étaient en lien avec la restauration, les compagnies aériennes ou les événements et congrès mondiaux.
Mais beaucoup de mandats sont reportés néanmoins car de nombreux clients mettent leurs opérations sur pause présentement.
De nouveaux mandats se sont toutefois ajoutés notamment en communication de crise ou pour ceux qui connaissent une hausse d’activité. Chez nous par exemple, on a des clients qui sont disponibles en ligne ou qui offrent des services à domicile. Il y a parfois un peu de positif mais la plupart des projets sont sur la glace.
Y a-t-il eu des mises à pied ?
Vicky Boudreau : Oui, il y a du chômage temporaire. C’est frappant de voir qu’il y quelques semaines encore, tout le monde avait des postes et cherchait à combler des emplois. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Même si on ne veut pas perdre nos talents malgré tout.
Il faut voir que le marketing d’influence et les relations médias proactives sont plus touchés. Pour ce qui est de la création de contenus et la gestion des réseaux sociaux, cela ne bouge pas tant que cela. Les clients ont compris que les gens étaient captifs à la maison donc il y avait toujours des opportunités à saisir pour contenus des pertinents.
Quelles sont vos recommandations pour vos clients qui se demandent s’ils doivent continuer à communiquer ?
Vicky Boudreau : Déjà, tout ce qui est proactif a été mis sur la glace la semaine dernière, mais les activités reprennent pour certains clients qui se sont ajustés.
Il est ainsi important de mettre en place des stratégies de SEO, de création de contenus et d’achat en ligne pour les entreprises qui le peuvent. C’est en effet un excellent moment pour offrir certains services en ligne gratuitement pour se faire connaître et espérer conserver des clients loyaux par la suite.
Il est aussi primordial de ne pas négliger sa communication interne. Le rythme doit augmenter car celui des annonces est effréné. Pour notre part, par exemple, nous faisons une rencontre chaque matin et l’on fait un point à tous nos employés. Ce n’est pas le moment de faire des cachettes. Il faut faire part des nouvelles de nos clients. C’est le moment de célébrer sa culture d’entreprise, d’autant que les employés font partie de la solution.
On recommande par exemple à ce sujet aux dirigeants d’entreprise de publier des vidéos transparentes et humaines pour informer employés et clients de la réalité de ces changements constants.
En termes de relations de presse, est-il possible de parler d’autres choses que de la COVID-19 ?
Vicky Boudreau : Oui, il y a de la place pour des sujets liés au nouveau style de vie à la maison, pour passer le temps, pour trouver des activités. Tous les angles doivent s’adapter à notre nouvelle réalité. Les gens ont besoin d’être informé et diverti.
Il ne faut bien entendu pas dénaturer le message de l’entreprise.
Aussi, de nombreux collaborateurs de salle de presse ont perdu temporairement leur emploi. Il est donc impératif d’être sensible à cet égard et bien faire nos approches médiatiques.
Et concernant le marketing d’influence ?
Vicky Boudreau : Plusieurs créateurs de contenu ont également perdu des contrats, mais le nombre de visiteurs sur leur plateforme a explosé. Si on peut trouver une façon créative de collaborer avec eux, cela pourrait aider les clients et soutenir ces travailleurs autonomes.
Notre recommandation, c’est en effet de ne pas arrêter les campagnes. Au contraire, les gens sont à la maison, captifs et ont besoin d’être diverti. Avec la hausse du commerce en ligne, il y a des opportunités à saisir, même s’il faut le faire avec délicatesse et de la bonne façon. D’ailleurs, qui aurait cru, il y a encore un an que le Premier Ministre ferait appel officiellement aux influenceurs ?
C’est le bon moment pour injecter des bonnes ondes positives et des messages de support à sa communauté.
Êtes-vous préoccupée par la situation ?
Vicky Boudreau : Je dirais que notre industrie n’est pas considérée comme un service essentiel mais elle va l’être à la reprise. Il faut garder l’oeil car, quand ça va reprendre, il faudra être présent pour aider nos clients à bien communiquer leurs messages de façon habile, avec empathie et humanité.
La période est aussi propice pour prendre du recul et travailler sur nos agences, sur la business. On a plus le temps de le faire. Et il va falloir être prêt à prendre la balle au bond quand cela repartira de plus belle.
À noter : L’initiative spéciale de l’ACRPQ
Les membres de Alliance des cabinets de relations publiques du Québec – ACRPQ ont convenu de prêter main-forte aux nombreuses OBNL et PME qui ne disposent pas de personne-ressource dédiée aux communications et qui n’ont pas de relation préalable avec un conseiller ou un cabinet de relations publiques ou de communication et qui sont désemparées devant l’ampleur de la tâche.
Une consultation téléphonique pro bono de 30 minutes leur sera offerte. De plus, un document d’orientation est mis à leur disposition sur le site www.ACRPQ.com.
Les OBNL et PME sont invitées à envoyer un message à Agenda PR à l’adresse courriel : coronavirus@agendapr.ca . Les demandes seront réparties parmi les membres de Alliance des cabinets de relations publiques du Québec – ACRPQ possédant l’expertise requise.
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Pour plus d’informations sur le COVID-19, voici le site officiel du gouvernement.
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